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03/03/2008

Le mot du jour

Le chef de la diplomatie Bernard Kouchner a estimé que la nomination de sa compagne Christine Ockrent à la direction de l'audiovisuel public extérieur était "un bon choix". Tiens donc.

"S'il y avait conflit d'intérêt, je serai le premier à le reconnaître, je ne me mêlerai pas du tout d'audiovisuel extérieur, j'en fais le serment." Donc acte. Mais est-il à la bonne place pour juger s’il y a ou non conflit d’intérêt ?

"Je ne vois pas pourquoi c'est toujours les femmes qui devraient démissionner", a ajouté M. Kouchner. ", ce qui laisse supposer qu’en cas de problème, c’est lui qui démissionnera. Pourquoi pas ? Il pourra toujours trouver une place dans l’audiovisuel.

Bref, qu’on se rassure. La presse est libre et n’a pas l’intention de faire l’apologie du gouvernement. Puisque c’est un membre du gouvernement qui le dit…




21/02/2008

Réponse de la bergère aux bergers

Suite de l’article précédent.

« Christine Ockrent, la future directrice générale de la holding chapeautant l'audiovisuel extérieur français, a estimé "injuste et humiliant" le fait "d'être périodiquement ramenée à ce statut de femme de"

En tant que femme, elle n’a pas tort, évidemment. Il n’empêche que si cela avait été le contraire (elle ministresse et lui directeur de l’audiovisuel), le problème aurait été le même. C’est l’objectivité de l’information qui est en cause.
On veut ramener le débat sur le terrain privé pour nous faire oublier que toutes les chaînes, qu’elles soient privées ou publiques, sont à la solde de quelqu’un.

On parle beaucoup de la liberté de la presse et on regrette ce qui se passe dans certains pays. Mais notre propre presse ne dit pas tout, loin de là et elle répond aux injonctions du pouvoir.

En se présentant comme une victime, Chritine Ockrent met de son côté toutes les femmes et toute la gauche (qui n’osera plus lui reprocher quoi que ce soit au nom de la liberté).

En attendant elle prend les rênes du pouvoir et je maintiens qu’il y a peu de chance que nous puissions voir une émission critique à l’encontre de l’actuel gouvernement. Il faudrait pour cela que son mari fût remercié pour incompétence (tiens n’avait-il pas dit qu’il allait solutionner le problème israélo-palestinien ? Justement, la solution tarde un peu à venir, il me semble).


Jouer à l'épouse est devenu humiliant
Et semble être un signe des temps
Cécila l’avait bien compris,
Qui, à peine arrivée, aussitôt partit.
Ce ne fut point le cas de Carla
Qui sarkozy épousa
Quant à Christine, la nouvelle directrice
Elle dit que c’est une injustice
Que de répéter à toute la terre
Qu’elle vit avec Kouchner.
En attendant, la presse n’est point libre.
Mieux vaut retourner à nos livres.


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30/12/2007

Jogging matinal

«Un photographe de l'AFP, Thomas Coex, a eu le coude cassé par un policier égyptien alors qu'il prenait des photos de Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner en train de faire un jogging à Charm el-Cheikh samedi. »

On est tombé bien bas. A force de vouloir jouer sur la vague médiatique, le petit président aux amis très fortunés a renoncé à jouer le rôle de sa fonction, en principe emprunte de dignité, pour se complaire dans la théâtralisation de son propre personnage. Ce à quoi on a droit, ce n’est plus aux discours du président d’un grand pays sur les problèmes cruciaux du moment (chômage, dette publique, redressement économique, intégration européenne, Palestine et maintenant Pakistan), mais à des nouvelles sur sa vie privée : vacances sur un yacht en présence de sa femme enfin revenue, vacances aux Amériques en présence de sa ministre de la Justice dont on nous dit qu’il est très proche, vacances en Egypte en présence de Carla Bruni dont il est encore plus proche. Les photos succèdent aux photos, toutes dignes d’un reportage de Paris-Match sur une vedette de cinéma. D’ailleurs de Carla Bruni, dont on nous vente la vitalité sexuelle (elle s’est déjà glissée dans pas mal de lits), les journalistes en sont déjà à guetter des déclarations fracassantes sur les exploits intimes de Nicolas. Plus ceux-ci seront nombreux, plus la France aura un grand président et plus les Français seront fiers d’eux-mêmes. On croit rêver.

En attendant, ce qui est sûr c’est que Nicolas veille précisément à maintenir cette forme physique dont il a bien besoin. En vacances à Charm el-Cheikh, il fait son jogging matinal en présence de son ministre des affaires étrangères. Etrange, on nous avait pourtant dit que la femme de ce dernier, la très médiatique Christine Ockrent se trouvait en visite en Egypte pour des vacances privées et que l’objectivité de son émission sur FR3 n’aurait pas à souffrir de la présence de Sarkozy dans les parages. C’était donc par hasard que tout le monde se retrouvait en Egypte au même moment. La planète étant devenue un village, nous y avions cru (ou avions fait semblant d’y croire). Mais là, cela va être dur à avaler. Comment croire qu’on peut rester neutre quand on sait que votre mari court chaque matin avec le président ? Sans doute a-t-il bien besoin de se remettre en forme, le pauvre Kouchner, et n’a-t-il trouvé personne d’autre, dans cette cité adossée au désert, pour faire un peu de sport.

