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04/10/2010

Obscurité (52)

A partir de ce moment, l’enfant ne se souvient plus très bien des endroits qu’ils ont traversés, tant leur parcours a commencé à ressembler à une fuite perpétuelle. Une seule chose est sûre, c’est qu’après le causse du Larzac, ils sont passés par Millau, où ils ont admiré le grand viaduc de l’autoroute dont on avait tant parlé dans la presse. Mais après ? Ils ont dû longer le causse Noir et traverser celui de Sauveterre car ce soir-là ils ont campé à Marvejols. La ville était trop grande pour que la mère eût envie de s’y établir, aussi, dès le lendemain, continuèrent-ils vers le Nord et ils se retrouvèrent finalement dans le massif de l’Aubrac. A quel endroit exactement, il ne pourrait plus le dire, mais pour la première fois il avait fait très froid la nuit et au petit matin ils avaient été heureux de boire un chocolat chaud pour se réchauffer. Heureusement, ils étaient dans un camping à la ferme et ils avaient pu acheter sur place du vrai lait, cent pour cent naturel, du lait comme ils n’en avaient jamais bu et qui n’avait rien à voir avec celui qu’on vendait en bidon. Pauline avait regretté l’absence d’Azraël, car celui-ci n’aurait pas manqué de se régaler s’il avait pu y goûter. Pauvre chat, il était mort trop jeune, sans avoir pu jouir de tous les plaisirs de la vie…

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Après l’Aubrac, trop froid, ils étaient montés encore plus au Nord par de petites routes sinueuses et vraiment dangereuses. Heureusement, on avait le temps et pour une fois on ne roula pas trop vite. Ils arrivèrent finalement à Murat, dans le Cantal. Ils y restèrent six nuits car la mère voulait explorer la région à la recherche de son hypothétique village. La journée, ils la passaient donc en voiture, à sillonner les routes dans tous les sens. Il faisait chaud en ce début septembre, vraiment chaud et ils virent des paysages magnifiques, notamment le Plomb du Cantal, mais pas uniquement lui. On était loin de la plaine languedocienne ici et c’était carrément des montagnes qu’ils traversaient. C’était donc très beau, il n’y avait pas à dire, mais les nuits étaient affreusement froides. En effet, le camping de Murat devait se situer aux alentours des mille mètres d’altitude. Comme le ciel était dégagé, il faisait très chaud la journée, mais les nuits étaient quasi polaires. L’enfant se souvient qu’il grelottait dans son sac de couchage, malgré le pull qu’il enfilait au-dessus de son pyjama. A la fin, ils ne déshabillaient même plus et dormaient tout habillés. Pour se réchauffer un peu, lui et Pauline avaient trouvé une astuce dont ils n’osèrent pas parler à leur mère. Ils s’étaient mis à dormir dans le même sac de couchage. Certes, ils y étaient un peu à l’étroit, mas au moins la rigueur des nuits du Cantal leur semblait moins dure à supporter. Et puis il y avait aussi quelque chose d’affectif dans leur démarche.

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C’est qu’ils sentaient que leur mère allait maintenant au hasard, sans but précis. Certes elle cherchait son fameux village, celui qui aurait eu toutes les qualités qu’elle désirait, mais ils se rendaient bien compte qu’elle ne le trouverait jamais. Ils avaient même l’impression qu’elle ajoutait de nouvelles exigences chaque fois qu’ils en repéraient un qui aurait pu convenir. Non, celui-ci était trop peuplé ou au contraire il n’y avait plus que quelques personnes âgées qui y vivaient encore et c’était morbide. Celui-là était trop proche de la route nationale, il fallait l’exclure d’office. Un autre était bâti sur un plateau exposé aux regards, il aurait fallu une forêt pour le dissimuler. Une forêt ? Justement le suivant était en plein bois. Oui, il aurait pu convenir, mais il était vraiment éloigné de tout. Eloigné de tout ? Mais n’était-ce pas ce que l’on cherchait ? Sans doute, mais il n’y avait pas d’école… « Mais, maman, il n’y a jamais d’école dans un village ». « Certes, mais si au moins il était desservi par une ligne d’autobus, je ne dirais pas non… » Bref, ils avaient beau mettre en avant les qualités respectives de tous les villages traversés, leur mère ajoutait à chaque fois de nouvelles exigences. Ils en étaient donc arrivés à la conclusion qu’elle ne désirait pas vraiment trouver une solution et qu’elle préférait chercher une sorte de chimère inaccessible. Cela ne faisait pas trop leurs affaires car ils commençaient à se lasser de ce voyage perpétuel dont le terme semblait bien incertain. Ils s’étaient donc rapprochés de plus en plus et ils avaient fini par ne plus parler qu’à deux, nouant une complicité extraordinaire dont l’adulte du groupe, petit à petit, fut exclu. Ils étaient un peu devenus les marins sages d’un navire dont le capitaine aurait perdu la raison. Comme il y allait de leur survie, ils se mirent donc à prendre des initiatives à deux, sans même en avertir leur mère. Ainsi c’étaient eux, maintenant, qui s’occupaient des repas ou qui décidaient qu’il fallait s’arrêter de rouler pour faire quelques emplettes. C’étaient eux aussi qui montaient et démontaient les tentes ou qui lavaient la vaisselle.

