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22/10/2007

Une île

« Il n’y a plus de déserts. Il n’y a plus d’îles. Le besoin, pourtant, s’en fait sentir. Pour comprendre le monde il faut pouvoir se détourner ; pour mieux servir les hommes, les tenir un moment à distance. Mais où trouver la solitude nécessaire à la force, la longue respiration où l’esprit se rassemble et le courage se mesure ? »

Camus, l’Eté ("le Minotaure ou la Halte d’Oran")

Je me demande parfois s’il est encore possible de rester soi-même. Le monde, autour de nous s‘agite. Partout, ce ne sont qu’attentats, tueries, révolutions, contestations, répression. Parlant tout à tour de Gaza, de l’Irak, de l’Iran, du Liban, de la Birmanie, de la Turquie, du Kurdistan, les journalistes nous donnent le tournis. Certes, il faut se tenir au courant, mais d’un autre côté, cette immédiateté de l’information nuit à notre jugement. Nous ne faisons plus que « zapper » d’une catastrophe à l’autre, sans avoir même le temps de connaître les tenants et les aboutissants d’une affaire. Nous sommes noyés par la surabondance des informations. Sans compter que celles-ci sont partiales et se veulent telles. Impossible de faire confiance à qui que ce soit. Tout est orienté et déformé afin de nous conduire dans une direction. Rien n’est jamais gratuit. Comment ne pas se méfier quand on sait que les journaux comme les chaînes de télévision appartiennent à de grands groupes proches du pouvoir ? Et en plus de tout cela, on vient nous saouler avec détails sans intérêt, comme le divorce de son éminence Nicolas de Nagybocsa. Il y a fort à parier que demain les magazines « people » seront pleins de photographies nous montrant la nouveau roi de Sarkozie en tain d’échanger un sourire avec quelque star de cinéma ou quelque princesse en mal d’amour. Manière habile de nous faire oublier les vrais problèmes : l’emploi qui se fait rare, la législation sociale qui est revue à la baisse, les salaires qui ne suivent pas l’inflation, les empires financiers qui se créent sur notre dos, etc.

Mais en dehors de tout cela (que ce soit cette actualité internationale omniprésente et désespérante ou nos conditions de vie immédiate), qui sommes-nous, en tant qu’homme ? Où est le vrai fondement de notre être ? Sans vouloir revenir au recueillement des moines du Moyen-Age, moi qui suis bien peu religieux, je me mets cependant à rêver d’un monde où l’on pourrait enfin réfléchir calmement et finalement proclamer, après mûres réflexions, ce que l’on a à dire. Car la vie est courte et comme disait l’autre il n’y en a qu’une. Il est donc important de lui donner un certain sens, du moins à nos propres yeux. Certes, nous ne transformerons pas le monde (ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’engager et combattre toutes les injustices), mais il conviendrait au minimum d’être en paix avec nous-mêmes. La seule manière d’y arriver est d’exprimer ce que nous sommes vraiment. Chaque être est unique et il sent obscurément qu’il est dans ce monde pour clamer sa vérité propre. Pour ce faire, il faut savoir prendre du recul avec les événements, mais pour pouvoir prendre du recul, il faut savoir s’isoler et boucher provisoirement nos oreilles à la rumeur du monde.

Où trouverons-nous une île ? Existe-t-elle seulement ?



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Commentaires

L'exil donne cette illusion

Écrit par : redonnet | 24/10/2007

Illusion, vous l'avez dit car après les Catholiques purs et durs, vous allez avoir droit aux idéologues libéraux, dans votre exil polonais.

Écrit par : Feuilly | 24/10/2007

Vous faites une erreur, excusez-moi, un peu fondamentale. Le citoyen, l'homme, donc l'environnement affectif et sympathique ne se confond pas avec le bazar spectaculaire des corniauds au pouvoir, ici ou là-bas.
Vu d'ici, et certainement de là-bas aussi, les Français donneurs de lecons ont plutot l'air de vrais cons...Mais moi qui en suis un, Français je veux dire, je sais bien qu'il n'y a pas que des cons en France...En cherchant bien, mais faut vraiment bien chercher, y'a encore des gens valables, autres que des pleurnicheurs de gôche

Écrit par : redonnet | 26/10/2007

Mais j'en ai bien conscience et encore heureux qu'il en soit ainsi. Et chacun sait que l'Amérique ne se limite pas aux amis de Bush. Malheureusement ces gens ont le pouvoir et influencent donc la vie de leurs compatriotes, qu'on le veuile ou non.

Écrit par : Feuilly | 26/10/2007

Heureux de vous entendre dire cela
Cordialement

Écrit par : redonnet | 26/10/2007

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