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18/08/2011

De la route que l'on suit.

Nous nous sommes penchés, l’autre jour, sur l’étymologie des mots « chemins » et « marche ». Voyons maintenant quelle est l’origine du terme « route ».

La route (XVI° s.) ou « rote » (XII° s.) vient du latin populaire « rupta », substantif issu du participe passé de rumpere (briser, ouvrir) que l’on retrouvait dans l’expression « via rupta »  autrement dit la voie ouverte. L’idée initiale était donc d’ouvrir un passage (à travers une forêt par exemple, ou une montagne). Par la suite, le mot a désigné une voie de communication de première importance (ce qui exclut les voies urbaines ou rues, qui elles sont locales). De là dérivent des expressions comme « barrer la route », « feuille de route » ou encore « faire de la route ».

Employé par métaphore pour désigner la voie que l’on suit, le mot « route » a pris le sens de moyen utilisé pour parvenir à son but : « la route du succès », « être sur la route de quelqu’un », « être sur la bonne route », etc.  Notez que « faire fausse route » s’appliquait initialement au domaine maritime, mais dans son sens abstrait il est envisagé aujourd’hui dans un contexte purement terrestre.

Le mot route a fini par désigner les communications et les échanges entre certains points du globe : la route de la soie, la route du rhum.

Notons qu’il existait un verbe « router » (XIV° s.), qui était intransitif et qui voulait tout simplement dire « marcher ». On le retrouve toujours dans des dialectes comme le wallon. Dans l’Ouest, on retrouve aussi le dérivé « routin », pour désigner un petit chemin.

Notre mot « routine », vient bien évidemment de « route » (au sens figuré de moyen, ligne de conduite). Il a d’abord évoqué un savoir-faire acquis par une pratique prolongée mais il a fini par prendre le sens d’action accomplie par habitude. D’où le sens péjoratif contemporain : habitude d’agir, de penser toujours de la même manière.

Et les « routiers », me direz-vous ? Le terme est ancien et n’a pas toujours désigné les conducteurs de camions, ceux-là qui nous effraient sur les autoroutes avec leurs mastodontes. Non, ce mot, on le rencontre déjà au XII° s. avec le  sens de « valet d’armée ». Un peu plus tard, on le retrouve (mais au pluriel cette fois) pour désigner des soldats irréguliers organisés en bandes qui pillaient les provinces. Le sens était donc plus ou moins celui de « voleur de grand chemin ». C’est de ce sens que viendrait l’expression « un vieux routier » (homme habile, expérimenté, qui a beaucoup voyagé). 

Vous me suivez toujours ?

  

route,étymologieRome, Via Appia

 

 

Commentaires

Je regardais quels titres en littérature avec le mot "route" :
"Sur la route" de Jack Kerouac, "La route des Flandres" de Claude Simon, "La route" de Cormac McCarthy...

Écrit par : Michèle | 21/08/2011

Faut-il se contenter du mot "route" ? Tous les romans qui parlent de voyage sont concernés. A commencer par les romans de Lancelot du Lac, de Chrétien de Troyes. Le thème est celui du chevalier errant, qui cherche à donner un sens à sa vie en atteignant la perfection (la quête du Graal).

Écrit par : Feuilly | 21/08/2011

La route et la portée philosophique et métaphorique du "code de la route", de la "bonne conduite" :

http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/La-philo-de-l-ete/Sons/En-route-!-634457/

Écrit par : Mélody | 23/08/2011

Le code de la route ou de la nécessité des règles. Je retiens de cet extrait l'individualisme des conducteurs (refus des transports en commun), isolés dans leur voiture. Et puis cette idée qu'ils n'ont pas conscience de la mort (qui les attend pourtant à chaque tournant) et qu'il faut des sanctions pour les inciter à la prudence.

Pour mener notre vie, par contre, nous n'avons pas d'autres règles que celles que nous nous sommes imposées à nous-mêmes.

Écrit par : Feuilly | 23/08/2011

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