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17/08/2013

Départ

En ce 15 août, le ciel était gris, chez moi. Puis il s’est mis à pleuvoir. Une petite pluie fine, peu abondante, mais qui vous empêche de sortir et vous gâche la journée. Après le déjeuner, pourtant, le soleil est revenu, pointant son nez entre les nuages qui filaient vers l’est.  Allons, tout n’était pas tout à fait perdu ! J’allais pouvoir faire quelque chose de mon après-midi. Mais là, le nez en l’air pour vérifier que les éclaircies prenaient le dessus, il  a bien fallu me rendre à l’évidence.  Dans ces petits morceaux de ciel bleu, il n’y avait plus rien. Les grands voltigeurs noirs n’étaient plus là. Plus de vols gracieux, plus d’acrobaties, plus de cris perçants, plus de rase-mottes au ras des toits. Les martinets étaient partis, marquant irrémédiablement la fin de l’été.

 

Oh, certes, il  y aurait encore de beaux jours, mais ce ne serait plus pareil. La roue venait de tourner et l’été n’en finirait plus d’agoniser lentement. Il venait d’être frappé à mort et n’aurait plus que quelques soubresauts. Le départ des martinets disait à ceux qui savent entendre que l‘automne n’était plus très loin. 

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21:47 Publié dans Errance | Lien permanent | Commentaires (13)

Commentaires

J'ai le souvenir, gamine, des rassemblements d'hirondelles sur les lignes électriques (à l'époque, les enfouissements n'existaient pas).
Et je me rappelle que j'aimais les voir, j'aimais cette période. Était-ce parce que j'étais fascinée par ce regroupement, par cette forme d'habitation nomade, par cette longue traversée des airs à venir, ou parce que j'aimais l'automne, époque de la fenaison et des vendanges? :)

Écrit par : Michèle | 18/08/2013

Souvenirs souvenirs ! A Luxembourg ville, on voit de moins en moins d'hirondelles, de papillons, de chauves-souris, de fruits goûteux, d'étoiles. C'est la rançon d'un progrès auquel on ne voudrait pas renoncer ; par contre, la pluie a attendu aujourd'hui, dimanche, pour fêter son grand retour et le commencement de la fin de l'été...

Écrit par : giulio | 18/08/2013

Ne confondez pas les hirondelles avec les martinets ! Les hirondelles se rassemblent à la mi-septembre sur les fils électriques et font partie de notre imaginaire de la rentrée des classes. Elles nous fascinent probablement par ce long voyage qu'elles vont entreprendre sans nous vers des pays lointains et exotiques.

La fenaison ? Ben, c'est en juin chez moi.

Pour le reste, je lisais l'autre jour que le nombre de papillons a été réduit de moitié en 20 ans. Aujourd'hui on se retourne quand on en aperçoit un, alors que dans mon enfance on en voyait des centaines. Par contre, j'ai la chance d'avoir des chauve-souris dans mon jardin car elle nichent dans les greniers d'une école voisine.

Écrit par : Feuilly | 18/08/2013

C'est peut-être parce que dans les Pyrénées nous avons souvent du beau temps et de la chaleur que deux mois d'été je trouve ça long.
Les chauves-souris, j'ai toujours peur qu'elles rentrent dans la maison quand je laisse tout ouvert le soir ; je vais apprendre à apprécier leur présence Giulio... :)

Écrit par : Michèle | 18/08/2013

Je ne confonds pas les hirondelles et les martinets, Feuilly. Je parle bien des hirondelles de mon enfance et de l'odeur du cartable sans doute :)

Quant aux foins, tu as raison c'est au début de l'été et je sens encore cette odeur des champs moissonnés lorsque, pré-adolescents (et adolescents dans les prés), nous parlions dans la nuit tombée...

Écrit par : Michèle | 18/08/2013

Ce qui est sûr c'est que je n'ai jamais fait les foins sinon je saurais à quelle époque ils se font. Disons que j'assimile l'odeur du foin séché, du regain, davantage à l'automne qu'à l'été, allez savoir pourquoi.
En écrivant cela, je me dis que je devrais faire attention à ce que j'écris quand même, car combien de fois me suis-je dit que la vie de paysan n'était pas une sinécure quand je les voyais rassembler le foin en plein soleil et hisser ensuite les bottes sur leurs engins. Aujourd'hui on n'a pas le temps de les voir en travail que les rouleaux sont déjà dans les prés.

