04/04/2009
Anniversaire
Tiens, le quatre avril. Cela fait deux ans que ce blogue est ouvert. On dit souvent que tout s’arrête après un an, donc c’est déjà bien, non ? Il est vrai qu’on a changé un peu d’orientation en cours de route, délaissant la critique sarkozienne, amusante mais finalement stérile, pour des réflexions plus littéraires et même quelques petits textes personnels de temps à autre. Je crois que c’est dans cette direction que cela va continuer. Le site devient alors un moyen de toucher un public, une sorte d’auto-édition électronique en quelque sorte. Le revers de la médaille, c’est qu’on finit par n’écrire que pour le blogue et donc qu’on s’oriente vers des textes très courts ou des poèmes. Tout cela se fait au détriment d’une écriture plus vaste, plus ambitieuse. Mais quand on s’adonne à celle-là, tout reste dans les tiroirs et donc cela ne sert à rien.
Maintenant, un texte comme « La cabane dans les bois » qui a bien été écrit pour ce site (il ne devait faire qu’une page au départ mais le thème du voyage et une histoire d’amour sont venus s’ajouter par la suite) est la preuve qu’on peut écrire des textes plus longs et les faire lire ici.
Je remarque que généralement les articles sur la langue française suscitent beaucoup d’intérêt. Je ne parle pas du nombre de commentaires, mais des réactions que j’en ai par ailleurs.
Je constate aussi que le nombre de visiteurs a toujours été en progression depuis le début. Je me moque des statistiques (clin d’œil à ceux et celles avec qui j’en ai parlé) mais j’avoue que si le nombre diminuait chaque jour, cela serait sans doute le signe que quelque chose ne fonctionne pas bien. Autant écrire pour soi dans un cahier alors.
Car un site permet aussi des rencontres, virtuelles certes, mais souvent intéressantes et certaines même très fortes. C’est aussi très important. On trouve des affinités avec certaines personnes et il se crée des amitiés et ma foi cela vaut bien les relations qu’on a dans sa vie habituelle. La différence, c’est d’une part qu’on rencontre ici des personnes ayant les mêmes centres d’intérêt (essayer de parler de Nietzsche avec votre voisin ou de Rimbaud avec votre banquier, pour ceux qui en ont un) et d’autre part qu’on se livre plus, les uns et les autres. Par livrer, je ne parle ni de la vie quotidienne ou familiale (sur laquelle je suis toujours resté très discret) ni des données d’état civil (âge, profession, etc.), qui n’apprennent finalement pas grand chose sur quelqu’un, mais du fait de livrer le fond de sa pensée, d’exprimer ses convictions, ses doutes, ses errements, sa philosophie de vie, etc. Bref, on va à l’essentiel, alors que dans la vie dite réelle (mais ce site aussi fait partie de ma vie réelle, il me semble) tout reste souvent au stade des convenances sociales. A l’artificialité, on tente de substituer une certaine vérité. Tout est relatif, évidemment et on pourrait dire exactement le contraire et que tout ceci n’est qu’un jeu de rôle dans lequel chacun essaie de briller et donc qu’on reste très loin aussi de la vérité. Je ne sais pas, il faut voir. Il me semble que je suis sincère dans ce que je dis. En tout cas c’est ce que je voudrais, sinon à quoi bon ?
10:23 Publié dans Blogue | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : blogue
Commentaires
Il est paisible et rayonnant.
Partager sur des centres d'intérêt communs, oui c'est l'essentiel...
Récemment j'ai fait une expérience un peu difficile : celle de passer un week-end avec des amis très anciens mais dont on s'est éloigné. Finalement je me sens plus proche en effet de certains blogueurs, parce que l'écriture permet peut-être un échange plus profond, que d'amis qui ont évolué différemment.
Écrit par : Rosa | 04/04/2009
Bonne et longue continuation !
Écrit par : Meriem | 04/04/2009
C'est marrant, il doit y avoir un truc dans l'air du quatre avril, parce que chez Solko on cause aussi de la maison, des chemins tels qu'ils vont, des lumières fortes ou tamisées, des cacas de mouches sur la lampe de la cuisine et de la nécessité qu'il y aurait à ne pas toujours lécher sa pensée. Savoir faire tache quoi. L'accepter.
Je suis assez d'accord mais pense qu'il faut pour cela beaucoup d'amitié.
