Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/05/2008

Mai 68

Les organisations d'extrême gauche (maoïstes, trotskistes, libertaires...) ont été les acteurs majeurs de mai 1968. Aussitôt, la droite gaulliste a eu peur, croyant à un complot communiste qui viserait à renverser le régime. Pourtant, le PCF se rangera très vite derrière de Gaulle pour réfléchir à la manière de mettre fin à l’insurrection.

De son côté, croyant également à un «complot communiste» contre l'Occident chrétien, l'extrême droite va très vite se ranger auprès des forces de l’ordre pour leur donner un coup de main.

Rien d’étonnant donc, à ce qu’aujourd’hui on tente de minimiser le phénomène de mai 68

- soit en le ramenant à une simple contestation étudiante (liée à la révolte de l’adolescence)

- soit en ironisant sur l’embourgeoisement ultérieur des principaux acteurs du mouvement.

- soit en voyant dans les manifestants des fils de bourgeois fatigués de leurs richesses. Autrement dit des héritiers ingrats, à qui les parents avaient tout donné et qui se permettent de cracher dans la soupe qu’on leur avait servie toute chaude.

- Soit en continuant d’affirmer que le mouvement a été soutenu par Moscou. On pourrait pourtant se demander, au vu de l’indépendance d’esprit de De Gaulle et de son non-alignement sur les Etats-Unis, si ce n’est pas de ce côté qu’il faudrait chercher une ingérence étrangère si jamais elle existait. En effet, tout mouvement qui mettait en péril la survie politique du général ne pouvait qu’être approuvé de l’autre côté de l’Atlantique.

Mais revenons à la position adoptée par l’extrême droite. Lorsque éclatent à Paris les premières émeutes, l'extrême droite locale est déstabilisée. D’un côté elle s’est toujours opposée à De Gaulle (celui-ci avait combattu le fascisme les armes à la main en 40-45 et il s’était opposé aux mouvements ultra nationaliste lors de la décolonisation de l'Algérie française. On peut d’ailleurs supposer que les attentats dont il a failli être la victime ont été commis par les néofascistes de l'Organisation armée secrète) et voilà qu’elle se rend compte que les insurgés pourraient bien avoir la peau du général, ce qui les concerne et les intéresse au plus haut point. D’un autre côté, par contre, la contestation émane surtout des mouvements de gauche, autrement dit elle se fait non seulement sans les nationalistes mais même contre eux. Il va falloir choisir son camp.

Ceci dit, les premiers jours, de jeunes militants d'extrême droite vont se mêler aux gauchistes « par amour du sport» (soit parce qu’ils sont jeunes et que l’insurrection en cours leur parle, soit parce qu’ils estiment que c’est leur rôle d’amplifier un mouvement qui crée du désordre).

Très vite, cependant, la vraie nature idéologique de la droite nationaliste va reprendre le dessus et elle se rangera aux côtés du pouvoir, y compris comme « police auxiliaire» quand les forces de l'ordre vont se trouver débordées. Entre deux maux (De Gaulle ou le communisme), elle a choisi le moindre. On sait par ailleurs que des hauts gradés de l'armée (anciens ou proches de l'OAS) ont pris des «contacts discrets avec certains éléments d'extrême droite» pour avoir leur appui au cas où la situation leur échapperait sur le terrain. Ainsi, un plan d'autodéfense est mis sur pied. La réalité de cette alliance objective entre l'extrême droite, la police, l'armée, la droite conservatrice et le pouvoir est peu abordée encore aujourd’hui.

L'ancien chef du Service d'action civique – le Sac (organisation para-policière du pouvoir gaulliste), Charles Pasqua, reconnaîtra les faits : «Oui, évidemment j'ai approché ces mouvements. Certains de nos compagnons étaient très proches de ces jeunes nationalistes. Dans cette atmosphère de mini-révolution, les clivages sautent : il y a ceux qui veulent agir et ceux qui sont passifs. Dès lors tous les actifs sont les bienvenus. Et dans ces mouvements, il y avait des garçons très décidés» («Les dessous de la manif du 30 mai», entretien avec Charles Pasqua, in Le Choc du Mois, dossier « Mai 68 vu de droite», n° 22, mai 2008, Paris, p. 41, cité par le site « Résistances »).

