27/02/2018
Le canal
Les mouettes blanches se reflètent dans le miroir du canal noir.
Elles proviennent de la mer lointaine
Et tournent dans le ciel gris des hivers du Nord
Fantômes évanescents
Qui disent nos peurs devant la mort qui s’avance
Derrière les peupliers de la rive
Dans la brume matinale
Se dresse un clocher solitaire
Dont l’horloge égrène le temps
Au pied de la petite église je sais qu’il est un cimetière
Aux tombes oubliées
Où reposent ceux qui n’étaient que de passage
Eux aussi autrefois ont contemplé les mouettes aux grandes ailes
Et tout en marchant le long du canal
Ils ont compté les coups du clocher
Avant que de devenir fantômes
Dans la brume de notre mémoire
William Degouve de Nuncques Brume sur le canal (1908)
00:46 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Au commencement étaient le blanc, le noir (et le rouge). Mais le rouge qui donne vie s' est ici retiré comme le sang se retire des morts.
Écrit par : Michèle | 03/03/2018
Belle correspondance baudelairienne dont vous avez le secret.
Ce canal qui se niche se niche dans les replis du blues me parle.
Et ce moment impalpable où la mouette frôle l'eau du bout de ses plumes, c'est comme un souvenir qui affleure et disparaît.
¸¸.•*¨*• ☆
Écrit par : celestine | 04/03/2018
@ Michèle : un monde en noir et blanc :))
@ Célestine : Je ne sais pas pourquoi, mais les canaux, avec leur eau morte, ont quelque chose de triste qui m'a toujours interpellé.
Écrit par : Feuilly | 05/03/2018
Pourquoi ? Mais parce que vous êtes un vrai romantique au sens du XIX° siècle... ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
Écrit par : celestine | 10/03/2018
@ Célestine : oui, je crois que vous avez raison :)
Écrit par : Feuilly | 10/03/2018
:-)
Écrit par : celestine | 17/03/2018
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