13/08/2011
Aphorismes (2)
Liberté, égalité, fraternité… Bon, l’égalité n’a jamais existé, on le sait bien, il suffit de regarder deux enfants à la naissance… Quant à la fraternité, c’est souvent un vain mot. Il restait la liberté. Oui, c’est tout ce qu’il restait…
Les bourses s’effondrent, le nombre des chômeurs augmente. Le principal est de trouver un équilibre, non ?
Quand on est déçu par le monde, on se tourne vers la littérature. Grave erreur, car elle nous rend encore plus lucide !
Je me suis toujours demandé ce que l’Ecclésiaste faisait au milieu de la Bible. Un texte qui dit que la mort et l’oubli sont au bout du chemin et que le mieux que nous ayons à faire est de jouir de la vie détonne au milieu des autres textes mystiques et eschatologiques. Ce doit être une erreur de l’éditeur.
« L’amour, c’est l’infini mis à la portée des caniches », disait Céline. Brave Céline, il ne nous laissera aucune illusion.
Quand je suis dans un train, je lis. Parfois le livre parle d’un voyageur qui prend le train. Il me semble alors qu’un gouffre s’ouvre sous mes pieds.
Quand j’ai levé les yeux de mon livre, j’ai vu que la voyageuse assise en face de moi m’observait. Intimidée, elle a aussitôt détourné son regard. Moi, j’ai replongé plus vite encore dans mon livre. Il serait temps que je relise Céline.
00:01 Publié dans Actualité et société | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
C'est bref et c'est magnifique! ça sent la rentrée.
contrairement aux voyageurs lecteurs de romans, les lecteurs de journaux ne regardent presque jamais leurs voisins. Je passe sous silence ceux qui ont des écouteurs de MP3 dans les oreilles. C'est une observation personnelle et je n'ai aucune d'explication...
Écrit par : Halagu | 14/08/2011
@ Halagu : c'est que je suis déjà rentré, ce qui est moins magnifique.
Maintenant que vous le dites, en effet, les lecteurs de journaux restent généralement plongés dans leur quotidien. On pourrait espérer qu'ils sont intéressés par la marche du monde, souvent préoccupante. Malheureusement, ils ne lisent que les pages sportives.
Écrit par : Feuilly | 14/08/2011
"Écrire est sans fin
trop d'étude trop de livres
lasse."
L’ECCLÉSIASTE (12, 12)
Écrit par : Michèle | 17/08/2011
J'en souris d'avance, dans "Le Robert", Dictionnaire historique de la langue française, APHORISME vient après APHONIE, et avant APHRODISIAQUE.
Écrit par : Michèle | 17/08/2011
Aphone? Peut-être en effet est-il préférable de se taire plutôt que d'écrire... Mais l'écriture n'a rien à voir avec l'amour. On écrit par besoin, pas pour plaire.
Écrit par : Feuilly | 17/08/2011
L'ecclesiaste est surtout le livre de l'homme poussière au vent, condamné à redevenir poussière au vent. Une méditation magnifique sur la vanité. Je crois que c'est à ce titre que cette méditation trouve sa place dans la Bible
Écrit par : solko | 18/08/2011
Je me dis qu'on écrit pour ne pas parler ;
qu'il y a du plaisir à cette sorte d'excès qu'est l'écriture (dire autrement que la langue ordinaire, utilitaire) ; du plaisir à adresser, destiner un texte (à un lecteur idéal).
Écrit par : Michèle | 18/08/2011
@ Solko : vous devez avoir raison. Il n'empêche que ce texte est l'oeuvre d'un sceptique.
@ Michèle : bien sûr qu'il y a un plaisir à écrire. Mais il ne peut être question d'écrire pour plaire à qui que ce soit.
Écrit par : Feuilly | 18/08/2011
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