Quand les ouvriers se sont mis à leur tour à débrayer et que la France a connu les plus grandes grèves de son histoire, l’obsession du complot gauchiste a créé un vent de panique qui permet de comprendre ce ralliement de la droite pure et dure à De Gaulle.

Pourtant, dans sa propagande, cette même droite nationaliste prétend généralement combattre le système, parlant même d’un idéal «nationaliste-révolutionnaire.» Dans les faits, on la retrouve toujours du côté du pouvoir, comme ce fut le cas en 1986 lors des manifestations étudiantes contre le projet de loi Devaquet et en 2006 contre le projet de CPE. A chaque fois, des commandos d'extrême droite s’en sont pris aux manifestants à coup de battes de base-ball.

En attendant, le front anti-68 se répète. Ainsi, en 1998, un dirigeant du Front national, Bernard Antony, disait déjà que «les soixante-huitards (staliniens, trotskistes, maoïstes...) auront appliqué systématiquement les directives du communiste italien Gramsci : imprégnation culturelle, noyautage,... Aujourd'hui, ils règnent en maître aussi bien dans les médias que dans les ministères et dans les syndicats» Cette impression que la gauche possède une mainmise sur les médias et la culture est omniprésente dans leurs discours. Curieusement, j’ai personnellement l’impression inverse, à savoir que les médias sont aux mains de grands groupes industriels ou financiers et qu’ils nous abreuvent de propagande libérale. Vous me direz qu’en principe l’extrême droite est elle aussi contre le pouvoir néo-libéral et la mondialisation de l’économie. En principe, oui, puisqu’elle dit défendre les valeurs traditionnelles de la patrie, mais en pratique on constate qu’elle est bien évidemment plus proche de cette droite capitaliste et élitiste que de la gauche républicaine et populaire.

Il suffit de faire un détour par le blogue de B. Anthony, déjà cité, pour se rendre compte qu’il est un fervent adepte de la défense de l'Occident chrétien et de la langue française (on ne peut malheureusement lui donner tort sur ce dernier point). Pour lui et ses adeptes, notre monde est menacé de toutes parts : par le communisme (on croit rêver car on chercherait désespérément les derniers communistes), le mondialisme, le cosmopolitisme, l'internationalisme, l'immigration... Bref, on retrouve tous ces vieux fantasmes ont toujours été le vieux fonds de commerce des populistes nationaux-conservateurs.

Il paraît (mais je ne l’ai pas lu) que le numéro de mai-juin 2008, de La NRH (Nouvelle Revue Historique) est entièrement consacré à Mai 68. «Créée par plusieurs historiens las des interprétations partiales de l'histoire» (selon son propre encart publicitaire), cette revue, qui a pour fonction de réécrire l’Histoire dans le sens qui lui convient, se devait d’aborder le phénomène de mai 68. Les gauchistes y sont présentés comme les «enfants du gaullisme», histoire de fustiger deux ennemis à la fois. Quant à l'hebdomadaire Rivarol, dont le comité de direction est composé de nostalgiques de Pétain, il aime mettre en avant des complots qui viseraient à anéantir l’homme blanc, ce qui suppose une opposition farouche envers l’immigration (surtout arabe) et l’Internationale juive. Voici un exemple, tiré de l’édition du 2 mai 2008 : «Avec Sarkozy et Carla Bruni, avec Kouchner au Quai d'Orsay et Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international, le slogan ''Nous sommes tous des Juifs allemands'' clamé par les Enragés garde une actualité plus brûlante que jamais quatre décennies plus tard »

J’ai suffisamment critiqué ici même Sarkozy pour qu’on sache ce que je pense du bonhomme, que je déteste, (en tant que personne et en tant que politicien libéral) et je suis le premier à déplorer qu’il engagerait bien la France dans un conflit avec l’Iran rien que pour servir l’état hébreu, mais je ne puis cependant admettre que les reproches qu’on lui adresse se fondent sur une appartenance raciale. On sait où ce genre de propos commencent, on ne sait pas où ils s’arrêtent.

