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05/08/2015

Rivière

Nous suivons notre chemin

Comme la rivière suit son cours.

Sait-elle où elle s’en va, trépidante et gaie ?

Sait-elle que là-bas, derrière l’horizon,

L’attend la grande mer salée

Où elle va se perdre et disparaître ?

C’en sera fini alors de bondir sur les rochers

Ou de flâner le long des berges herbeuses,

A l’ombre des grands arbres inclinés et pensifs.

Le voyage vaut mieux que son terme

Et la saveur du présent  l’emporte sur la fin du parcours.

Ainsi en va-t-il pour nous, qui cheminons dans la vie,

Les yeux toujours braqués sur des lendemains improbables.

Profitons plutôt de l’instant,

Et toi, mon amie trépidante et gaie,

Assieds-toi sur l’herbe de la berge

Et donne-moi sans retenue tes lèvres,

Que j’en savoure le goût étrange et salé.

 

Littérature

 

11:34 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature

Commentaires

Beau poème.

Écrit par : Michèle | 05/08/2015

Je ne puis m'empêcher de donner en écho à ton poème, ces robâïât d'Omar Khayyâm, lui aussi profondément révolté par la mort. Le scandale de la mort, sans espoir de paradis ni d'au-delà, qui se mue en indignation contre tout ce qui rapetisse la vie.
Enigme de la mort qui ne se résout que par la louange à la vie...

Il était une fois une goutte d'eau qui
s'unit à la mer,
Un grain de poussière, une fois,
qui se perdit en terre.

A quoi ressemblent ta venue,
et ton départ :
Une mouche apparue, disparue,
éphémère.



Échanson, la rose et la verdure
prospèrent de joie.
Jouis de l'instant. Une semaine encore
et ce sera poussière.

Bois du vin. Cueille la rose fraîche.
Sous ton regard,
La rose tombe en poudre
et l'herbe se dessèche.




Les vers 2 et 4 de ces quatrains (le robâï est une petite machinerie de quatre vers) sont écrits en décalé, ce que je ne puis rendre dans le cadre préconçu du commentaire :)

Écrit par : Michèle | 06/08/2015

Et rose elle a vécu ce que vivent les roses... (Malherbe)

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
(Ronsard)

Merci pour ce poème, Michèle.

Écrit par : Feuilly | 06/08/2015

J'ai un livre de Ronsard dans un Français ancien assez dur a comprendre...
Merci pour la lumière....en passant beau poème comme dit Michèle

Écrit par : george | 08/08/2015

Toute la richesse des petits espaces intimistes face à l'immensité ...
et la valeur du moment présent !

Écrit par : saravati | 11/08/2015

@ George : Ronsard, quelle époque quand même...
@ Saravati : moments présents que nous négligeons trop souvent ou qui nous échappent bien vite. Pourtant, qu'y a-t-il d'autre dans la vie ?

Écrit par : Feuilly | 12/08/2015

Au fait, est-ce la mort qui est révoltante ? Puisque tout le monde vivant y est soumis?

Ce qui est dur à vivre, c'est la conscience que nous en avons. Et nous ne savons même pas ce que ressentent les autres espèces vivantes face à la souffrance physique, (ou une forme de souffrance affective) et face à la mort... Ou la perte dans l'immensité ?

De la peur ! Je sais que l'on ressent de la peur, quand on voit la mort en face de soi (parce qu'on ne connaît ni le jour ni l'heure, bien sûr). Et qu'en même temps, on espère y échapper (du moins, jusqu'à la prochaine fois).

Écrit par : Pivoine | 21/08/2015

@ Pivoine : si, c'est révoltant justement parce que, en tant qu'humains, nous avons conscience de la réalité de la mort. Et si Dieu existe, il s'est montré là particulièrement cruel à notre égard.

Quant aux animaux, qu'en savent-ils exactement ? Peut-être plus qu'on ne le croit.

Écrit par : Feuilly | 24/08/2015

Les commentaires sont fermés.