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17/11/2011

Médias (3)

Les cendres fument encore en Libye que la guerre est déjà presque engagée contre la Syrie. Je ne dis pas que le régime syrien est un exemple de démocratie et je ne sais pas trop ce qui s’y passe. Mais…

Mais il est clair que la Syrie, comme l’Iran (et comme autrefois la Libye) sont des pays arabes puissants qui ne sont pas particulièrement pro-occidentaux. A ce titre, ils constituent manifestement une menace contre Israël. Il est donc évident qu’on est en train de les abattre les uns après les autres pour des raisons politico-économiques. On les bombarde (avec l’argent des contribuables européens et américains), on tue pas mal d’innocents (qu’importe, ils sont si nombreux…), on détruit à peu près toutes les infrastructures, on met en place un régime qui nous est plus favorable (et s’il est religieux intégriste, pourquoi pas, cela maintiendra les populations dans une culture archaïque à visée spirituelle, ce qui nous permettra de maintenir à coup sûr notre avance technologique), puis on reconstruit (ce qui fait rentrer un peu d’argent dans les poches de nos pauvres entrepreneurs).

Notez en passant que ceux qui paient la guerre (les citoyens) ne sont pas ceux qui en retirent les bénéfices (compagnies pétrolières et entrepreneurs). C’est bien dans la logique du libéralisme. Voyez la prochaine libéralisation du rail : l’entretien des voies à l’Etat et la vente des billets au secteur privé.

Mais je m’égare. Revenons à la Libye et à la Syrie. On sait bien qu’il y a toujours des motifs inavouables quand on entreprend une action militaire, mais est-ce si grave, me direz-vous ? Après tout, l’ingérence humanitaire n’est-elle pas un devoir? Ces guerres ne sont-elles pas justes ? Certes, mais…

Mais je vous rappellerai poliment plusieurs choses.

D’abord que vous avez été un peu naïfs quand on a envahi l’Afghanistan, la guerre ayant été préparée bien avant la destruction des tours de New York.  A supposer que Ben Laden soit à l’origine de leur destruction, ce qui reste encore à prouver, fallait-il pour autant asservir tout un pays à cause d’un terroriste qui y était réfugié ?

Ensuite vous vous êtes fait avoir une deuxième fois avec l’invasion de l’Irak (autre beau pays arabe, riche et moderne, qui commençait à nous faire de l’ombre et qui militairement aurait pu s’opposer à la politique expansionniste d’Israël). Vous vous souvenez de ces armes de destruction massive qu’on n’a jamais retrouvées ?

Vous venez de vous faire avoir une troisième fois avec la Libye. Ah non, dites-vous, là il y a des preuves : l’aviation de Kadhafi a tué 6.000 personnes. C’est ce qu’on dit, oui. C’est en tout cas ce qu’ont dit devant l’ONU les gens du futur CNT, afin que l’Otan intervienne et que ce même CNT puisse prendre le pouvoir à la place de Kadhafi. Mais des preuves, il n’y en a pas. Ecoutez ceci, même si c’est un peu long :

http://www.youtube.com/watch?v=SWvi9Tgfz7w

 

L’ONU a donc décidé de frapper militairement sans aucune preuve. Gênant. Quant à nos bombardements chirurgicaux, laissez-moi rire. Regardez les ruines de Syrte et vous aurez compris que nos avions ont fait bien plus de victimes que les soldats de Kadhafi. Oui, mais au moins ceux qui ont survécu sont libres me direz-vous. Oui, libres de respecter la Charia et de profiter des bienfaits du commerce mondial. Le FMI leur prêtera de l’argent s’ils n’en ont plus.

Regardez plutôt ceci, qui résume tout ce qu’on ne vous a pas dit à la télévision :

 http://www.dailymotion.com/video/xluzhc_libye-temoignage-...

On vous a montré un peuple enthousiaste qui accueillait les libérateurs du CNT. Rien n’est moins sûr. Vu les conditions de vie des Libyens (les richesses du pétrole étant en grande partie redistribuées auprès de la population), le Colonel avait certainement plus de fidèles qu’on ne veut bien nous le dire. Sans parler des femmes, qui allaient à l’école et même à l’université, qui occupaient des postes clefs et à qui on va maintenant imposer la Charia.

http://www.lemonde.fr/m/article/2011/11/11/libye-celles-p...

Tout cela nous promet une belle guerre civile à  l’irakienne, ce qui réjouira nos dirigeants (partisans du vieil adage : « diviser pour régner »).   

Bon, alors demain c’est le tour de la Syrie. Puis forcément de l’Iran. Nous serons alors les maîtres du monde. L’Occident et son régime capitaliste règnera partout. Dommage qu’il s’agisse là d’un colosse aux pieds d’argile puisque cette suprématie s’appuie sur une dette publique énorme.