Dans un tel contexte, on peut comprendre qu’ils aient cherché une solution pour combattre la froideur des nuits. Et c’est ainsi qu’ils se retrouvèrent dans le même sac de couchage, bravant tous les interdits familiaux sur l’inceste. Oh, ce n’est pas Pauline qui pensait à mal, elle était surtout bien contente d’avoir un peu de chaleur, tant physique qu’affective, et se retrouver ainsi dans les bras de son grand frère. Lui par contre ne savait plus trop où il en était. Parfois ce n’était qu’un enfant qui dormait innocemment avec sa sœur, parfois au contraire son sommeil était agité par des rêves étranges. A chaque fois, il lui semblait entendre une musique sublime. Il était en pleine forêt et il marchait vers la source de ces sons merveilleux. Alors, dans une clairière, il découvrait sa sœur qui jouait du violoncelle et son amie musicienne était à ses côtés, guidant ses mains. L’enfant alors se réveillait. Il se sentait ému et son cœur battait très fort. Puis il se rendormait en tenant Pauline fortement enlacée, ne sachant plus trop bien qui elle était, de sa sœur ou de son amie. Dans le rêve, la musique recommençait, plus plaintive, plus langoureuse. Il se réveillait de nouveau et là il avait nettement conscience d’avoir un corps de fille collé contre le sien et cela le troublait fort. Il sentait alors dans son propre corps comme un émoi inconnu qu’il ne s’expliquait pas. Puis il se rendormait et, au matin, il avait tout oublié.

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A l’aube du septième jour, la mère décida de partir. Elle ne trouverait rien dans le Cantal. Elle avait longuement consulté la carte Michelin et elle était arrivée à la conclusion que le seul endroit où elle pourrait découvrir un village isolé dans les bois, c’était dans les Cévennes. En plus, ce massif se trouvait plus au Sud et était moins élevé en altitude, ce qui n’était pas négligeable car elle commençait également à souffrir des nuits glaciales de Murat. On démonta donc les tentes et on reprit la route. Au moment de payer le camping, la tenancière demanda l’air de rien si les enfants allaient à école. Il fallut mentir avec aplomb. Justement, ils retournaient chez eux pour cela, mais leur école avait été incendiée début juillet et la rentrée avait été reportée d’une semaine. La brave dame fit semblant de les croire et leur souhaita un bon voyage, mais à peine furent-ils seuls dans la voiture qu’ils convinrent qu’ils étaient confrontés à un problème supplémentaire. Il n’était pas normal, en effet, que des enfants se promenassent ainsi en pleine journée. Les vacances avaient constitué leur alibi principal jusqu’à maintenant, mais non seulement cet alibi ne les couvrait plus, mais même il les desservait carrément. Il allait leur falloir être de plus en plus vigilants et éviter de parler avec les gens. Évidemment, cela ne serait pas très commode pour trouver une maison à louer… « Et on va la payer avec quoi, dis, maman, la maison ? » demanda Pauline. La mère expliqua qu’il lui restait encore suffisamment d’argent sur son compte d’épargne et qu’elle pouvait tenir quelques mois encore. Après, on verrait. Voilà une réponse qui ne rassura personne.