Pour revenir à notre sujet, notons encore que la droite nationaliste a également voulu marquer sa présence sur le terrain des commémorations. Ainsi, l'Action française (le mouvement fondé par Charles Maurras), a organisé à Paris un forum sur le thème «Sous les pavés la France... en finir avec Mai-68 !

Conclusion :

- Ce qui est inquiétant, c’est qu’on retrouve ici une série de thèmes déjà abordés dans les notes précédentes (voir les remarques autour de Césaire) :rejet de l’immigration, d’une société multiraciale, de la mondialisation et défense par contre de l’homme blanc, chrétien et cultivé, qui respecte les valeurs ancestrales et qui est fier de ses origines. On comprend pourquoi je me montrais si réservé envers un certain interlocuteur, car je retrouvais dans ses propos les thèmes chers à une certaine mouvance politique. Je n’ai pas dit qu’il appartenait à cette mouvance, j’ai dit qu’on pouvait comprendre mes réserves.

- Ce qui est dérangeant avec l’extrême droite, c’est qu’elle a le don de tirer la couverture à elle, par exemple en défendant la langue française, combat qui est aussi le nôtre. Soit vous leur donnez raison et ils vous incorporent dans leurs rangs, soit vous leur donner tort (sur le plan politique) et ils disent que vous détestez votre langue (ce qui est un sujet linguistique), soit encore ils veulent vous mettre en porte-à-faux en montrant que vous avez tort de les rejeter puisqu’en fait vous approuvez leur combat pour la pureté de la langue. En fait, ce qui est agaçant chez eux, c’est cette manière de s’approprier le patrimoine national (que vous êtes le premier à respecter) en faisant croire qu’il est leur propriété et qu’il n’y a qu’eux pour le défendre.

- La droite en général, surtout si elle est fort à droite, a l’art de présenter la gauche comme un mouvement grossier qui s’adresse à la populace inculte. Si on est cultivé, si on a des lettres, on ne peut qu’être de droite. Quel rapport entre un lecteur de Proust et un ouvrier gréviste de la CGT ? Aucun, évidemment. Rien de commun entre le raffinement de Des Essaintes, le héros de Huysmans et une marchande qui vend son poisson à la criée (c’est bien pour cela que la situation a dérapé quand Sarkozy s’est montré vulgaire devant les marins bretons : il a inversé les rôles). Mais si vous prenez le parti de défendre ces gens du peuple, on vous suspecte d’inculture. Par contre, il suffit de s’enfermer dans sa tour d’ivoire avec un livre (ce que je fais en fait le plus souvent) pour pouvoir prendre des grands airs et montrer qu’on est supérieur. A la fin, c’est un petit peu agaçant.



Commentaires

"Si on a des lettres, on ne peut qu’être de droite."... et si on est gentil, généreux, proche du peuple, on ne peut être que de gauche, comme Fabius, Lang, Strauss-Kahn et Tapie...

J'ai rarement vu autant de clichés empilés dans un même texte. On dirait du Polac, quand il réécrit l'histoire entre deux aventures pédophiles.

Lire ça sous la plume de quelqu'un qui prétend avoir pigé les mécanismes du monde, être affranchi sur les collusions politico-mafieuses, connaître Bilderberg et le Club du Siècle! C'est crevant!!!

Visiblement, la "droite" n'a pas le monopole des jugements à l'emporte-pièces, de la rigidité intellectuelle, de l'aveuglement sectaire.

Quant au résumé des journées de mai, c'est du grand guignol, du roman social façon Besancenot, le facteur millionaire.

Avec une gauche aussi bornée et manipulable, les ploutocrates qui nous gouvernent ont la partie belle. Deux ou trois discours sur l'égalité, quelques larmes de crocodiles quand un écrivain noir trépasse, quatre ou cinq commémorations communautaristes, et hop! Les voilà passés dans le camp des justes!

J'en viens à penser que les français qui tombent dans ce panneau ont bien mérité Sarkozy. Et ça ne fait que commencer!

Écrit par : Pierre Damiens | 30/05/2008

"en 2006 contre le projet de CPE. A chaque fois, des commandos d'extrême droite s’en sont pris aux manifestants à coup de battes de base-ball."

