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03/02/2008

Réflexion

Les psychologues disent que ceux qui ont peur de la mort ont en réalité peur de la vie. N’osant rien entreprendre, par timidité ou par crainte de l’échec, ils se contentent de ruminer sur leur fin dernière, trouvant dans ce néant inéluctable un prétexte de plus pour ne pas agir.
Si on en croit cette théorie, l’homme « normal » doit s’abandonner pleinement à la vie et agir sans trop réfléchir. Sans doute. Mais n’est-ce pas pourtant cette réflexion sur sa propre fin qui le différencie de l’animal ? Et à quoi bon agir si on ne se demande pas où on va ?
Comme je n’ai jamais encore trouvé la réponse à cette question et comme il m’arrive souvent de me réveiller avec une conscience particulièrement aigue et presque physique de cette fin ultime, il faut donc croire que je ne suis pas normal.

00:55 Publié dans Errance | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : l'absurde, la mort

Commentaires

Alors, je vous conseille la réflexion 12 du site ci-après.

Écrit par : Nul | 04/02/2008

Ah mais je la connaissais, ayant déjà lu votre site, où l'on trouve de petits aphorismes dignes de Cioran. Continuez à nous réjouir avec cet humour glacial.

Écrit par : Feuilly | 04/02/2008

en effet, c'est chouette ce site-là...

Écrit par : Pivoine | 05/02/2008

Les philosophes n'ont jamais parlé de "la norme". Ou alors de très récents, et de très mauvais... La norme est, à ma connaissance, une invention de psychologues et surtout de sociologues. Autrement dit, pas de souci sur le fait d'être (ou de ne pas être ...) normal.

Écrit par : solko | 05/02/2008

Me voilà rassuré. Lisons donc les philosophes.
Et puis la norme n'est après tout que la caractéristique du plus grand nombre. Revendiquons au contraire notre singularité.

Écrit par : Feuilly | 05/02/2008

Voilà, continuons, ici, voulez-vous ? Toujours dans le même très beau livre de Jankélévitch, "La mort", ces lignes comme un souffle de vie gagnante...
"...protester contre le scandale de l'anéantissement, combler le vide de l'au-delà, fonder en dépit de la mort la perpétuité de notre être."

Vous êtes prêt, Feuilly ? C'est tellement beau les mots qui viennent maintenant que je sais que je n'écrirais rien après vous les avoir posés sur le bord des yeux.

" Ainsi l'amour, selon la Diotime du "Banquet" et selon les troubadours, pourrait tenir tête victorieusement à la mort, non parce que, comme la pensée, il en est la surconscience englobante, mais parce qu'il lui oppose son énergie drastique et son dynamisme. "Si tu as l'amour fou, si tu aimes intensément, si tu aimes absolument, la mort s'éloigne", dit Ionesco(1). L'amour est "celui qui dit oui", et en premier lieu celui qui répond non au non de la mort, ensuite qui répond oui au oui et vitalement à la vie...
L'amour, qui est simplement recréateur, répond oui à la continuation d'un être préexistant... car sa fonction est d'inaugurer et d'instaurer... il assure la reconduction de la vie : car, en fait, il est surtout une réponse, il exprime que rien n'est jamais fini, et que tout recommence au contraire, comme le jour du renouveau, et rebondit pour un nouveau départ, et un nouvel été, et une seconde naissance...
Grâce à l'amour l'homme expérimentera des aventures, explorera des virtualités romanesques, improvisera une vie intense dont jamais il n'aurait eu idée sans cela; l'amour dégèle l'avènement de quelque chose - car il accepte que quelque chose advienne...
...l'instant fertilisant mobilise les transformations biologiques - germination, éclosion, floraison, fructification - grâce auxquelles le même devient toujours un autre ... et remet en marche l'être qui s'endort..."
(1) Ionesco, "Le Roi se meurt", p. 112 (Marie, au roi).

Écrit par : Christiane | 27/08/2008

L'amour, par définition, c'est sortir de soi pour rencontrer l'autre. C'est donc un risque pleinement consenti (encore que: cela se fait souvent malgré nous). Il provoque une plénitude euphorique qui nous permet d'oublier la mort un instant. Il est la vie même puisqu'il débouche sur la reproduction de l'espèce, cette petite éternité qui nous est accordée. Une petite partie de nous survivra peut-être. Elle survivra un temps, avant d'être dissoute dans les milliers de gènes des générations suivantes.

D'un autre côté, l'amour c'est l'oubli de soi: on est prêt à mourir pour l'autre. C'est donc aussi une petite mort, mais c'est tellement beau.

Écrit par : Feuilly | 27/08/2008

Rien à ajouter...pour l'instant... je m'attarde dans votre parole...

Écrit par : Christiane | 27/08/2008

Voilà que je ne sais pu nouer les mots. Nous avons abordé au rivage où ils s'effacent...

Écrit par : Christiane | 27/08/2008

Parfois le silence s'impose de lui-même.

Écrit par : Feuilly | 27/08/2008

Merci...

Écrit par : Christiane | 27/08/2008

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