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23/10/2017

L'esprit de la forêt

Prends le chemin et marche jusqu’au bois. Passe le petit pont de pierre et pénètre dans la forêt profonde. Tu n’as qu’à suivre le sentier, c’est facile et même si personne ne l’emprunte jamais, il est bien tracé. Laisse à ta droite la grande sapinière. Tu entendras peut-être ce qui pourrait ressembler à un soupir. Ne t’arrête pas et surtout ne regarde pas ! Il ne s’agit pas du bruit du vent dans les branches, comme tu pourrais le croire, mais des esprits des bêtes sauvages. Il ne faut pas les déranger, ils ne te connaissent pas. Ils pourraient s’effrayer ou se courroucer.

Continue ta promenade. Si tu vois des champignons le long du chemin, salue-les, car ils sont en communication permanente avec les royaumes souterrains, là où règnent les âmes qui se sont tues, celles que tu as aimées.

A ta gauche, si tu marches d’un bon pas, tu verras bientôt de grands chênes qui montent vers le ciel. Ils sont immenses et ont plus de trois cents ans. La, tu t’arrêteras et t’assoiras sur la mousse. Ne dis rien, écoute. Cela peut prendre un certain temps, ne te décourage pas. Ferme les yeux, concentre-toi. Oublie tous tes soucis du jour, tous tes cauchemars de la nuit, et toutes les blessures que les hommes t’ont infligées. Ne pense plus à rien, chasse toutes les idées qui envahissent ton esprit, surtout les mauvaises. S’il ne se passe toujours rien, souviens-toi d’un lieu agréable, où tu as éprouvé de la joie. Penses-y très fort et essaie de te remettre dans le contexte de l’époque. Descends en toi, au plus profond. Bientôt, une sorte de joie va t’envahir. Tu seras redevenu celui que tu étais ce jour-là, dans ce lieu-là. Que tu le veuilles ou non, tu vas te mettre à sourire. Tes muscles vont se détendre et ton esprit va s’apaiser. C’est alors que tu vas les entendre. Cela ressemblera à des notes de musique, d’abord dispersées, puis qui finiront par se transformer en une sorte de mélodie. Ouvre alors les yeux et contemple les grands chênes. Tu les verras beaucoup plus beaux et beaucoup plus grands que précédemment. Et tu entendras leur musique. Ce sera comme un murmure doux et continu, qui viendra des arbres eux-mêmes. Alors tu sauras que tu es entré en communication avec les esprits de la forêt. Plus jamais tu n’oublieras cet instant.

Plus tard, bien plus tard, quand ton cœur sera rempli de cette mélodie, tu pourras repartir, enfin apaisé. Mais avant de t’en aller, remercie la grande forêt, comme c’est la coutume. Agenouille-toi, écarte les bras et dis tout simplement merci. Merci à la vie et à l’univers, dont tu fais partie.

Photo personnelle

 IMG_5303.JPG

17:31 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4)

Commentaires

je ne puis m'empêcher de rêver que vous avez lu mon billet et que vous l'avez aimé au point d'en prolonger l'écho dans votre forêt...
http://celestinetroussecotte.blogspot.fr/2017/10/simplicite.html
Merci, c'est un vent de fraîcheur.
¸¸.•*¨*• ☆

Écrit par : celestine | 24/10/2017

@ Célestine : je suis soufflé. Non, je n'avais pas lu votre billet mais suis assurément troublé par la ressemblance avec le mien. D'un côté je vous empêche de rêver (non, je n'ai pas prolongé votre texte) et de l'autre je me dis que nous avons là une correspondance troublante des thèmes traités et de la manière de les aborder. On dit que les grands esprits se rencontrent. Je dirais plutôt ici que c'e sont nos deux sensibilités qui sont les mêmes. Ce qui finalement vaut mieux que tout :))

Écrit par : Feuilly | 25/10/2017

Ce sont des textes mycorhiziens :)

Écrit par : Michèle | 25/10/2017

@ Michèle : Voilà, tu as trouvé l'explication :)))

Écrit par : Feuilly | 25/10/2017

Les commentaires sont fermés.