Ci-dessous le lien vers une très belle illustration des commandos d'extrême droite à l'oeuvre!

http://www.flickr.com/photos/hughes_leglise/119700462/in/set-72057594084915155/

Écrit par : Pierre Damiens | 30/05/2008

Révisionnisme:

"...le mondialisme, le cosmopolitisme, l'internationalisme, l'immigration... Bref, on retrouve tous ces vieux fantasmes..."

Bon... là je m'incline... c'est vrai, l'immigration, le cosmopolitisme, la mondialisation... Tout ça n'existe pas, n'a jamais existé... ou alors, ce n'est qu'un point de détail de l'Histoire!

Écrit par : Pierre Damiens | 30/05/2008

Ah ah, Pierre Damiens, vous venez donc lire ma prose? Merci mille fois...
Et quoi, parce qu'on aurait "pigé les mécanismes du monde", qu'on serait "affranchi sur les collusions politico-mafieuses" et qu'on "connaîtrait "Bilderberg et le Club du Siècle" on serait obligé de passer à l'extrême droite?
Le monde politique est corrompu et nous mène en bateau. Je le dis, vous le dites et ma foi l'extrême droite le dit aussi (elle doit tout de même s'appuyer sur quelques vérités pour séduire son électorat). Mais les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis.

N'oubliez pas qu'Hitler aussi disait des choses justes, à ses débuts. Il était même socialiste et a fait prendre de bonnes lois pour la protection des travailleurs (ce que ne fait pas le patronat actuel si on ne l'y oblige pas). Est-ce pour cela qu'il faut cautionner son action?

Écrit par : Feuilly | 30/05/2008

Je n'ai pas dit que j'approuvais le comportement de vos gens de couleur frappant un homme à terre. La bêtise entraîne la violence mais ce n'est pas en cautionnant et en légitimant la violence politique (celle des agitateurs de droite comme de gauche) qu'on va résoudre le problème.

S'il y a bien des gens qui ont des oeillères, ce sont bien ceux de l'extrême droite qui voient encore le communisme partout alors que même la Chine est devenue capitaliste. C'est encore une dictature, ce n'est plus un régime communiste.

Et puis pourquoi vous offusquer? Vous n'êtes pas de ce bord-là, non?

Écrit par : Feuilly | 30/05/2008

...Ce dont je m'offusque, c'est de votre conformisme, de votre absence de sens critique, de votre paresse intellectuelle.

Vos rengaines "gauche / droite" surannées sont tristement décevantes. Vous prétendez défendre la culture française, être indépendant d'esprit, être iconoclaste, être impertinent... Alors soyez le! Arrêtez de nous bassiner avec votre moralisme bon marché, votre artillerie dialectique grossière: "Hitler ceci...", "les fascistes cela"...

Jouer au résistant antifasciste en 2008 est tout bonnement grotesque. Quand vos copains (peut-être en étiez-vous?) défilaient en 2002 aux cris de "plutôt l'escroc que le facho" ils se comportaient en parfaits collabos, en idiots utiles de la ploutocratie mafieuse, pactisant avec un régime qu'ils prétendaient honnir et combattre Alors, depuis ce temps, j'en ai soupé des révolutionnaires d'opérette.

Surprenez nous! Sortez des sentiers battus! De vos ornières idéologiques! Servez-vous de votre cerveau pour penser par vous-même, non pour rabâcher. Ecrivez une fois, juste une fois, quelque chose d'original... vous verrez, on y prend goût!

Écrit par : Pierre Damiens | 30/05/2008

Attention, en affirmant qu'il faut sortir des clichés gauche-droite c'est aussi donner l'opportunité à certains de se refaire une virginité politique. Puisqu'ils se sentent exclus, ils diront toujours qu'il ne faut pas appliquer de clivage et d'ostracisme. N'entrez pas non plus dans leur jeu.

Nous ne sommes plus en 40-45, certes, mais ne baissons pas la garde. Ce capitalisme qui va devenir notre constitution à tous me semble bien autoritaire aussi et faire bien peu de cas de la vie des gens.

Et pourquoi ne réagissez-vous pas quand je dénonce ce capitalisme dasn la note précédente alors qu'ici vous montez sur vos grands chevaux?
Est-ce pour être original?