 

 Ils roulèrent donc vers le Sud-Est, longèrent le massif de la Margeride puis, après Saint-Chély d’Apcher, ils obliquèrent vers Mende, qu’ils prirent grand soin d’éviter. Ensuite, ils abordèrent le causse de Sauveterre, où ils  se perdirent littéralement dans les petites routes. C’était un vrai désert, avec de grandes étendues pelées, de l’herbe rare et quelques moutons. Ils avaient l’impression d’avoir atteint le bout du monde et comme en plus la mère n’arrivait pas à retrouver sa route, les enfants commençaient à ne pas être trop rassurés. Il était déjà plus de vingt heures quand on décida de dîner. Il fallait se dépêcher avant que la nuit ne tombât. Quant à trouver un camping dans ce lieu lunaire, il ne fallait même pas y compter. On installa le Campingaz près de la voiture, à l’abri du vent, et on cuisina comme on put. Malheureusement, à un certain moment, la mère eut l’imprudence de dire qu’ils étaient dans le Gévaudan. Elle avait raison, puisque cette province de l’ancien régime correspond plus ou moins au département actuel de la Lozère, où ils se trouvaient. Mais dès qu’elle entendit ce nom de Gévaudan, Pauline fut prise de panique car elle avait lu trop de contes qui parlaient de la Bête. On eut beau lui expliquer que tout cela s’était passé il y avait très longtemps et que de toute façon cette fameuse bête n’était probablement qu’un grand chien ou à la rigueur un loup, rien n’y fit. La petite n’en démordait pas. Déjà qu’ils avaient croisé un loup blanc, l’autre jour le long d’un canal, dans un endroit qui était loin d’être aussi désertique que celui-ci, alors il était clair pour elle que des hordes de loups gigantesques allaient les attaquer d’un moment à l’autre. Elle jetait à gauche et à droite des regards effarouchés et sursautait au moindre bruit. D’ailleurs, c’est à peine si elle toucha à son assiette. Elle décréta que pour rien au monde elle ne dormirait dans la tente si jamais on la montait. La Bête aurait bien trop facile de se glisser par en-dessous pour venir planter ses dents dans sa gorge. Et puis elle était trop jeune pour devoir mourir !

Sur ce dernier point, tout le monde lui donna raison, mais pour le reste on essaya de lui prouver que ses craintes étaient tout à fait injustifiées ou en tout cas fortement exagérées.  Rien à faire, Pauline n’en démordait pas : cette région était infestée de loups, c’était une chose que tout le monde savait et la preuve c’est qu’on en parlait même dans les livres. Sa mère tenta de lui expliquer qu’il y avait certainement eu, autrefois, un loup qui sortait de l’ordinaire et qui avait semé la panique dans tout le Gévaudan. Mais bon, c’était il y avait très longtemps et cela ne s’était jamais reproduit. Malheureusement, les gens en avaient tellement parlé, que ce loup était devenu un véritable mythe et qu’il était entré dans les contes. « Cela voudrait donc dire », riposta la gamine, « que ce que l’on dit dans les livres n’est pas exact ? » « Ben, c’est-à-dire… Quand c’est un roman ou un conte, non, ce n’est pas vraiment la réalité. Ou en tout cas celle-ci est fortement déformée et exagérée. » « Tu veux donc dire », ajouta-t-elle, «que les histoires de Shéhérazade ne sont que des inventions et qu’il n’y a rien de vrai dans tout cela ? » « Ben non, ce sont des contes, donc des histoires inventées. » Pauline la regarda, effarée et complètement désorientée. Elle avait l’impression que le sol s’effondrait sous ses pieds. Bien sûr, quelque part, elle savait qu’un conte n’était pas la réalité, mais d’un autre côté elle croyait dur comme fer à toutes ces histoires qui la faisaient rêver. Or, si tout n’était qu’invention, cela voulait dire aussi que les choses auxquelles elle aspirait ne se réaliseraient jamais. Elle ne serait donc pas une belle princesse vivant dans un château et aucun beau prince ne viendrait sur son cheval blanc... Elle était anéantie, tout se défaisait autour d’elle. En réalité, elle venait de quitter brusquement le monde enchanté de l’enfance pour découvrir, un peu trop tôt sans doute, la dure réalité de la vie. 

