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16/10/2007

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"Camus est devenu l’auteur classique par excellence, celui qu’on étudie dans toutes les classes de lycée. Même les non-littéraires donneront spontanément et sans aucune hésitation le titre d’un ou deux de ses livres si on les interroge à son sujet. Ils seront même capables d’aller plus loin et définiront Camus comme l’écrivain de l’absurde, sans oublier de faire référence à sa fin tragique, dans un accident de voiture. Tout le monde croit donc bien le connaître. Et pourtant, il ne serait peut-être pas inutile de rafraîchir nos souvenirs scolaires, surtout si ceux-ci commencent à s’estomper quelque peu tant ils remontent dans le temps…"

Lire la suite dans La Presse littéraire n°11 ( en vente actuellement dans les kiosques parisiens), sous le titre "Albert Camus ou l’ambiguïté d’une révolte".

Dans le même numéro, on trouvera un autre de mes articles, intitulé « La littérature en Belgique francophone est-elle belge, française ou wallonne ?, " où il est question à la fois de la crise identitaire que traverse actuellement ce petit royaume et des rapports des pays francophones en général (Belgique, Suisse, Canada) avec la France « métropolitaine ». L’accent est mis notamment sur les rapports éditoriaux.

Enfin, notons encore un troisième article, plus modeste, intitulé lui « Littératures sur la Toile », où je donne quelques adresses qui m’ont paru intéressantes.

Commentaires

Un jour, je suis allée à Louvain-la-Neuve, hélée par un vieil ami.
Nous avons sillonné cette ville sans mémoire, sans cimetière, sans vieux à croupetons. Puis nos cercles de marche ont entouré la ville, là, à la frisure des champs, dans l'air vif du soir. Nous frissonnions, chacun accoudé à la parole et au silence de l'autre. Nous cherchions comme un parfum d'éternité dans les choses qui déjà se mouraient.
Quand il n'a plus écrit, qu'il ne pouvait plus ni écrire, ni marcher, ni lire
je suis montée
sur la crête de ma ville, me suis assise sur un carré d'herbe fraîche et j'ai attendu la nuit sacrée. Et elle est venue cette étoile que tout mon désir attendait. Elle a tracé dans le ciel, majestueusement, sa signature de lumière.
Il était là, tout entier, altier, délivré de toutes ces choses fétides et aseptisées des hôpitaux et des stèles. Il était là, délivré de sa gangue d'homme.
J'ai pris la plume, l'ai trempée dans le sang d'encre de la nuit et j'ai écrit, écrit, écrit, jusqu'à la brûlure de l'aube.
Puis j'ai fait un tas vulnérable de ces feuilles et j'ai allumé le feu.
Les mots se sont tordus dans les flammes et leur fumée est montée haut, très haut, tout en haut des étoiles, là où il faut encore sauter dans le... rien, pour que naisse toute joie...

Écrit par : Christiane | 05/07/2008

"J'ai pris la plume, l'ai trempée dans le sang d'encre de la nuit " Jolie expression. je retiens.

Croyez-vous vraiment qu'il reste quelque chose de nous parmi les étoiles, une fois que nous nous en sommes allés?

Écrit par : Feuilly | 06/07/2008

oh oui !
Cela fait tellement de joie dans le coeur de regarder les étoiles quand je pense à un ami qui m'a quitté, idem, dans le soleil, idem, en pétrissant la pâte d'un gâteau. Ces instants imprévus où une présence murmurante nous étreint...mais je ne saurais dire si cela vient de moi ou si réellement cela vient d'eux...Les aimer malgré l'irréversible de la mort, c'est faire un pied de nez à la grande faucheuse. Il ne nous reste que le rire, au bord des larmes, pour dresser le poing face à ce monde où nous attend la seule blessure dont nous ne pouvons nous protéger : la mort de ceux qu'on a aimés...
Oh, c'est déjà votre dernier message, cela m'attriste. Je vais m'attarder, un peu ici. Je m'y sens bien. Le temps ici, est différent...il coule différemment.

Écrit par : Christiane | 06/07/2008

Les amis disparus survivent dans notre mémoire. Ils survivent un temps, car nous sommes souvent infidèles et notre mémoire bien défaillante.
Il nous arrivera sans doute la même chose. Nous ne serons plsu qu'un souvenir et puis plus rien.

Comment ce qui a été peut-il ainsi disparaître petit à petit? C'est une chose à laquelle je ne me ferai jamais.

Écrit par : Feuilly | 06/07/2008

Continuez à vous promener, si le cœur vous en dit. A cette heure les lumières sont éteintes, mais quelques veilleuses permettent de cheminer sans trop d'encombre. Elles répandent sur les choses une douce clarté qui devrait convenir à votre humeur.

Écrit par : Feuilly | 06/07/2008

Alors peut-être que lorsque nous aurons oublié, lorsque nous serons oubliés, il sera temps d'aborder le monde différemment. Accepter d'être un peu de cette inconnaissance, être seul, être multiple, se mêler aux pollens, au vent, aux racines, aux vagues bondissantes, à la chaleur de l'étable, à la sève sucrée des jeunes herbes du printemps. Vous verrez. Je sens ces choses qui déjà nous hèlent comme un langage de silence et de douceur...
Merci de vous attarder car c'est un peu triste de parler toute seule et il y a ici, juste la lumière nécessaire pour écrire sans trahir l'aube qui monte ses laits en neige...

Écrit par : Christiane | 06/07/2008

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