Écrit par : Feuilly | 30/05/2008

Tenez, pour vous aider à larguer les amarres, je vous livre une source d'inspiration... Essayez donc de commenter cette nouvelle sans bavasser quelque chose du genre; "...D'accord c'est pas bien, mais à droite ils font pire..." avant de conclure par: "... et quand je disais que c'était pas bien, je ne faisais pas allusion à l'origine ethnique de monsieur Fabius".


"L'ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius vient de racheter au milliardaire François Pinault la majorité des parts de la maison de vente aux enchères Piazza (58,7 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2007). Pour ce faire, il s’est entouré de quelques amis de gauche fortunés soigneusement choisis : Louis Schweitzer, président de la Halde et ancien PDG de Renault, Jérôme Clément, actuel président d’Arte, Charles-Henri Filippi, ancien président de HSBC, Serge Weinberg, ancien directeur général de PPR, Christian Blanckaert, ancien directeur général d’Hermès, etc."

Écrit par : Pierre Damiens | 30/05/2008

"...Et pourquoi ne réagissez-vous pas quand je dénonce ce capitalisme dans la note précédente..."

Dois-je vous rappeler que je vous ai adressé il y a une semaine un texte autrement plus précis, argumenté et accusateur contre les mafias politico-financières que toutes les notes que vous avez écrites... En avez-vous fait écho?

Non, pas plus que le reste de nos chers médias, si démocratiques et indépendants.

Écrit par : Pierre Damiens | 30/05/2008

Réponse tardive, désolé.


Réponse à propos de la note relative à Fabius: il n'y a rien à dire, sauf que le PS a perdu toute idéologie et que ce n'est plus un parti de gauche. Des politiciens se servent des citoyens pour accéder, via un certain message, à des places enviables, qui ne sont pour eux qu'un tremplin à leur ascension sociale. La preuve ici, avec cet achat scandaleux (mais hélas légal).

Il faut donc changer de politiciens et ne pas voter aveuglément pour les mêmes partis. Est-ce à dire qu'il faut voter pour le parti qui faisait l'objet de cette note (l'extrême droite): non, cent fois non, car outre que son idéologie ne me plaît pas, on y retrouve les mêmes défauts que dans les autres partis. Il faudrait donc un mouvement citoyen qui s’insurgerait contre la fausseté du système mis en place. En sachant que dès qu’une idée généreuse s’impose, elle est aussitôt récupérée par quelques personnes qui en font leur profit.

L’autre note (texte que vous m’avez envoyé sur les ventes des bâtiments de l’Etat) :

- mon pauvre ami, si vous saviez combien j’ai pu dénoncer déjà cet état de fait, vous en seriez étonné (c’est allé jusqu’à des question parlementaires et des interventions au sein même d’un parti politique). Il se fait que professionnellement je suis particulièrement bien placé pour savoir ce qui se passe dans ce domaine, raison pour laquelle je n’en ai jamais parlé ici même car ce site est un espace privé et je ne veux pas tout mélanger. C’est l’unique raison pour laquelle je n’ai pas répercuté votre texte, avec lequel, pour une fois, je suis entièrement d’accord.
- Ceci dit, je n’ai pas non plus l’intention de servir d’amplificateur officiel à vos réflexions. De prime abord, je préfère parler ici de littérature et de langue française, même s’il m’arrive de déraper souvent sur le terrain politique. Ouvre votre propre site. Pourquoi vous promenez-vous systématiquement chez ceux qui sont opposés à vos idées (comme sur le site de soutien à Ségolène Royal) ? Vous êtes masochiste ou c’est une fonction que l’on vous a confiée ?

Écrit par : Feuilly | 31/05/2008

"Pourquoi vous promenez-vous systématiquement chez ceux qui sont opposés à vos idées"...

Encore une fois, vous vous forgez des opinions qui sont des machines à nier les évidences.

Je n'ouvre pas de site ou de blog car je n'ai pas le temps de m'en occuper. Ensuite, j'interviens sur les sites où le débat d'idées est possible. Je me fous du camp idéologique affiché par leurs tenanicers.

Enfin, pour dialoguer, il est infiniment plus intéressant et constructif de le faire entre personnes d'avis différents, plutôt que de s'illusionner entre partisans des même thèses.

