Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/01/2009

An 9

Bonne et heureuse année à tous les lecteurs et à toutes les lectrices de ce blogue.

IMG_1154.JPG


Feuilly, novembre 2008




Evidemment, pendant que nous parlons tranquillement ici, les bombes tombent là-bas à Gaza, étape ultime d’un processus qui a commencé il y a bien longtemps. Car si on peut comprendre que le peuple juif méritait bien d’avoir lui aussi un état (et donc qu’en 1948 certaines spoliations étaient inévitables), on comprend moins bien pourquoi cet état, depuis sa naissance, a toujours eu des visées impérialistes et qu’il n’a pas cessé de s’étendre, en 1967 et 1973 d’abord (suite à des guerres qu’on veut encore bien qualifier de défensives) mais surtout par la suite avec une politique de peuplement systématique via les fameuses colonies.

Le territoire qui avait été laissé aux Palestiniens en 1948 n’a pas cessé de se réduire comme une peau de chagrin et tout est mis en œuvre pour inciter les habitants à partir (contrôles incessants aux cheks-points, fermeture des frontières, arrestations arbitraires, incursions militaires, dynamitage de maisons, construction du mur, interdiction ou impossibilité pour les paysans d’accéder à leurs champs, confiscation des terres les plus riches, impossibilité de se rendre à son travail, etc., etc.) Parquée comme des moutons dans la bande de Gaza, la moitié du peuple palestinien a encore dû endurer les coupures d’eau, de gaz et d’électricité. La situation sanitaire est souvent catastrophique, les hôpitaux manquent de tout, l’enseignement se fait dans des conditions matérielles épouvantables, etc., etc.

Pour négocier, l’état israélien avait devant lui Yasser Arafat, dont on peut dire beaucoup de mal, y compris au sujet de la corruption généralisée qui l’entourait, mais qui offrait l’avantage d’avoir un point de vue laïque et modéré. Toutes les tentatives de paix ont avorté et quand elles ont failli réussir, cela s’est soldé par l’assassinat des négociateurs (assassinat du président égyptien Sadate par des islamistes qui lui reprochaient de négocier avec Israël et assassinat du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin par un extrémiste israélien qui lui reprochait d’avoir parlementé avec Arafat). A la fin, Arafat qui a pourtant renoncé à la violence et qui semble un interlocuteur de choix pour négocier, n’est pas écouté par les Israéliens. Il perd petit à petit de son crédit auprès de son propre peuple puisque ses concessions n’aboutissent à rien et à la fin il est même encerclé dans Ramallah par les chars de Sharon. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’un mouvement plus dur ait fait son apparition, le Hamas, qui allie la religion pure et dure avec le combat militaire. Il n’y a évidemment rien de bon à attendre d’un tel mouvement extrémiste, mais il faut quand même souligner qu’on aurait pu éviter d’en arriver là si de vraies concessions avaient été faites de part et d’autre. On est maintenant dans une impasse : il n’y a plus que les armes qui peuvent parler. Et on voit ce que cela donne.

En attendant ce sont les populations civiles, déjà éprouvées par les différents blocus, qui vont faire les frais de ce nouveau conflit (et n’oublions pas non plus les victimes civiles israéliennes, même si elles sont moins nombreuses).

Pour ceux que cela intéresse, une pétition à signer :

Commentaires

Bonne et belle année à vous aussi.

Merci de ce développement clair et concis. Cette "Buscherie" qui n'en finit pas est un terrible tribut à la terreur de l'Etat israëlien.
En ce 6e jour de frappes aériennes israëliennes, on compte plus de 400 morts et 2000 blessés dans la bande de Gaza. Depuis samedi, ce sont des centaines de tonnes de bombes et autres missiles qui ont été déversés sur ce minuscule territoire. Et Tzipi Livni, la ministre des Affaires étrangères était reçue jeudi à L'Elysée ! A la Knesset, seuls les députés communistes et les députés arabes s'opposent à ce nettoyage programmé.
J'ai signé et fait signer la pétition.

