26/04/2007
Stratégie de communication
A partir du moment où le temps est désormais compté, les deux candidats qui restent en lice vont essayer de convaincre par tous les moyens. Or il se fait qu’ils ne tiennent pas des discours fondamentalement différents. Pour les départager, c’est plus leur personnalité, la manière dont elle sera perçue par les électeurs, qui sera déterminante.
Sarkozy semble sûr de lui. Il donne l’impression de savoir de quoi il parle et il a une opinion très tranchée sur tous les problèmes qu’on lui soumet. Inconsciemment, cela rassure. Evidemment, il dérape parfois puisqu’il en arrive à dire une chose et son contraire avec un aplomb identique. Pour beaucoup, cette assurance agace dans la mesure où elle laisse transparaître un caractère intransigeant, qui n’accepte pas la critique.
Ségolène, elle, paraît mal à l’aise à la tribune. Ce n’est pas une oratrice et on dirait qu’elle répète un texte pour une pièce de théâtre plutôt que d’exprimer ce qu’elle pense réellement. Il lui arrive d’ailleurs de dire qu’elle s’en remettra à l’opinion des Français, attitude très démocratique, on en conviendra, mais qui donne aussi l’impression qu’elle n’a pas d’opinion et encore moins de solution. Elle tente de dépasser cette fadeur en affichant sa féminité de manière discrète, mais réelle (habillement, sourire, oreille tendue). On conviendra qu’elle est plus séduisante que l’Allemande Angela Merkel, mais ce qui semble être un atout pourrait aussi lui coûter la victoire car les Français ne veulent pas d’une simple potiche à la tête de l’Etat.
Ce qui est sûr, c’est que dans les coulisses, les spécialistes en communication doivent être en ébullition et donner de nombreux conseils (le doigt tendu de Sarkozy peut ressembler à un salut hitlérien, il faut donc l’éviter. Le manque de crédibilité de Ségolène doit être compensé par un air solennel, comme si elle était déjà présidente). Beau symbole de notre époque où l’être a fait place au paraître.
Ce n’est d’ailleurs plus un homme ou une femme que les Français vont élire, mais une image. Gare aux lendemains pluvieux, quand le masque sera tombé et les lampions éteints.
14:54 Publié dans Actualité et société | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, élections
Commentaires
De toute manière, on sera dans la panade. Je ne veux pas de ces deux-là. La langue française et la logique commanderaient d'écrire : "Je ne veux d'aucun de ces deux-là". J'écris en toute conscience : "Je ne veux pas de ces deux-là", tant ils me paraissent indissociables, à quelques simagrées près. Ils feront la même chose parce qu'ils sont la même chose. Ils forment une paire. Je n'en veux pas. Que le diable les patafiole.
Écrit par : Jacques Layani | 26/04/2007
Que le diable leur escrabouille la cervelle, qu’il leur déloche les spondyles du col, leur démoule les reins, leur fende les mandibules et finalement qu’il leur débezille les faucilles.
Écrit par : Feuilly | 26/04/2007
Ah ah ! Excellent ! Débeziller, je ne connaissais pas.
Écrit par : Jacques Layani | 26/04/2007
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