Mais bien-sûr, vous avez flairé que je suis un espion à la solde de la réaction!

Écrit par : Pierre Damiens | 07/06/2008

Je ne l'ai pas affirmé, je n'ai fait que le suggérer. Manière habille pour ne pas avoir tort, convenez-en.

Écrit par : Feuilly | 07/06/2008

Libre à vous de vous de confondre "insidieux" et "habile".

Il est effectivement plus simple de traquer le nazillon sur le web et de s'auto-attribuer des brevets de résistance cybernétique que de s'emmerder, comme je le fais, à enquêter sur les mafias démocrasseuses pour dénoncer leurs forfaits, bien réels ceux-là!

Grâce à une gauche reconvertie dans la chasse aux sorcières, la promotion du cosmopolitisme forcené et l'onanisme intellectuel, les crapules de la haute finance ont les mains libres.

Proudhon et Blanqui n'ont pas mérité une si piteuse postérité. La droite française avait déshonoré le libéralisme. La gauche française a souillé le socialisme.

Écrit par : Pierre Damiens | 07/06/2008

La gauche semble bien incapable de contrer les crapules de la haute finance, je vous l'accorde. J'en pleure pour Proudhon et Blanqui, assurément. Mais tourner le regard à droite, est-ce mieux? Nous ne voyons que des capitalistes incultes qui ne pensent qu'à leurs petites affaires. Que m'importe, moi, leur argent (et l'argent en général)? Où est la vie, l'humain et le sacré là-dedans? Ne méritons-nous pas mieux que ce monde de marchands sans âme?
Au-delà de ces clivages politiques, ne convient-il pas de se soucier du sort des gens? Et je ne parle pas seulement de leur bien-être matériel, mais aussi de leurs rêves.

Écrit par : Feuilly | 07/06/2008

"La gauche semble bien incapable de contrer les crapules de la haute finance, je vous l'accorde. J'en pleure pour Proudhon et Blanqui, assurément. Mais tourner le regard à droite, est-ce mieux? Nous ne voyons que des capitalistes incultes qui ne pensent qu'à leurs petites affaires. "

Ne pleurez pas comme une madeleine. Louis Blanqui, dit "l'enfermé" se foutrait bien de vos larmes. Il s'agit de s'armer de sens critique, de lucidité, et de volonté. De s'arracher au troupeau, de se former en meute.

Quand vous aurez compris que socialisme-libéral et libéralisme-social sont les deux versants de la même machine totalitaire, de la même entreprise de décérébration des peuples, vous cesserez peut-être votre guerre de tranchées idéologique et vous vous rendrez peut-être enfin original, créatif, bref, utile.

Ne soyez plus le bon petit soldat de politicards qui exploitent votre bonne foi. De droite ou de gauche, il faut rosser les professeurs de morale qui sont aux avant-postes de la mafia financière.

Il n'est plus temps de chercher refuge dans un camp. Il est temps de réfléchir en franc-tireur.

Écrit par : Pierre Damiens | 08/06/2008

S'arracher au troupeau, assurément, mais former une meute, non merci. Où serait d'ailleurs la différence avec la situation actuelle? Une meute est un groupe (et je suis solitaire) avec un chef (et je n'aime pas trop cela).

De plus une meute est assoiffée de sang. Il ne s’agit pas de piller ceux qui nous plument actuellement (en quoi leur serions-nous différents alors ?) mais de changer le monde et de le construire de telle sorte que tous y trouvent leur avantage.

Vous m’effrayer avec de tels propos, qui vont encore confirmer mes suppositions à votre égard, celles que vous qualifiez d’erreurs et de présupposés idéologiques.

Écrit par : Feuilly | 08/06/2008

J'ai pu lire avec attention vos réponses successives; je n'ai par principe pas l'habitude de m'immiscer dans les conversations d'autrui mais je ne peux tolérer qu'un tel niveau de stupidité s'étalle ainsi. Vous Pierre Damiens vous vous cachez derrière des investigations qui font votre joie et vous vous gargarisez de pouvoir révéler les dernières affaires juteuses de nos politiques qui d'ailleurs n'interressent nullement le travailleur qui pointe tous les jours et vous feuilly, vous dissimulez votre non pouvoir derrière des réthoriques qui n'impressionnent personne mis à part vous! Alors, s'il vous plait messieurs, élévez le débat, ne restez pas aux niveau de nos politiques qui se réjouissent de pouvoir alimenter de tels échanges. En vous lisant je me retrouve en cours de récréation avec les "c'est pas moi, c'est lui" allons, un peu de courage assumez vous; assumez vos idées ne vous cachez plus derrière des mots, l'action devrait être votre combat !!!