 

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Comme il était déjà près de vingt et une heures et que la nuit allait bientôt tomber, on renonça à monter les tentes. D’ailleurs le sol pierreux semblait bien trop dur pour pouvoir y planter le moindre piquet et en plus le vent venait de se lever. Tout le monde dormit donc dans la voiture, à la plus grande satisfaction de Pauline, d’ailleurs.

 

Le lendemain, on se leva de bonne heure. Ils se demandaient un peu où ils étaient, perdus dans ces étendues désertes. Dans le ciel, des oiseaux de proie planaient, mais ils étaient tellement haut qu’il était difficile de les identifier. L’enfant dit qu’il avait remarqué la veille, non loin de là, une carcasse de mouton, dont il ne restait que les os blanchis. Pauline prit prétexte de cette découverte pour recommencer avec son histoire de bête du Gévaudan. Cela en devenait presque lassant. On mangea assez rapidement, puis on décida de partir. Il fallait reconnaître que ce lieu aride, où il n’y avait que des pierres et des animaux morts, n’était pas très accueillant. On bourra tout dans le coffre et on monta dans la voiture. Malheureusement, quand la mère voulut mettre le moteur en marche, celui-ci refusa de démarrer. Elle essaya deux fois, trois fois, rien ! Allaient-ils donc devoir rester là toute la journée ? Sans même savoir si quelqu’un allait passer ? Quelle horreur !      

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07:00 Publié dans Prose | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : littérature

Commentaires

Elle commence un peu à m'énerver, cette tête de linotte de mère. Elle avait toute ma (je suppose aussi notre) sympathie, mais là, elle pousse un peu loin le bouchon de l'inconscience et de l'irresponsabilité.

Écrit par : giulio | 04/10/2010

@ Giulio : bien d'accord aussi. Mais ce n'est pas moi qui décide, c'est elle. Sans doute ne veut-elle pas s'en sortir. Du coup, elle précipite sa fin.

Écrit par : Feuilly | 04/10/2010

Je suppose que ça existe, Feuilly, car tout existe, même les infanticides. Mais ayant grandi parmi les femmes et en ayant, toute ma vie, été entouré par elles, je n'en ai jamais connue une, qu'elle fût pute ou soumise, louve ou chatte, paysanne ou comtesse, qui ne plaçat pas l'intérêt (parfois mal compris, bien sûr) de ses enfants, de son sang doncc,avant son propre intérêt ou ses faiblesses. N'oublie pas combien la chatte la plus craintive et stupide peut devenir un rédoutable fauve pour qui menace sa progéniture. Or, ici, la menace pour ses gosses, c'est elle qui en en train de le devenir. Comment saura-t-elle se vaincre elle-même? Le saura-t-elle?

Écrit par : giulio | 05/10/2010

C'est beaucoup trop pour la mère, je comprends parfaitement qu'elle ait perdu conscience. Inutile de la comparer à une chatte et de parler d'instinct. Elle fut ainsi dans la fuite. Mais maintenant, elle devrait être un humain, qui a des droits autant que des devoirs, et cela, elle ne le sait pas.
Beaucoup de mères ont été ainsi, et j'en ai connues, incapables de réagir face à la maltraitance et à l'injustice, comme tétanisées...
Quand Boris Cyrulnik parle de la résilience, à part la compétence que les gens ont à s'en sortir, il insiste beaucoup sur le milieu, les rencontres essentielles rallumant l'étincelle. Cette mère est vraiment trop seule.
Et quoi? Dans les Cévennes, haute terre d'accueil, n'y aura-t-il pas un humain, une vraie rencontre?

Écrit par : Natacha S. | 05/10/2010

Les Cévennes, terre d'accueil, bien sûr Natacha, mais pas hors de portée d'une des meilleures, tatillonnes et légalistes administrations et polices du monde. Un seul réfuge dans sa situation, tant que son petit pécule n'est pas gaspillé: l'étranger.

Écrit par : giulio | 05/10/2010

Qu'elle se réfugie auprès de Feuilly! C'est bien lui l'auteur de cette situation? Non, il en est le scribe (assis). De mon côté, je ne conseille pas la Suisse, si la frontière est facile à passer, on y déteste les pauvres et les hors-la-loi (sauf ceux qui ont un compte en banque). Pourtant, je les accueillerais volontiers dans mon bout de chalet (36 mètres carrés)...

