Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/11/2009

La musique

La musique me prend dans ses vagues

ses grandes vagues océanes

et m’emporte dans une gerbe d’écumes

aux portes de l’univers

aux confins de moi-même.

Elle m’emporte au pays des songes et des brumes

dans ces embruns laiteux où brille une étoile morte.

Je suis un grand voilier emporté par le vent,

je fends une mer de notes,

j’affronte des récifs,

je glisse au creux des flots…

 

Dans les mers boréales s’est noyé le cygne de Sibelius

alors que sous les tropiques,

Paul Gauguin n’en finit plus de peindre des femmes lascives,

couchées sur des plages d’infini.

 

Dans le vent des tempêtes

j’entends une symphonie de Debussy

tandis que claquent les voiles du grand mat d’artimon.

Puis la nuit est venue,

la grande nuit des commencements du monde.

Le vaisseau souffre, gémit

et se tord au-dessus des gouffres profonds.

La mort n’est pas loin.

Une corde de violon s’est brisée dans un cri.

Ce n’est qu’une mouette qui lutte avec elle-même.

Elle s’est posée là-haut dans les haubans

où elle a trouvé un refuge

et jouit du grand calme enfin revenu.

La mer n’est plus qu’un miroir démesuré

où se réfléchit le monde.

La mer est un miroir

où mon image s’est perdue.

La belle musique est morte,

vaincue par le silence

et quand se tait la dernière note,

il ne reste plus que mon désespoir

et l’éternel silence.

 

lafargebler.jpg

 

 

Image Internet

08:39 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : littérature

Commentaires

Après la fin, le silence, bien sûr, inéluctable. Sibellius et les autres dorment déjà. Voilà plusieurs minutes que mon vieux 33 tours a cessé de tourner et que Grieg a cessé de me faire frémir de son Peer Gynt. Me nourrissais-je de son écho? Je n'avais pas encore réalisé le silence. C'est donc bien fini. Bonne nuit!

Écrit par : giulio | 24/11/2009

Une grande paix à lire et relire ce poème ample.

Écrit par : Michèle | 24/11/2009

Merci d'accepter sur ton blog ce nouveau mot d'ordre (pas aussi beau mais plus réaliste que le "make love not war") et de le diffuser autant que possible, afin que nous soyons bientôt des millions à dire:

MAKE BRIDGES NOT WALLS !

Écrit par : giulio | 25/11/2009

C'est-à-dire :
" Les hommes élèvent trop de murs et construisent trop peu de ponts. "
Antoine de Saint-Exupéry

Écrit par : Bertrand | 25/11/2009

N'est-ce pas une fois de plus la preuve, Bertrand, que rien ne se perd, rien ne se crée, mais que tout se transforme?

Écrit par : giulio | 25/11/2009

Pour bien comprendre l'intervention de notre ami Giulio, il faut se reporter au site de Jalel (voir lien dans la colonne de droite) , lequel revient d’un congrès qui s’est tenu à Marseille et qui rassemblait des écrivains venus des différents rivages de la Méditerranée. Tout le monde a semble-t-il été d’accord pour dire qu’une culture commune unissait tous les participants, mais le problème central et la principale pomme de discorde ont été une nouvelle fois les rapports israélo-paestiniens. Les uns ont parlé de la menace iranienne et de la non-volonté des Palestiniens de reconnaître l’état hébreux, d’autres ont parlé des souffrances endurées par ce peuple palestinien et ont dénoncé la construction du mur qui vise à séparer les deux communautés. C’est dans ce contexte que Giulio, en commentaire, avait dit que plutôt que de construire des murs entre les peuples on ferait mieux de construire des ponts pour les rapprocher.

Écrit par : Feuilly | 25/11/2009

Cher ami et pédagogue Feuilly,
J'avais lu "Marseille, capitale des écrivains méditerranéens" sur le site de Jalel, texte ample et où il y a beaucoup de grain à moudre, et c'est bien la raison pour laquelle je voulais appuyer le mot de Guilio par cette citation de Saint-ex, écrivain, justement, et, clin d'œil hors contexte , précisément disparu en Méditerranée...

Écrit par : Bertrand | 25/11/2009

Et disparu près de Marseille encore bien. Lui qui avait si souvent volé d'une rive à l'autre...

Écrit par : Feuilly | 25/11/2009

Bonjour Feuilly,
Le premier paragraphe du poème me fait songer à cette chanson des Beatles, "Tomorrow never knows" où Lennon chante : "Turn off your mind, relax, and float down stream..." La musique est un courant très puissant qui peut vous emmener très loin.

Écrit par : pier paolo | 27/11/2009

C’est curieux pier pa, vous avez pensé à une chanson des Beatles, et moi quand j’ai lu ce poème j’avais dans l’oreille, je vous l’assure, la voix de Léo Ferré interprétant le texte de Feuilly sur la musique sublime de « la mémoire et la mer ». L’inspiration, la musicalité, les métaphores et la mélodie correspondent bien au répertoire et à l’esprit poétique de Ferré. Je pense que l’auteur prendra nos deux avis.

Écrit par : Halagu | 28/11/2009

« la mémoire et la mer »? C'est beaucoup d'honneur qu'on me fait là car c'est assurément une des plus belles chansons de Ferré.

Mais le fait que tous les deux vous pensiez à des chanteurs en lisant ce poème me plait beaucoup. Certes le thème en est la musique, mais aussi, quand je l’ai écrit, j’ai justement été sensible aux sonorités et au rythme des phrases (même s’il n’y a ni rimes ni pieds). Le sens ne suffit pas, il faut aussi que les mots se suivent avec harmonie.

Et du coup je découvre le blogue de Pier Paolo, qui est d’une grande richesse et il me faudra déjà plusieurs nuits rien que pour le parcourir en surface.

Écrit par : Feuilly | 28/11/2009

Je n'ai pas vu quand, mais c'est une excellente idée d'avoir mis Le Photon en lien.

Écrit par : Michèle | 04/12/2009

Oui, chaque jour il nous fait souvenir d'un événement historique. Cela rafraîchit la mémoire ou nous fait découvrir des faits qu'on ignorait.

Écrit par : Feuilly | 04/12/2009

Bon travail, le tout est tr

Écrit par : musique house | 05/01/2010

Les commentaires sont fermés.