Écrit par : michèle pambrun | 02/01/2009

Merci cher Feuilly. J'aurais juste une précision si vous permettez : Un homme aurait pu succéder à Arafat et, étant une figure charismatique, il aurait pu empêcher la dégringolade de la popularité du Fatah au profit du Hezbollahc'est Maouan Barghouthi qui croupit dans les geôles israéliennes (voir sur mon blog). D'une certaine manière Israël, a favorisé la montée du Hezbollah tout comme les USA ont favorisé la montée d'Al Qaida.

Écrit par : Gharbi | 02/01/2009

Oui, tout à fait. Précision qui renforce encore ce que je dis: on aurait pu ne pas en arriver là. Mais que faire, maintenant?

Écrit par : Feuilly | 02/01/2009

Meilleurs voeux à toutes celles et ceux qui passent ici , et au maîtrede ce lieu : Mr Feuilly.

Que faire?
Je n'ai pas de réponse , mais en réfléchissant bien aujourd'hui de par la modernité nous avons connaissance de toutes les horreurs qui se passent sur cette terre...Mais les livres d'histoires nous apprennent aussi que depuis que le monde est monde, les humains se font la guerre.. L'esclavage n'est pas aboli : il s'est modernisé.... Royaumes ou républiques dîtes démocratiques: les pauvres sont de plus en plus pauvres, les riches (entre autres les marchands d'armes) de plus en plus riches.... Les génocides: les fours crématoires sont éteints certes mais pas les génocides , les états unis sont même battis sur un génocide encore bien proche pour être oublié ... Puis tous les autres à travers le monde....
La religion sensée nous rassembler sous le drapeau d'un même dieu est le plus vaste bouillon de culture formateur de guerres, de haine.... Les bombes pleuvent au nom de Dieu ... Au nom de Dieu il y a eu l'inquisition , les croisades etc... J'ai cru longtemps à ce dieu d'amour dont on m'a rabattu les oreilles depuis mon enfance...
Aujourd'hui je me dis qu'il faudrait brûler les livres saints ..... qu'aucune traduction ne puisse plus être possible , de façon à ne plus tordre ces écrits, pour trouver une raison valable aux guerres.... Cela suffirait -il ?
L'homme est sacrifié à l'autel du dieu profit et celui là est bien plus fort que Dieu et Diable réunis....
Mon commentaire semble bien décousu , mais ce qu'il se passe dans le monde me laisse un goût de fiel dans la bouche ... Les images des bombes, du sang, des larmes, de la panique, du désarroi est insoutenable ....

Écrit par : Débla | 02/01/2009

Aujourd'hui, déjà plus de 420 morts et 2000 blessés palestiniens victimes des dernières exactions de l'armée israélienne (Tsahal pour les intimes) sur le territoire de Gaza. Plus du quart des victimes sont des femmes et des enfants et plus de la moitié ne seraient pas combattants du Hamas.

Soit les sbires israéliens, réputés pour leurs frappes anti-terroristes ciblées et chirurgicales, sont devenus, soudainement, incapables de pointer avec précision leurs missiles anti-personnels sur les chefs du Hamas, soit le gouvernement de ce "petit pays encerclé et menacé de toutes parts par ses puissants et nombreux voisins" a envoyé un message de terreur sanglant en cadeau de nouvel an au peuple palestinien.

Les gouvernements israéliens ne se trompent que rarement dans le timing de leurs agressions armées contre les peuples de la région. Ce gouvernement moribond d' Olmert, dirigé ostensiblement déjà par Tzipi Livni, ministre des affaires étrangères, nouvelle égérie du parti Kadima, et candidate au poste de premier ministre pour les futurs élections, a choisi d' investir le sang et les vies palestiniennes comme unique argument stratégique et spectaculaire de sa campagne électorale.

La classe dirigeante israélienne salue aussi, de cette manière sanguinaire, l'arrivée au pouvoir de Barak Obama. L'avènement d'une nouvelle équipe de management à la tête des sponsors us va sans doute, dans un premier temps, rétrécir la marge de manoeuvre du prochain gouvernement de Tel-Aviv. Engageons librement aujourd'hui notre puissance militaire et mettons Obama devant le fait accompli. Les têtes politiques du petit état sur-armé nous ont depuis si longtemps habitués à ce genre de cynisme.

