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05/11/2007

Un Conseil des Ministres corsé.

Petite erreur d’interprétation de la part du grand homme (vous voyez de qui je veux parler ?). Récemment, il a voulu présider un conseil des ministres en Corse, histoire sans doute de montrer que la France, qu’on dit si hiérarchisée et si centralisée, est tout de même à l’écoute de ses régions. L’idée aurait pu être bonne en soi si par exemple il avait choisi les Ardennes ou l‘Ariège. Mais la Corse ! Il aurait voulu par sa présence et celle de ses ministres rappeler aux insulaires récalcitrants que l’autorité de la République s’exerce sur tout le territoire sans exception qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Lucide, il devait s’attendre à quelques débordements puisque la présence policière était impressionnante, ce a qui a permis non seulement d’augmenter les frais à charge des contribuables mais aussi de mécontenter tout le monde. Interrogés dans les rues, les habitants d’Ajaccio regrettaient cette manière de procéder peu courtoise et avouaient qu’ils auraient préféré un contact plus direct et plus franc (genre bain de foule et poignées de mains). On les comprend.

Enfin, cela prouve au moins qu’en France (et même en Corse) on peut encore dire du mal de Sarkozy à un journaliste, ce qu’on n’espérait plus étant donné que tous les organes de presse semblent inféodés au pouvoir en place. Méfiance, cependant, cette manière de donner la parole aux citoyens mécontents doit faire partie d’un plan machiavélique visant à nous faire croire que nous sommes encore en démocratie.

Bon, à côté des trois vieilles personnes interrogées, il y avait évidemment des centaines de jeunes beaucoup moins courtois qui s’exprimaient de manière plus directe puisqu’ils étaient en train d’en découdre avec les policiers. Là, les journalistes ne se sont pas approchés pour tendre leurs micros. Cela aurait été bien inutile, car à cause du bruit assourdissant des pétards et des fusées lacrymogènes, on n’aurait quand même rien entendu.

Ceci étant dit, le tsar de Sarkozie, comme les dirigeants des G7 ou G8, ne peut donc tenir sa cour en son Palais sans devoir s’abriter derrière une armée montrant les dents. C’est étrange tout de même la démocratie. Le peuple vote pour quelqu’un qu’il aime bien parce qu’il lui veut du bien et après il irait jusqu’à lyncher l’heureux élu s’il en avait l’occasion. A moins que cet heureux élu n’ait pas tenu ses promesses ? Si, justement, Sarkozy a bien mis en œuvre tout ce qu’il avait annoncé (augmentation de la pauvreté, libéralisation des services publics, réduction de charges patronales, enfermement rapide des récalcitrants, etc.). Le peuple est bien ingrat, je vous le dis, moi.

Heureusement, il y a eu cette affaire de l’Arche de Zoé, qui a permis au petit Nicolas (qui s’ennuie le dimanche depuis que Cécilia est partie) de se faire bien voir (et de se faire voir tout court).
A la télévision suisse (pays neutre s’il en est et donc pas encore inféodé aux idées sarkoziennes), on a admiré son savoir-faire tout en reconnaissant que cette omniprésence médiatique finissait par lasser, surtout qu'elle détournait le citoyen ordinaire des problèmes réels. Les prix de l’alimentation, par exemple, n’arrêtent pas de monter et on nous promet encore de belles augmentations. Je suggère que le SMIG soit revu à la hausse. 140 %, ce serait bien nécessaire, non ?