Écrit par : Michèle | 18/08/2013

Adolescent dans le pré, je fauchais (avec une vraie faux encore bien) le pré de ma grand-mère. Et cela se faisait fin juin après les examens scolaires. C'est fou tout ce qu'on peut faire dans une vie !

La vie de paysan ? Hier, les tracteurs sont passés toute la nuit dans ma petite ville, les remorques chargées de bottes de paille, qu'il fallait vitre rentrer avant la pluie de ce matin.

Écrit par : Feuilly | 18/08/2013

Voyons, voyons, pour faire la différence entre la fenaison et la moisson, il suffit de penser aux très riches heures du duc de Berry (elles sont à Chantilly, par parenthèse!) Je n'ai pas envie de voir partir les martinets ni les hirondelles d'ailleurs. Et pourtant, au parc Royal, cet après-midi, j'ai vu et bien vu les marrons aux arbres. Des marrons de fin du mois d'août, à ne pas s'y tromper !!! Aïe, aïe, aïe !

Écrit par : Pivoine | 19/08/2013

Ce sentiment de fin d'été est très fort chez moi aussi. D'ailleurs, c'est drôle, le texte qui sera mis en ligne mercredi sur Chemineaux 52, se termine sur les martinets et j'emploie aussi le terme "acrobaties" à leur égard. C'est beau que les yeux voient les mêmes choses et le disent par les mêmes images.
Ces martinets sont les albatros baudelairiens de nos contrées : ils ont les ailes si longues qu'ils ne peuvent se poser à terre, au risque de ne plus pouvoir repartir.
D'ordinaire, j'aime le 15 août, cette marche aux portes de l'automne. Mais cette année, comme tu le sais, il a été tristement marqué pour moi.
Le déclin dans toute sa force.

Écrit par : Bertrand | 19/08/2013

Donc : (pour mon édification :)

La fenaison désigne la coupe, le fanage puis la récolte des fourrages (plantes végétatives pour l'alimentation des animaux). Elle se décompose en quatre étapes :

le fauchage, moment où l'on coupe l'herbe à la faux, faucille ou faucheuse
le fanage, période où l'herbe coupée sèche au sol, et l'acte, après un temps plus ou moins long, de retourner l'herbe pour éviter l'apparition de moisissures
l'andainage qui facilite la récolte du foin faite éventuellement, pour les fenaisons mécanisées, par l'andaineur
le pressage, pour les fenaisons mécanisées : la botteleuse ou la presse rendent compact le foin en bottes, pour le transporter facilement et le remiser au fenil ou paillet ou grange ou hangar.

Après cette récolte, la repousse d'herbe s'appelle le regain.

La moisson est la récolte de plantes à graines, principalement les céréales. Le terme s'emploie préférentiellement pour les céréales à paille (blé, orge, avoine, seigle) ; pour le maïs on parle plutôt de récolte.

Dont acte (dans six mois j'aurai oublié).

Écrit par : Michèle | 19/08/2013

@ Michèle : on a aussi une fenaison de Breugel l'ancien:

http://kerdonis.fr/ZBREUGEL01/page4.html

Écrit par : Feuilly | 19/08/2013

@ Michèle (bis) : voilà, tu as tout compris. La fenaison, c'est l'herbe (le foin) et la moisson le blé.

@ Pivoine : les marrons font aussi partie de notre imaginaire de la rentrée des classes. Je me vois encore, à 8 ans, occupé à les ramasser, seul et silencieux dans mon coin, pendant que les autres élèves jouaient au football.
J’adorais l’odeur pénétrante de leurs feuilles en décomposition, qui jonchaient le sol. Elle s’allie pour moi à celle de la vieille cuve à mazout devant laquelle il fallait passer pour remonter en classe et à celle de l’encre (de la vraie encre, versée dans les encriers et dans laquelle on trempait notre plume).
Les marronniers, je les retrouvais en classe, puisqu’ils atteignaient le premier étage et que leurs feuilles jaunes touchaient les carreaux.

@ Bertrand : les martinets comme des albatros baudelairiens ? J’avais pensé à cela aussi en écrivant ce petit texte car ces grands diables ne se posent jamais, en effet. C’est en cela qu’ils sont fascinants. Leur vol est magnifique, le profil de leurs ailes aussi.

Écrit par : Feuilly | 19/08/2013

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