Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/11/2007

Gagner plus, toujours plus.

8c4680fab257dc3470c50362c52317a6.jpg












« Travailler plus pour gagner plus », avait dit Nicolas Sarkozy durant la campagne électorale. Pour le moment, il s’agirait plutôt soit de travailler plus pour gagner la même chose (les cheminots), soit de travailler plus pour gagner moins (les fonctionnaires restant en poste après les pertes d’emploi annoncées devront assumer une charge de travail supplémentaire, mais entre-temps leur pouvoir d’achat se sera érodé), soit de travailler moins pour gagner moins (les grévistes) soit même de travailler au même rythme pour gagner plus (Sarkozy). Allez comprendre quelque chose.

Mais le petit Nicolas, qui s’est montré particulièrement discret ces derniers jours (comme cela a dû être dur pour lui !), va, paraît-il, sortir de sa réserve mercredi ou jeudi. On sait déjà en gros ce qu’il va dire (ce qui fait que, finalement, il pourrait se dispenser de parler, ce ne serait pas plus mal).

Il va dire que pour les cheminots, les grèves ne sont pas de sa faute. Il était normal que des gens à qui on demande de travailler des années supplémentaires pour recevoir en contrepartie une pension réduite (et donc bénéficier d’un pouvoir d’achat moindre) manifestent leur mécontentement.. Comme c’était une mesure inévitable (ha bon ?), il n’est donc pas, lui, le Président, responsable. De plus, à la SNCF on a l’habitude des grèves, il n’y a donc rien de plus normal que d’avoir des trains qui ne roulent pas pendant quelques jours. Dont acte.

Pour le reste, il se félicite que GDG et EDF soient déjà sortis du conflit. Lors de la fusion avec Suez, en effet, les syndicats avaient accepté le principe même de la réforme et les discussions avaient porté sur les modalités. Il espère donc qu’il en sera de même pour la SNCF et félicite déjà les syndicats pour leur maturité et leur sens des responsabilités. Il soulignera aussi que la base demande un dialogue. On se demande même finalement qui peut bien se trouver dans la rue en ce moment.

Il est vrai qu’il avait par ailleurs demandé l'évacuation par la police de neuf dépôts bloqués par les actions violentes de grévistes. Mais c’est qu’il n'accepte pas les « jusque-boutistes » (pour reprendre ses propres termes, mais n’allez pas voir dans le dictionnaire, cela ne s’y trouve pas. C’est semble-t-il l’apanage du Président de prendre des initiatives dans tous les domaines, y compris dans celui de la langue française). Ces « jusque-boutistes », donc, empêchent la majorité des salariés de reprendre le travail. Quant à lui, il est le premier président à s'être rendu dans un dépôt de SNCF pour discuter avec les cheminots. Je n’en ai pas eu d’échos. Espérons que l’entretien fut plus cordial que celui qu’il eut l’autre jour avec les marins bretons…

Par contre il ne comprend pas le mouvement de grogne qui anime les universités. Pourquoi ne va-t-il rencontrer les étudiants alors ? La Sorbonne, c’est toujours plus près de l’Elysée que les ports bretons.
D’un autre côté, il se félicite des conflits présents pour pouvoir montrer ce qu’il sait faire (et cela alors même que sa côte de popularité est en baisse). Partant du principe que l'opinion a compris la nécessité des réformes et qu'elle les souhaite (ah bon?), il suffit de rester ferme sur les grands principes mais de dialoguer sur les détails.
Ensuite, une fois cette réforme passée, il faudra faire passer les autres. C’est que Nicolas I entend mener à bien la fusion de l'ANPE-Unedic, de la direction des impôts, du rapprochement DST-Renseignements généraux, et celle de la carte judiciaire. Par ailleurs, le droit social et la démocratie sociale (le financement et la représentativité des syndicats) sont jugés trop lourds. On est Calife ou on ne l’est pas. Après tout c’est lui qui décide, non ?
Petite ombre au tableau : la croissance est en baisse (à la différence de son salaire personnel), mais ce n’est pas bien grave. Qu’on soit avec 2% ou avec 3% de croissance, de toute façon il y aurait eu des grèves. Cela ne change donc rien. Tout va de plus en plus mal, mais il faut continuer les réformes jusqu’au bout, même si cela devient catastrophique pour certains. Après tout, les Français ont voté pour lui, non ? Ils voulaient des réformes, non ? Et bien ils vont en avoir.
C’est à cela qu’on reconnaît un grand Président.

Remarque : on dit que Nicolaou a invité (son ennemi) Hugo Chavez afin de discuter du cas d’Ingrid Betancourt (imaginez sa popularité s’il parvenait, lui si petit, à la faire libérer. On en oublierait presque les grèves). Espérons qu’il ait envoyé le jet privé d’un de ses amis le chercher et que le Président vénézuélien ne soit pas venu avec Air France. Espérons aussi que celui-ci n’ait pas dû prendre le RER à l’aéroport et que la limousine présidentielle l’attendait, sinon il va se demander dans quel pays il est tombé. C’est vrai que toutes ces grèves cela fait un peu désordre. En voyant autant de mécontents dans les rues, Il risquerait de ne pas comprendre par qui, finalement, Nicolas a été élu.

Commentaires

Non, non, Feuilly, ça ne s'est pas si bien passé que ça, la visite chez les cheminots. Même que l'un d'entre eux, ours mal léché n'a pas voulu serrer la main de nicolas et que nicolas était tout fâché fâché...

Écrit par : Joseph Orban | 22/11/2007

Ah, j'ignorais cela.
Qu'ils sont égoïstes ces syndicalistes !

On leur demande de gagner moins et de travailler plus, tout cela pour relever la France, et ils refusent.
Et quand Nicolas (pour que le Président de la France, précisément, ne soit pas ridicule devant les autres Présidents européens), augmente un petit peu son salaire, ils trouvent encore à redire.
Quand enfin ledit Président se déplace rien que pour leur serrer la pince, ils refusent encore.

C'est de la graine de potence, tout cela. Ce sont les mêmes qui, en 1917, refusaient de se faire occire pour la France. Je parie que si on leur demandait d'aller se faire tuer dans une nouvelle guerre, ils refuseraient encore. Il y a vraiment des personnes sans éducation.

Écrit par : Feuilly | 22/11/2007

Non seulement cela s'est très mal passé, mais on a eu droit à une première : un président se faisant traiter d'enculé à la télévision, lui promettre un coup de boule, et ce dernier répondant dans le même registre de langue (avec en outre une élocution plus que balbutiante par manque de Pepsi). Plus cela avance, plus cela s'abaisse. Ce régime finira très mal !

Écrit par : Dominique | 22/11/2007

Sans compter qu'il ne semblait pas bien connaître le dossier, affirmant déjà que certains avantages seraient conservés pour les agents en place (mais pas pour les nouveaux). La SNCF ne savait plus que dire après cela.

Écrit par : Feuilly | 23/11/2007

Les commentaires sont fermés.