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13/04/2019

Ondine

Lui qui marchait au hasard, sur la piste de ses rêves,

Lui qui marchait sans fin depuis tant de jours,

Voilà qu’au bout du chemin, il se trouva soudain devant une rivière.

Des saules en pleurs se penchaient vers l’onde verte, tremblants et émus,

Tandis que le vent caressait doucement leur chevelure murmurante.

L’eau était pure et calme comme au commencement du monde

Et le soleil jouait avec les reflets.

C’est alors qu’entre les joncs il la vit,

Elle, la déesse depuis toujours imaginée,

Elle, la femme dont parlaient tous les mythes,

Celle qu’il avait cherchée depuis toujours sans le savoir.

Elle était là, belle et nue, dans l’eau transparente de cette rivière d’été.

Instant magique, onirique, orphique.

Il regarda ce qu’il n’aurait pas dû voir,

Il contempla la sirène mystérieuse,

La dame chantée par les troubadours sur leurs lyres mystiques,

La muse que Pétrarque pleurait en sa Fontaine de Vaucluse,

Ou cette Eloïse qui fit perdre à Abélard la raison,

Il y a très longtemps, dans un Moyen-Age incertain.

 

 

Il la regardait nager voluptueusement dans l’eau froide et pure,

Ondine aux formes fascinantes, aux courbes envoûtantes.

Seul parmi les mortels il put, un instant, comprendre le mystère sacré,

Celui de la beauté pure, attirante et parfaite.

Les feuilles des saules s’agitaient, tandis que flottait au gré du courant

La longue chevelure noire et soyeuse,

Telle l’ombre de la déesse qui s’en allait, belle et nue,

Emportée par le courant perfide et cruel.

Un instant il rêva d’embrasser ses lèvres soyeuses et entrouvertes

Et ce triangle de tout désir, provoquant et sacré.

Mais déjà la fille s’éloignait et disparaissait derrière les joncs de la rive amère.  

Déjà, il ne restait dans la mémoire du promeneur solitaire

Que le souvenir d’un songe aussi improbable qu’incertain.

 

Littérature, poésie

00:26 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature, poésie