Et voilà à nouveau toute une population civile palestinienne prise en otage et massacrée pour des calculs politiques électoraux et des bassesses politiciennes inter-israéliennes. 2 morts israéliens pour plus de 420 morts palestiniens. Un dirigeant célèbre du Hamas abattu chez lui avec 12 de ses enfants assassinés écrasés sous les décombres de leur maison. Ces équations morbides suffisent en elle-même à condamner la classe dirigeante israélienne aux yeux de toute la communauté internationale.

Il n'y a pas à ma connaissance de nécrologie des victimes des guerres menées par Israël et les Etats arabes contre le peuple palestinien. Et je crains qu'il n'y en ait jamais. Tous ces enfants, toutes ces filles et ces mères palestiniennes ont-elles des noms ? Ces vies sont-elles dignes d'être pleurées ? Une nécrologie fonctionne comme l'instrument par lequel une vie devient, ou échoue à devenir, remarquable, digne d'être pleurée, une icône en laquelle une société se reconnaît.

Et cette reconnaissance n'est pas si simple. En effet si une vie ne peut être pleurée, elle n'est pas tout à fait une vie. Elle n'a pas valeur de vie et ne mérite pas qu'on la remarque...Ce n'est donc pas seulement qu'une mort est à peine remarquée, mais qu'elle ne peut l'être. Une telle mort disparaît, non dans le discours explicite (420 morts) mais dans les ellipses par lesquelles procède le discours public.

Récemment, un citoyen américain d'origine palestinienne qui avait soumis au "San Francisco Chronicle" des notices nécrologiques pour deux familles palestiniennes tuées par les troupes israéliennes s'entendit répondre que ces notices ne pouvaient être admises sans certificat de décès.

La rédaction du "Chronicle" déclara que des avis "in mémoriam" pouvaient toutefois être acceptés. Les notices furent donc réécrites et soumises à nouveau au journal sous la forme d'avis commémoratifs. Ces derniers furent également rejetés, la rédaction précisant, pour toute explication, qu'elle ne souhaitait offenser personne.

Il faut se demander à quelles conditions le deuil public en vient à constituer une "offense" pour le public lui-même, et devient une irruption intolérable au sein de ce qui peut être dit en public. Qu'y-a-t-il d'offensant dans la reconnaissance publique de l'affliction et de la perte, pour que des avis de décès apparaissent comme des propos "offensants" ?

Est-ce la peur d'offenser ceux qui soutiennent l'Etat israélien ou son armée qui s'exprime ici ? Est-ce le fait que ces morts n'apparaissent pas comme des morts à part entière et que ces vies n'apparaissent pas dignes d'être pleurées, parce qu'il s'agit de Palestiniens ou de victimes malheureuses de guerres justifiées ?

Quel est le rapport entre la violence guerrière qui a entraîné les pertes de ces vies, jugées indignes d'être pleurées, et l'interdit qui frappe le deuil public dont elles devraient faire l'objet ? Cette violence et cet interdit sont-ils deux faces d'une même violence ? L'interdit jeté sur le discours a-t-il un rapport avec la déshumanisation des morts - et des vivants ?

Et si nos blogs, nos commentaires et nos larmes numériques n'étaient pas eux aussi in fine des "San Francisco Chronicle" ?

Chaleur et Amitié à vous Feuilly pour la 2009. Philip

Écrit par : Philip Seelen | 02/01/2009

Gouvernement israélien versus Hamas...Hamas versus Gouvernement israélien... concordance des tons...?

Israël a décidé (en 2005) de se retirer de la bande de Gaza mais nous n'avons eu que la terreur en retour et la situation n'a fait qu'empirer. La semaine dernière, 80 roquettes et obus de mortier ont été tirés en une seule journée de la bande de Gaza sur des civils israéliens. Ça suffit !", a lancé la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni.
"Ce ne sera pas facile et ce ne sera pas court. Il y a un temps pour le calme et un temps pour le combat, et maintenant le moment est venu de combattre", a renchéri son collègue de la Défense, Ehud Barak.