Écrit par : Natacha S. | 07/10/2010

Chère Natacha, ma mère, ma petite soeur et moi (l'enfant) ne connaisions malheureusement pas ton petit chalet en 1951, mais malgré notre illégalité en Italie (kidnapping de ses enfants par ma mère idem roman Feuilly) et clandestinité en Suisse, on ne s'en est pas mal tirés entre St.Gall et Winterthur; c'est vrai qu'en fin de compte on a voulu aller chez Feuilly - pas de chance, on le connaissait pas encore. www.hiware.be/apabel/...europe/giuliopisani.pdf

Écrit par : giulio | 07/10/2010

P.S.: si le www.hiware.be/apabel/...europe/giuliopisani.pdf ne marche pas en direct, faire copier-coller sur fenêtre recherche.

Écrit par : giulio | 07/10/2010

Etonnant cette réacton des lecteurs à venir parler de leur réalité géographique personnelle (la leur et celle des autres). Probablement un besoin de lutter contre le nomadisme de notre trio, qui n'existe plus, finalement, que par le voyage, la quête perpétuelle. Enfin...

Écrit par : Feuilly | 09/10/2010

Le plus grand intérêt d'un authentique roman réside dans sa capacité à phagociter ses lecteurs, qui parviennent à s'identifier plus ou moins fortement avec son ou ses héros et se sentent partie prenante du récit.

Longtemps avant de me souvenir, grâce à toi, d'avoir été moi-même un peu "l'enfant", j'ai été, comme toi sans doute et des millions d'autres lecteurs, Mowgly, le Prince charmant, Tom Sayer, Tintin, Bob Morane, Old Shurehand, Winnetou, Le Corsaire noir, d'Artagnan, Phileas Fogg, Jean Valjean, Arsène Lupin, Rouletabille et tant d'autres.

Cela m'a frappé il y quelques jours à peine, combien les aventures de "l'enfant" ressemblaient à mon parcours personnel
de l'époque, contrairement à celles tous mes autres "héros" encore tellement vivants dans ma mémoire, mais que la vie réelle à réduit à l'état de fantômes.

Peut-être ce désir de partager ce sentiment était celui d'un grand-père sans petits-enfants à qui raconter ces choses;
peut-être aussi les premiers signes d'un gâtisme précoce...
peut-être est-ce pour ça aussi que j'aime lire "Obscurité".
Quien sabes?

Écrit par : giulio | 09/10/2010

Oui, oui, cela je l'avais parfaitement compris. Ce qui m'ennuie, c'est qu'on renvoie mes personnages au lieu où moi j'écris. Or j'avais besoin de séparer ma vie concrète de mes écrits. Ici, justement, l'enfant a quitté son lieu d'origine et il voyage. Pourquoi vouloir revenir à ce lieu et même au lieu d'où l'auteur écrit? Cela ne cadre pas avec cette histoire d'errance.

Écrit par : Feuilly | 09/10/2010

Mais il n'en était pas question, cher Feuilly. Chaque errance suit ses propres projets, mais, surtout, aléas. Rien n'y arrive jamais comme prévu et rares les aventures dont on peut prévoir la fin. Même en descendant le Mississipi comme Hucklrberry ou l'Orénoque comme Gheerbrant, l'émbouchure, le delta, l'arrivée à bon port ne sont que des pieux désirs. Vogue donc, et laisse-toi porter par ton imagination! Quant à l'invraisemblance, elle ne s'impose point, car il y plus de choses sur terre, etc...

Écrit par : giulio | 09/10/2010

C'était une blague! Un jeu avec le roman,pour vous montrer comme il est entré dans notre réalité. Ne le prenez pas tant au sérieux! (sourire).
Il faut dire quand même que votre trio ne représente plus un «nomadisme», mais une fuite, une errance qui en devient insensée. Grand-mère sans enfants, j'avais envie de protéger les petits.
A suivre...
Bonne fin octobre (et fin du roman?)
Très amicalement.

Écrit par : Natacha S. | 10/10/2010

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