Signe du style décontracté à la Sarkozy : en hyperactif de première, il oblige tout le monde à courir avec lui. Les ministres courent, mais aussi les gendarmes chargés de sa surveillance (français et égyptiens confondus) et bien entendu les journalistes désireux de le prendre en photo :

« Le temps de sortir un appareil et de courir un peu vers eux, j'étais vraiment derrière, je suis arrivé à peut-être 10 mètres du président", a témoigné le photographe de l'AFP. Un policier égyptien en civil, qui courait derrière les responsables français et leurs gardes du corps, s'est dirigé vers le photographe de l'AFP alors que le reste du groupe continuait à courir. (…) Au cours de l'incident, le photographe a appelé à l'aide un garde du corps français qui suivait Nicolas Sarkozy. Ce garde du corps s'est retourné avant de continuer sa route derrière le président et M. Kouchner, dont le photographe blessé ne pouvait dire s'ils avaient eux-mêmes remarqué l'incident. (afp) »

Avec Sarkozy, on n’a plus le temps de la réflexion. Plus question de méditer sur la pertinence des actions entreprises. On va de l’avant et on court, dans ce qui commence à ressembler à une fuite en avant. Espérons qu’un précipice ne se trouve pas au bout du chemin.


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31/10/2007

Bonnes nouvelles

Dans la presse d’aujourd’hui, rien que de bonnes nouvelles.

Tout d’abord, le petit Nicolas (prince de Sarkozie et actuellement porteur de couronne au royaume de France), a non seulement demandé une augmentation de salaire de 140 % mais en plus il l’a obtenue. Il n’y a pas à dire, quand on se lève tôt et qu’on parcourt la planète dans tous les sens, on est récompensé. Au moins il y a une justice sociale.

A propos de justice sociale, les syndicats en sont encore à se demander s’ils n’organiseraient pas une nouvelle grève pour défendre les régimes spéciaux de pension. Ils sont en retard. Le gouvernement a déjà expliqué qu’il fallait 40 ans de cotisation pour tout le monde afin d’être équitable. Depuis, il défend déjà l’idée que ces 40 ans doivent devenir 41 ans. Evidemment, si tous les pensionnés veulent vivre un an de plus sur le compte de la collectivité, il ne faut tout de même pas exagérer. Mourir ou cotiser, il faut choisir. Encore quelques semaines et on proposera le chiffre de 45 années pour une carrière normale. Il faut être logique : pourquoi n’y aurait-il que le prince de Sarkozie qui devrait se lever tôt ?

Hier, justement, ledit prince s’était rendu en Corse, qui est manifestement la nouvelle île à coloniser (à moins qu’il n’ait rendu visite à ses anciens beaux-parents et à la mafia locale). «On va vous aider à vous développer et on va faire de la Corse un exemple de réussite républicaine », a-t-il dit sur le même ton qu’il employait jadis dans les banlieues, quand, encore petit candidat, il disait «cette racaille, on va vous en débarrasser ». Il a donc parlé d’investissements. Veut-il investir dans les appartements touristiques de masse et remplacer la côte sauvage par un boulevard digne des bords de Seine tout en faisant plaisir à ses amis entrepreneurs ? Probablement pas. Enfin il n’a rien dit de tel, craignant sans doute qu’on ne place une bombe sous sa voiture (il est sage, car c’est le contribuable qui l’a payée). Non, ce qu’il a proposé, c’est de remettre en question la notion de service public dans les transports. L’Etat n’a plus à assurer des lignes de bateaux régulières (qui coûtent cher), il doit laisser la place à des firmes privées qui font sans doute cela bénévolement puisque le prix de leur billet est moins cher. Donc, en disant, « on va vous aider », Sarko pensait surtout au portefeuille de l’Etat français. Qu’il est brave, tout de même. Les Corses étant presque des Français, ils vont y gagner aussi.

Autre bonne nouvelle, le secrétaire d’Etat à la consommation, Luc Chastel, voudrait privatiser le secteur de l’énergie, afin que le Royaume ne soit plus en retard par rapport aux autres pays européens. Ce serait le principe de l’offre et de la demande, le producteur proposant son prix et le fournisseur l’acceptant ou non. Ce système génial a déjà permis à la Belgique d’augmenter la facture de gaz des particuliers de 30 %, ce qui est remarquable. On aura compris qu’avec ce principe ce n’est pas toujours le consommateur qui gagne, mais au moins il y a toujours un gagnant.