Premier bilan et sinistre record : C'est le plus lourd bilan en vies humaines côté palestinien en une seule journée depuis le début du conflit il y a 60 ans.

Même fermeté du côté du Hamas. Le Djihad islamique a ordonné à "tous les combattants de riposter au massacre provoqué par les Israéliens" et Abou Oubaïda, porte-parole de la branche armée du Hamas, a promis de "donner à l'ennemi une leçon qu'il n'oubliera jamais".
Le Hamas a fait voeu de déchaîner "l'enfer" pour venger les morts, et menacé de mener des attentats en territoire israélien.

Écrit par : Philip Seelen | 02/01/2009

@ Michèle:

En sortant de l'Elysée, Tzipi Livni a rejeté l'idée d'accepter une aide humanitaire pour Gaza. Selon, elle, tout se passe bien là-bas et la situation n'est pas à ce point catastrophique qu'il faille mettre sur pied une telle aide. Elle a ajouté que l'état hébreux avait de toute façon renforcé sa propre aide humanitaire. Je suppose que celle-ci est larguée au moment des bombardements...

Écrit par : Feuilly | 02/01/2009

@ Debla:
Votre commentaire n'est pas décousu, il envisage au contraire beaucoup d'aspects de l'activité malfaisante des hommes. Et vous soulignez ce point crucial que représente la religion. Elle qui aurait dû adoucir les moeurs et inciter les individus à respecter un peu leur prochain, voilà qu'elle se transforme souvent en discours idéologique servant à justifier les pires massacres.

Les croyants diront que ce n'est pas là le fait de Dieu, mais des hommes qui ne sont pas sages. Probablement, en effet. Il n'empêche qu'il faut bien constater qu'à chaque conflit la religion refait son apparition (qu'on se souvienne des prêtres qui bénissaient les chars allemands...).

Pour ce qui est d'Israël, la religion n'explique pas tout, loin de là, mais elle contribue à rassembler chaque protagoniste autour d'une même idée (finalement nationaliste) et à les dresser l'un contre l'autre.

Écrit par : Feuilly | 02/01/2009

Heureuse année 2009...

Écrit par : Une Ville Un Poème | 02/01/2009

@ Philip Seelen :

Non, pas de frappes chirurgicales, ici. L’urgence, sans doute… On notera en effet que le moment est bien choisi puisque que le pouvoir est pour ainsi dire vacant aux Etats-Unis. Obama n’étant pas encore en fonction, il ne peut pas dire grand chose et on en profite. Comme vous le soulignez, c’est aussi une manière de le mettre devant le fait accompli. Il sait comme cela à quoi s’attendre une fois au pouvoir.

Ceci dit, Israël a des alliés ailleurs, puisque la Chancelière allemande a estimé comme l’administration Bush que la balle était dans le camp du Hamas. Mais si ceux-ci déposent les armes, cela arrêtera-t-il l’implantation de nouvelles colonies ? Non, bien entendu. Le conflit est donc inévitable et Israël sait qu’il a la supériorité des armes. J’ai dit il y a longtemps que cette mise en quarantaine de la bande de Gaza, le blocus auquel elle est soumise avait peut-être pour but de pousser les Palestiniens à la révolte (ce qu’ils sont en train de faire en laçant des roquettes), ce qui justifierait une action de plus grande envergure. Si la victoire aux élections est à ce prix, pourquoi pas se disent certains… Et comme vous le dites, la mort d’un Palestinien ne représente pas grand chose. Cette affaire de la rubrique nécrologique est tout de même incroyable.

On se retrouve dans la situation des Indiens d’Amérique, dont on n’était pas bien sûr qu’ils eussent une âme. Ici, c’est pareil. On peut en tuer autant qu’on veut. A la limite, plus on en tue, plus l’individualité des victimes disparaît dans le grand nombre. Et que représente celui-ci ? Rien du tout. Un simple tableau de chasse. Et puis après tout ce sont des terroristes (Israël précise bien qu’il ne s’en prend qu’aux combattants tandis que le Hamas s’en prend à des civils innocents).