Écrit par : eva.b | 09/06/2008

« …je ne peux tolérer qu'un tel niveau de stupidité s'étalle ainsi. » Enfin, quelqu'un qui ose se dire intelligent! Retirer, cependant, un "L" au verbe étaler et votre entrée en matière en sera encore plus convaincante.
Je ne dissimule pas mon non pouvoir, celui-ci est bien réel (c’est d’ailleurs le lot de 99% des citoyens). Que voulez-vous que je fasse d’autre que d’en parler ? Faire un coup d ‘état ? A ce propos, expliquez-nous un peu votre théorie de l’action.

Écrit par : Feuilly | 10/06/2008

IL vous est aisé d'abaisser les gens sur une faute de frappe relisez donc ce que vous écrivez avant de vous jeter dans la bateille, vos articles en sont truffer!!
Alors, c'est çà, une petite vanne à quelqu'un que vous méprisez et vous dormirez bien !!!
L'idée du coup d'état n'est pas mal mais en avez vous le cran, l'audace, le courage.

Quand nos politiques font passer en douce ce que le peuple a rejeté en bloc quand on lui a demandé son avis, il est plus que temps d'agir,ne pensez vous pas !

Je n'ai pas la prétention de me croire intelligent, je ne l'ai jamais écrit, cela vous conforte dans vos pensées étriqué de petit réactionnaire, qui se délecte à balancer ses idées sur le net et se faisant s'endort tranquillement, quand la France se meurt dehors!!

Ma théorie de l'action monsieur vous effraierai, bousculerai vos convenances, vous ferai fuir ce pays que vous faites semblant de défendre au travers de vos écrits!

Je suis radicaliste, il y en a assez de cet assistanat permanent, de cet état qui nous fait avaler des couleuvres pour mieux se pavaner, il y en assez de ces intellectuels de gauche comme de droite que l'on voit sur nos écrans se battre comme des chiffoniers sur les propositions adverses, c'est çà la France ce beau pays que je chérie mais qui s'enfonce inéluctablement entrainant dans sa chute des gens comme vous pour qui l'action n'a plus de sens, j'en suis désolé!

Je crois encore que l'on peut faire quelque chose monsieur et je ne me considère pas impuissant comme 99% des gens.

Écrit par : eva.b | 10/06/2008

A Eva Braun,

« vos articles en sont truffer!! » Vous voulez dire « truffés », je suppose. La touche « R » ne se trouve pourtant pas à côté de la touche « S ».

Le coup d'état : je veux bien mais pour autant que cela ressemble à la Commune et non à la junte des colonels grecs.

« Quand nos politiques font passer en douce ce que le peuple a rejeté en bloc quand on lui a demandé son avis, il est plus que temps d'agir » : là, vous avez mille fois raison. Sarkozy avait annoncé la couleur le premier jour : si on a voté pour moi et le libéralisme, a-t-il dit en substance, c’est qu’on a changé d’avis et qu’on accepte la Constitution européenne. Il n’empêche qu’il la fait passer prudemment sous un autre nom.

Il reste la verte Erin, peut-être, pour nous sauver, lors d’un referendum qui approche. Nous permettra-t-elle de nous retrouver face à nous-mêmes ? Est-elle la dernière île, le dernier salut ? (http://www.charles-de-gaulle.org/article.php3?id_article=1061)

« Je n'ai pas la prétention de me croire intelligent, je ne l'ai jamais écrit » C’est vrai, vous ne l’avez pas écrit et vous avez bien fait.
Vous avez bien fait car je ne vois pas comment vous avez pu voir dans mes propos des pensées réactionnaires. Etriquées, je veux bien modestement l’admettre, mais réactionnaires, non jamais.

