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10/04/2007

Naufrages

Toujours dans cette problématique de la découverte du nouveau monde, on retiendra la personnalité de Cabeza de Vaca. Participant à l’expédition de Narvaez en Floride, son navire fit naufrage et il se retrouva avec quatre de ses compagnons sur la côte nord du golfe du Mexique. Réduits en esclavage par les Indiens, ils parvinrent à s’enfuir. Survivant comme ils purent en faisant du commerce ou en dispensant des remèdes de rebouteux, ils traversèrent à pied toute l’Amérique du Nord jusqu’au Mexique, où ils reprirent contact avec les Espagnols. Ce voyage dura huit ans.

On peut considérer que Cabeza de Vaca fut, bien malgré lui, le premier ethnologue des populations indiennes d’Amérique du Nord. Il publia sous le titre Naufrages le récit de son aventure.

J’ai lu ce livre il y a des années déjà et j’en ai conservé une impression très forte, notamment à cause de la description que fait l’auteur des conditions de vie difficiles des Indiens durant la période hivernale. Pour ainsi dire privés de nourriture, affaiblis par le froid, beaucoup mourraient de maladie. On est loin de l’éden idyllique que tentera de répandre Rousseau avec le mythe du bon sauvage, lequel aurait joui d’une vie paisible au milieu d’une nature luxuriante.

Ce qui est sûr, c’est que Cabeza de Vaca, une fois retourné à la civilisation, se montra un grand défenseur des populations indigènes, avec lesquelles il avait dû vivre en symbiose pendant la durée de son voyage et dont il était parvenu à comprendre les spécificités. Il s’opposera très vite aux colons européens qui parvinrent à le chasser d’Amérique et à le contraindre à retourner en Espagne.

Voici un petit extrait :

Nous qui nous en étions tirés, nous étions nus comme à notre naissance et avions perdu tout ce que nous avions, et même si tout cela valait peu, pour le moment cela n'avait pas de prix. Et comme alors on était en novembre, qu'il faisait très froid et qu'on n'aurait pas eu beaucoup de mal à nous compter les os, nous étions devenus la vraie image de la mort. En ce qui me concerne je peux dire que depuis le mois de mai je n'avais rien mangé d'autre que du maïs grillé, et parfois je m'étais vu dans l'obligation de le manger cru (...). Je dis cela pour éviter de longs discours, pour que chacun puisse se rendre compte dans quel état nous étions.

11:10 Publié dans Errance | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

À lire, si je puis me permettre, le long et très très très (je n'exagère pas) documenté ouvrage de Serge Gruzinski, Les quatre parties du monde (sous titré Histoire d'une mondialisation).
La découverte du Nouveau Monde, mais du point de vue... des quatre parties du monde.

Écrit par : ellisa | 09/04/2008

Diable, vous vous êtes trompée d'année ou vous relisez tout?

Écrit par : Feuilly | 09/04/2008

Les commentaires sont fermés.