Écrit par : Feuilly | 02/01/2009

Merci pour vos bons voeux, "Une Ville Un Poème"

Écrit par : Feuilly | 02/01/2009

Je partage tour à fait votre analyse et je signe la pétition.

Écrit par : Rosa | 03/01/2009

Je trouve ton billet clair et succinct
Merci pour cela...
et meilleurs voeux quand même...

Écrit par : Coumarine | 03/01/2009

Meilleurs voeux, Coumarine.

Écrit par : Feuilly | 03/01/2009

J'étais dans la manifestation aujourd'hui à Paris. Clamer haut et fort notre désaccord est la seule chose concrète que nous puissions faire. Je crois que ce n'est pas inutile. J'étais dans les premières lignes, mais alors que la manifestation se déroulait de façon pacifique et que la dispersion devait seulement se faire à Saint Augustin, les CRS nous attendaient à hauteur de la rue Montmartre et nous empêchaient de continuer à avancer d'un pas normal. La progression ne se faisait dès lors plus qu'au rythme de l'ecargot et nez à nez avec les CRS. Ça énerve forcément. Trouvant que ça sentait la provocation, je suis dès lors restée en retrait et la suite des événements me prouve que j'ai bien fait. Aux infos, ce soir, on nous annonce que les opérations terrestres ont commencé et qu'elles dureront des semaines et même des mois. Et à qui donne-t-on la parole? Toujours aux mêmes. L'année commence bien mal.

Écrit par : Elsa | 04/01/2009

Merci pour ce témoignage Elsa.

J'ai vu aux informations que la manifestation à Paris avait dégénéré (vitrines cassées, voitures incendiées). Le fait de quelques casseurs sans doute ou d'individus exaspérés (certains voulaient se diriger vers l'ambassade d'Israël et en ont été empêchés).

Il faut se méfier de la guerre des images. Car, alors qu'une bonne partie de la population française est opposée à ce conflit, que lui montre-t-on à la télévision?

1) de nombreuses manifestations un peu partout dans le pays du fait de la population immigrée arabe. Du coup, le conflit qui était lointain semble se rapprocher et les gens vont déjà se montrer un peu inquiets ("tous ces manifestants, quand même, si on ne parvenait pas à les canaliser?")

2) des dérapages avec bris de matériel et incendies. Du coup, la moitié de ceux qui soutenaient les Palestiniens sont en train de changer d'opinion ("qu'ils aillent faire leur guerre ailleurs").

3) on interroge le propriétaire d'une des voitures incendiées, qui n'est évidemment pas fort content et qui dit que ceux qui agissent ainsi sont des casseurs qui n'ont aucune idée à défendre. Il a raison. Mais malheureusement le public aura étendu la portée de son discours à l'ensemble des manifestants, qui, eux, savaient pourtant très bien quelles idées ils défendaient.

Je veux dire par là que plutôt que de nous parler du conflit, on préfère s'arrêter sur des gros plans de personnes en colère et sur quelques vitres brisées. Images réelles, certes, mais qui ne reflètent qu''une infime partie de la réalité, à savoir l'écoeurement et le désespoir de millions et de millions de personnes face à ce conflit.

Merci d'avoir été présente à cette manifestation, Elsa.

Écrit par : Feuilly | 04/01/2009

Oui, nous ne devons pas perdre de vue que la télévision est désormais au service du pouvoir. D'ailleurs, vous aurez sans doute remarqué comme moi que les faits divers occupent maintenant l'essentiel du journal télévisé.
Sur les 25.000 personnes qui manifestaient à Paris, il y avait de toute évidence des jeunes excités, mais lorsqu'on bloque une manifestation qui se déroule pacifiquement par un barrage de CRS à quatre stations de métro du lieu de dispersion, c'est de la provocation, je veux dire qu'on a tout fait pour que les manifestants s'énervent. Et puis on présente ça aux infos comme vous le dites.

Écrit par : Elsa | 04/01/2009

Les commentaires sont fermés.