Écrit par : michèle pambrun | 05/04/2009
Mais ce n'est pas un "moi" social ou superficiel, c'est un moi intime. C'est pour cela que je disais qu'on se révèle dans un blogue à partir du moment où on veut être sincère. Même chose pour les commentateurs.
Écrit par : Feuilly | 05/04/2009
Il nous travaille dans ce tout qu'il forme, avec toutes ses "catégories" puisque ce sont choses écrites. Peu importe qu'on n'en ait pas présentes à l'esprit toutes les connexions, "leurs nécessités particulières nous suffisent".
Et puis, très important, nous y respirons dans ces allers-retours entre personnel, individuel, et collectif. Nous y sommes dans le calme d'un jardin où tout fait parfum.
Écrit par : michèle pambrun | 05/04/2009
Je ne participe pas beaucoup mais je suis bien là, mais cela, vous le savez déjà.
Je regrette un peu la disparition des "sarkosyâneries", dénoncer n'est pas stérile à mon avis (dans le style "les petits ruisseaux font les grandes rivières")
Longue vie à ce blogue !
Écrit par : Cigale | 05/04/2009
Je ne savais pas que votre blog avait déjà deux ans. Je l'ai découvert à fin mai 2008. Un peu perdue par la «fermeture» du formidable blog de Domininique Autié, je suis arrivée ici. Merci et bonne route dans ce printemps. Natacha
Écrit par : Natacha | 05/04/2009
Excusez-moi si je suis indiscrète mais ne voyez-là qu'une marque de sympathie.
On a l'impression que certains visiteurs ont beaucoup de choses à dire et qu'ils n'osent le faire avec leur propre casquette.
Écrit par : Rosa à Michèle | 05/04/2009
@ Rosa: on le lui a déjà dit, à Michèle, d'ouvrir son site. Elle ne veut pas, sans qu'on comprenne bien pourquoi. Manque de temps ou peur de décevoir?
Écrit par : Feuilly | 05/04/2009
Je pense que j'ai la trouille, celle de m'exposer. De fait un grand manque de simplicité. Quelqu'un, que j'aime beaucoup, dirait que c'est comme la sainteté, ça ne se soigne pas :-)
Et puis techniquement je suis nulle.
Écrit par : Michèle à Rosa | 05/04/2009
La technique est un faux alibi.
J'étais nulle aussi, je le suis un peu moins et j'ai trouvé formidable la solidarité des blogueurs qui m'ont aidée quand j'étais en difficulté.
Le manque de temps...oui, c'est le problème des femmes.
J'ai souvent l'impression que ces messieurs survolent les contingences de la vie quotidienne, se consacrant beaucoup à leur travail d'écriture comme de purs esprits !!!!
Écrit par : Rosa | 05/04/2009
Écrit par : Feuilly | 05/04/2009
Il n'y a pas plus de nécessité à ce que chacun ait un blogue qu'à ce que chacun publie.
Je me construis une idée de mes interlocuteurs autant par leurs commentaires que par leur site ou blogue.
Quant au temps des hommes et des femmes, si je me réfère aux "Carnet de notes", tomes 1&2, de Pierre Bergounioux, chez Verdier, je me dis qu'au nombre de machines à laver qu'il a mises en route, à la quantité de linge qu'il a repassé et de légumes qu'il a épluchés...
Bonne soirée, Rosa et je ne manquerai pas de faire appel à vous si un jour je me décidais... :-)
Écrit par : michèle pambrun | 05/04/2009
La lecture ici est un vrai plaisir..
Écrit par : Débla | 06/04/2009
Longue vie encore une fois à Marche Romane
Écrit par : Solko | 06/04/2009
Écrit par : Feuilly | 06/04/2009
Bon anniversaire à votre blog ou plutôt blogue j'ai noté que c'est ainsi que vous préférez l'orthographier.
Écrit par : ellesurlalune | 19/04/2009
Écrit par : Feuilly | 19/04/2009
De fait, une écriture en continu, sous des formes diverses. Et en direct, sous l'oeil de nombreux lecteurs, dont la plupart anonymes.
Pour les livres papier, les auteurs savent peu qui les lit. Ici on a la chance de pouvoir manifester sa lecture. Arpenter l'atelier et dire...
Écrit par : Michèle | 21/06/2009
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