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13/11/2007

La Sarkozie et le petit écran.

Nous parlions hier de la chaîne TV5-Monde, soulignant son originalité puisqu’elle regroupe à la fois la Suisse, la Belgique, le Québec et bien sûr la France. Or voici qu’on apprend aujourd’hui qu’une réunion a eu lieu le 09 novembre à Lucerne sur l’avenir de cette chaîne, réunion qui a été qualifiée de particulièrement « houleuse ».

La France, qui, il faut être juste, « détient 66 % des actions de la chaîne mais la finance à hauteur de 84 % » (selon le journal Le Monde), a été critiquée par ses partenaires qui l’accusent de vouloir faire de TV5 Monde "la voix de la France".

Il est vrai, ère sarkozienne oblige, que le gouvernement français avait fait part d’une « prochaine réorganisation de son audiovisuel extérieur » et qu’un comité, composé de conseillers de l'Elysée, des ministères des finances, des affaires étrangères et de la culture avait été mis en place. Ce comité, qui doit remettre un rapport à Sarkozy, doit réfléchir à une réforme de l'audiovisuel extérieur français. Parmi les changements envisagés, un possible rapprochement entre TV5 Monde, France 24 et Radio France internationale.

Le risque est donc de transformer TV5 "en un instrument essentiellement au service du rayonnement international de la France » et cela, évidemment, au détriment des autres partenaires.

A cette réunion de crise, était présent M. Benamou, conseiller pour l'audiovisuel de Sarkozy, lequel a suggéré que « TV5 Monde rejoigne une "marque ombrelle" regroupant tout l'audiovisuel extérieur français. » Adieu donc la chaîne dans son état actuel, et adieu les partenaires non français, qui vont soit claquer la porte, soit se retrouver en train de faire de la figuration dans des émissions dont le but sera de proclamer les mérites de la grande Sarkozie. Pourquoi ces états, en effet, continueraient-ils à financer une télévision dont l’objectif unique serait de glorifier la seule France (dans un but de propagande évident), et surtout son représentant maximus, le sieur de Sarkozy, actuellement grand calife. Comme quoi, quel que soit le domaine qu’il touche, le petit Nicolas a le don d’exaspérer.

Pour essayer de dé-dynamiter le conflit qui s’annonce, les petits pays ont accepté d’augmenter leur participation financière de 2,5% chacun. Ils ont surtout réaffirmé « leurs engagements dans ce grand projet multilatéral francophone" et ont souligné "les principes fondateurs de TV5 : le pluralisme, le caractère généraliste multilatéral et la diversité culturelle." Qu’on se le dise, TV5-Monde ne veut pas devenir le relais officiel et international des grandes œuvres sarkoziennes. Car il y a fort à parier que derrière l’apologie de la seule France, c’est à la glorification de son Président qu’il s’agira de travailler. Qui oserait encore parler de liberté de la presse ? Mais mieux vaut réagir avant que Nicolas ne place un de ses chefs de cabinet comme directeur général. Ila juste oublié une chose, le petit Nicolas, c’est qu’il a ici devant lui des pays souverains et non le public qui a voté pour lui. Ceci dit, il suffit de voir comment il parle des Africains pour comprendre l’idée qu’il se fait des pays souverains.

Commentaires

merci pour ce post passionnant.

Écrit par : castor | 18/11/2007

Le mécano est plus compliqué. La France sous Chirac a créé une chaîne trilingue et internationale : France 24. La CNN à la française ! alors qu'il existait déjà Euronews et pour le privé LCI, iTélé... La France possède aussi RFI qui est surtout diffusée en Afrique. Il faut ajouter RMC-Orient (je ne sais plus comment cela s'appelle maintenant) via un jeu compliqué de participations. Le projet, c'est de tout regrouper dans une seule entité, une sorte d'ORTF à vocation internationale, sous la houlette de gens sûrs, c'est-à-dire les dirigeants de France 24 qui ont été mis en place récemment et qui ont une culture manageriale privée. Ceux qui ont le moins d'expérience seront donc à la tête de l'organisme ou bien seront les journalistes attitrés. Cela tangue aussi du côté de RFI qui ne veut pas être mangée : elle offre un très grand choix de langues, de sujets et elle a une expérience de 60 ans ! Le choix qui est fait ne va pas seulement dans le sens des économies ou de l'abandon de la francophonie : il s'agit d'un coup d'Etat à partir de la coquille creuse de France 24 qui n'a toujours pas trouvé de public et qui a du mal à justifier ses subventions, mais qui pourrait faire sa niche si elle absorbait TV5. La récompense à l'incompétence en quelque sorte.

Écrit par : Dominique | 20/11/2007

Voilà qui est encore plus inquiétant.

Écrit par : Feuilly | 20/11/2007

Le projet de holding se précise avec la remise du rapport.
http://www.liberation.fr/actualite/ecrans/294552.FR.php

Écrit par : Dominique | 29/11/2007

Merci pour l'info

Écrit par : Feuilly | 29/11/2007

Les commentaires sont fermés.