Du côté de l’enseignement, on sait que les élèves du primaire n’iront plus à l’école le samedi et qu’ils pourront donc se lever plus tard. Pourquoi me direz-vous les travailleurs doivent-ils se lever tôt et travailler plus longtemps (voir chapitre des pensions ci-dessus) alors que les enfants doivent faire le contraire ? C’est pour mieux apprendre, nous dit le ministre. Moins on étudie et plus on sait donc. Le système d’apprentissage est donc inversement proportionnel au système de production. Je ne le savais pas (de mon temps on passait encore beaucoup d’heures à l’école) mais le ministre, lui, le savait et c’est ce qui compte. Ce n’est pas pour rien qu’il est ministre. C’est évidemment pour sa compétence qu’on l’a nommé et pas parce qu’il connaissait Cécilia (imaginerait-on une chose pareille ? Il n’y aurait plus de justice).

Les élèves travailleront moins, mais pas les instituteurs, nous a-t-on assuré. Il y a cependant 11.000 postes à supprimer (raison d’économie oblige, c’est normal, il faut être rentable). Oui, mais où et comment ? On imagine déjà de limiter le nombre de redoublement. Ainsi cela fera moins d’élèves au total (puisque la scolarité sera plus courte), moins d’instituteurs et de professeurs et plus d’amour propre pour les jeunes puisqu’ils « n’échoueront » presque plus. Sans doute sortiront-ils avec un diplôme sans avoir maîtrisé toute la matière, mais tout ce qui compte, c’est le diplôme, non ? C’est bien pour cela que Dati avait triché en disant qu’elle détenait celui qu’elle n’avait pas. Mais bon, il faut oser parfois si on veut avoir du boulot. Au moins elle n’est pas chômeuse, elle.

Et les universités dans tout cela ? Les étudiants (surtout ceux de lettres, ces éternels rouspéteurs) continuent à désapprouver le principe de la décentralisation (qui permettra aux régions riches d’avoir un bon niveau d’enseignement et aux régions pauvres de ne plus avoir d’enseignement du tout) ainsi que celui de la responsabilité financière (qui consiste à gérer une université comme une firme privée, autrement dit à ne faire que ce qui rapporte). Ils ont tort, ces étudiants. Quel meilleur moyen de les préparer à la vie des grandes entreprises si ce n’est en rendant leur école semblable à ces grandes entreprises (toutes grandes fournisseuses d’emploi et générant des bénéfices plantureux, comme chacun sait). Vous me direz que les étudiants en lettres ne se retrouveront pas dans ces grandes entreprises mais dans l’enseignement. Comme il n’y a plus de postes de professeurs de prévu, qu’on supprime une fois pour toutes ces sections qui ne servent à rien.

Le groupe franco-américain Alcatel-Lucent, quant à lui, parle de supprimer 4 000 postes, mesure qui viendra s'ajouter à celle déjà mise en oeuvre en février dernier : 12 500 postes avaient été supprimés, dont 1 468 en France. Le but est de réduire les frais afin de dégager (enfin ) des bénéfices (Le sud-coréen Samsung Electronics a de son côté annoncé un chiffre d'affaires de 100 milliards de dollars en 2007, ce qui est nettement mieux). Pour le moment, on ne sait pas encore dans quelle proportion la France sera touchée par ces licenciements. On espère qu’elle le sera beaucoup, ce qui permettra à quelques travailleurs de se lever un peu plus tard. Le libéralisme, en effet, ne vous demande pas des sacrifices toute votre vie, il ne faut pas croire ceux qui vous disent cela.

Dans la presse internationale, on apprend que le barrage de Mossoul en Irak risque de s’effondrer. Cela provoquerait une vague de 20 m de haut qui irait jusqu’à Bagdad et occasionnerait la mort de centaines de milliers de personnes. C’est, paraît-il, les fondations du barrage qui ne sont pas solides. Un petit incident (une bombe américaine larguée là par erreur, par exemple) et c’en est fini des opposants au régime de Bush. Magnanimes, les Américains ont déjà proposé de le reconstruire. Voilà qui va donner de l’emploi et en cette période de crise il faut s’en réjouir. De toute façon les Irakiens ont de quoi payer puisqu’ils ont du pétrole. C’est même nous qui le leur achetons.

Les vrais faux orphelins du Tchad ne seront plus vendus en France pour la modique somme de 2.400 euros. Il faudra attendre la reprise des hostilités pour avoir de vrais orphelins labellisés qu’on pourra revendre plus cher. Kouchner, le sauveur, veut d’ailleurs un couloir humanitaire pour résoudre le problème. Il défend aussi la présence de Total en Birmanie, société, qui, si elle s’en allait de ce pays, laisserait un vide économique sans précédent et fort préjudiciable à la population. Nous n’en avons jamais douté. Le côté philanthropique de Total n’a jamais échappé à personne.