Car vous qui approuvez la chute de tous ces pays arabes, qui tombent les uns après les autres (sauf l’Arabie, curieux), regardez un peu ce qui se passe en Europe. La démocratie vient d’y être privée de droit de cité et cela à votre insu. Ce ne sont plus les représentants du peuple qui dirigent, mais les banquiers et des représentants de la haute finance. Ce sont ces gens-là qui donnent des ordres aux gouvernements et qui imposent des mesures drastiques aux populations pour « rassurer les marchés ».  Papandréou est déjà tombé (le pauvre naïf, qui voulait demander l’avis du peuple alors que le peuple n’a strictement plus rien à dire), puis voilà que c’est le tour de Berlusconi. Comme Ben Alli et Moubarak, le « Cavaliere » est remercié, malgré tous les bons services qu’il a rendus au grand capital. Ces gens-là ne s’arrêteront jamais, ils veulent toujours plus de profit.

Alors, sans approuver les régimes syrien ou iranien, on pourrait quand même  se poser une question, nous les pauvres travailleurs d’Europe : ne serait-il pas dans notre intérêt de classe que le grand capital ait encore quelques ennemis dispersés dans le monde ? Car une fois qu’il n’y aura plus nulle part de contre-pouvoir, il pourrait bien s’en prendre plus ouvertement à nous.

Il a déjà commencé, d’ailleurs. Le nouveau ministre grec est un ex vice-président de la BCE, cette même BCE qui donne des ordres à l’Italie, laquelle est pour ainsi dire mise sous tutelle. Mais il y a mieux : Monti (premier ministre italien), Papademos (premier ministre grec) et  Mario Draghi (nouveau directeur de la BCE) sont tous trois d’anciens employés de Goldman Sachs, une banque d’affaire américaine qui est en partie responsable des problèmes financiers de la Grèce. C’est un peu comme si on nommait un incendiaire capitaine des pompiers. On croit rêver…

Et je n’invente pas. C’est Le Monde qui le dit, c’est dire si c’est vrai.

Medias

 
 
 
 
 
 
 
 
Goldman Sachs Tower

07:00 Publié dans Médias | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : médias

23/10/2011

Médias (2)

La Libye est enfin libre. Merci à l'Otan d'avoir protégé la population, comme l'ONU le lui avait demandé.

 

médias,désinformation

 

 

 (Photo Reuters, reprise par l'Express)

 

 

 

09/10/2011

Médias (1)

J’ai été frappé, lors du conflit en Libye, de la désinformation systématique de nos grands médias. Qu’on approuve ou qu’on désapprouve l’intervention occidentale contre Kadhafi, peu importe finalement. Ce que je veux souligner ici, c’est que la presse, justement, devrait faire un travail objectif d’information et laisser ses lecteurs ou ses téléspectateurs libres de se faire une opinion.

Evidemment, on se doute bien qu’un article ou une émission sont toujours un peu orientés, ne serait-ce que par l’opinion préalable que le journaliste doit avoir sur les faits qu’il relate (soit que cette opinion est préalable à son reportage, soit qu’il se l’est forgée au cours de ce reportage). Tout cela est humain et normal. Mais alors le journal (ou la chaîne de télévision) devrait avoir l’honnêteté de proposer différentes approches d’un même événement, ce qui n’est manifestement pas le cas.

Dans le cas de la guerre en Libye, on a vu que tous les médias donnaient systématiquement la même version des faits, au point qu’on pourrait légitimement se demander si le but ultime n’est pas de conditionner l’opinion publique et de l’encourager à soutenir ce conflit. Je n’extrapole pas. On connaît par exemple aujourd’hui l’importance de la presse américaine dans le fait que la population étasunienne a accepté l’intervention en Irak. Cependant, parler du passé est certes intéressant, mais ce serait encore mieux si nous pouvions décoder ce qu’on nous dit à la télévision ou ce qu’on écrit dans nos journaux au moment où les faits se passent. Cela nous éviterait de cautionner certaines actions simplement parce que nous ne sommes pas au courant.

C’est pourquoi je voudrais de temps en temps attirer l’attention de mes lecteurs sur la manière dont les médias nous présentent les faits et sur tout ce qui se cache là en-dessous. Comment des journalistes peuvent-ils sciemment déformer des faits et tromper l’opinion ? On veut bien admettre que certains soient corrompus, mais tous ne peuvent pas l’être. Que se passe-t-il donc réellement, quelles pressions exerce-t-on sur eux pour les contraindre à falsifier leurs reportages ?

Pour tenter de répondre à ces questions, j’ouvre donc une nouvelle rubrique intitulée « médias » (voir colonne de gauche) qu’on remplira de temps en temps, selon ce que j’aurai repéré dans la presse et qui me semblera sujet à caution.

Ce qui m’a interpellé aujourd’hui, c’est une émission sur la Palestine (que je n’ai pas vue) diffusée sur Antenne 2 et qui a déclenché une série de protestations au point que le président de France télévisions doit aller s’expliquer auprès de l’ambassadeur d’Israël :

 http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2011/10/09...

On lira également avec profit la réponse que donne un journaliste :

http://blog.france2.fr/charles-enderlin/

Sans commentaires.

 

 

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