« ce pays que vous faites semblant de défendre au travers de vos écrits » Et ceux qui n’écrivent pas, que font-ils, eux ? Rien du tout.

« Je suis radicaliste » Si votre point de vue de départ est bon, alors ce trait de caractère peut être intéressant. Par contre si vous partez sur de mauvaises bases, comme je le crains, on n’est pas sorti de l’auberge.

« je ne me considère pas impuissant comme 99% des gens » Cela nous promet des problèmes de dénatalité et ce n’est donc pas demain que la France se redressera.

Écrit par : Feuilly | 10/06/2008

Monsieur,

Vous usez et abusez de la rhétorique, mais vos discours ne perçuadent personne. Je ne suis sans doute pas intelligent, puisque vous le prétendez, je n'ai sans doute,pas non plus, votre facilité d'expression écrite, il est tellement aisé de s'amuser des petites erreurs d'expression lorsque l'on manie le verbe comme vous. C'est ce que vous vouliez entendre, pour, une fois encore vous endormir tranquillement, pensant que vous avez bien démonté ce petit impertinent qui a osé prétendre pouvoir vous écrire !!!

Là je vous flatte, votre égo doit être à son apogée!!!

Qu'entendez vous par mauvaises bases, les votres sont elles meilleures parceque ce sont celles que vous défendez? Alors tout ce qui vous est opposé n'a pas le droit de citer !

Cependant, je pense que ce qui vous plait est justement le fait que vous puissiez vous amuser à ridiculer facilement vos interlocuteurs. Ce qui est facile à l'écrit, mais êtes vous un bon orateur, un meneur d'homme, ou vous cachez vous systématiquement derrière votre plume?
Ceux qui n'écrivent pas agissent, quand ils en ont le courage. Mais vous ne trouverez pas ce genre de personne parmi vos congénères, vous ne les trouverez pas non plus, parmi nos bons Français pure souche qui ont baissé la garde depuis longtemps et qui sont trop affairé à essayer de savoir comment vont-ils vieillir !

La vie a bien trop d'importance dans cette société pour que chacun ne s'inquiète de ce qu'il pourrait éventuellement faire pour que cela change, on préfère vivre, même mal!!

Prenez n'importe quel autre pays, d'asie, d'afrique ou d'amérique du sud, les hommes sont prets à prendre les armes pour s'assurer un avenir meilleur dès qu'un "bon parleur" prend la parole qui leur promet mieux, une simple petite étincelle et tout part en vrille, les africains sortent les machettes, les asiatiques sortent l'acide et les sud américains les armes.............

Le bon peuple français n'est pas pret à un tel chaos, vous non plus d'ailleurs. C'est pourquoi, contentez vous d'écrire car je ne crois pas que vous aillez une telle aura sur notre bon peuple!

Je ne prétends pas faire mieux mais je n'écris rien ou du moins, je ne décortique pas les écrits tel que vous le faites pour me gargariser d'avoir remis à sa place ce petit con qui a osé s'insurger contre moi, n'est ce pas ?

Écrit par : eva.b | 10/06/2008

Eh bien !
Je suis passée très vite pour mieux saisir l'enjeu de ces fleurets mouchetés.
Il y a du sang vif, en vous, cher poète et c'est agréable car vos idées sont justes à l'aune de mes observations (très naïves) et de mes luttes (toutes petites) en politique.
Bon, je vous retrouve ailleurs, car en mai 68, j'étais dans un village isolé, au sud de l'Eure, desservi par deux cars (un le matin et l'autre le soir !) et j'allais dans la forêt proche, cueillir des bouquets de jacinthes des bois et réveiller les oiseaux de l'aube. Là-bas pas de pavés ! Mon premier poste d'institutrice, auprès des enfants oubliés d'un préventorium-aérium qui récupérait dans les banlieues les mômes pas-de-chance... Je me souviens de leur pélerine bleue, l'hiver...et de leurs yeux tristes le lundi, quand nulle visite familiale ne leur avait révélé qu'ils étaient aimés... alors, pour eux j'ai inventé mes premiers contes, couleur de jacinthe bleue et ils souriaient...

Écrit par : Christiane | 06/07/2008

Les commentaires sont fermés.