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01/12/2011

Sur la route

Sur la route je vais,

Déclinant mon errance.

Je suis parti, il y a longtemps déjà,

Du pays de l’enfance et des songes profonds.

J’ai marché au hasard, par des terres inconnues,

Qui n’avaient pas de nom et jamais n’en auront.

J’ai croisé parfois, au carrefour des chemins,

Des hommes ou des femmes qui me dévisageaient.

« Qui es-tu ? » me demandaient-ils,

« D’où viens-tu et où vas-tu ? »

Mais moi je ne disais rien

Et continuais ma route, éternel étranger,

Devancé par mon ombre aux contours incertains.

Je dormais dans des granges,

Et les nuits de brouillard,

Il me semblait entendre

Des voix aux accents étranges,

Des voix venues d’ailleurs, de plus loin que la tombe.

Alors, perdu dans ma langue,

Etranger à moi-même,

Je reprenais ma route,

Sous la lune de novembre.

Je m’inventais des contes étranges,

Des histoires profondes

Et même des poèmes, aux rimes hallucinées.

Je les notais dans des cahiers bleus

Avec une encre noire

Et dans la forêt obscure

Je les lisais aux loups, assis en rond,

Dans la lumière de l’éternelle lune. 

 

littérature

07:00 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : littérature

Commentaires

Bonsoir Feuilly merci d'être passé sur mon blog !
Amicalement Mamé

Écrit par : Mamé | 01/12/2011

... et seule la lune était à même de comprendre ce silence qui étreint, qui prend toute la place, va droit au coeur... car parfois, elle est seule à comprendre et écouter en silence les mots déposés à l'encre noire sur ce cahier bleu...

Écrit par : Papillon | 03/12/2011

@ Papillon : effectivement, une poésie du silence, de ces choses qu'on garde en soi et qu'on ne dit pas. Peut-être simplement parce qu'on ne sait pas les dire?

Écrit par : Feuilly | 04/12/2011

Ou qu'une fois dites, elles perdent leur saveur...?

Écrit par : Papillon | 04/12/2011

@ Papillon : voilà. Les dire, c'est utiliser le langage commun, le langage de tous. Mais comment alors dire l'unique et l'indicible, la réalité profonde de l'être?

Écrit par : Feuilly | 04/12/2011

En laissant parler son coeur...?

Écrit par : Papillon | 04/12/2011

@ Papillon : oui, bien entendu, mais on risque parfois de se montrer trop personnel, de dire des choses qui finalement n'intéressent personne, sauf celui qui écrit. D'un autre côté, ce qu'on aime chez un écrivain, c'est justement ce côté qui lui est propre et qui n'appartient qu'à lui. Son "style" au sens large.

Écrit par : Feuilly | 04/12/2011

Un bon écrivain écrit des choses personnelles dans lesquelles se retrouve le lecteur ; elles parlent aux choses en lui qu'il a vécu, aussi différentes soient elles du vécu de l'écrivain. A mon sens en tout cas... :-)

Écrit par : Papillon | 04/12/2011

@ Papillon : on est bien d'accord. Le texte écrit doit donc être sincère et personnel, tout en restant suffisamment vague et imprécis pour que le lecteur puisse y projeter sa propre expérience (expérience de vie et expérience de lecture aussi d'ailleurs). C'est sans doute pour cela que la poésie nous émeut généralement plus que la prose. Et c'est aussi pour cela que le même lecteur peut très bien avoir un ressenti différent devant le même poème à quelques heures ou quelques jours de distance.

Écrit par : Feuilly | 04/12/2011

Je rajouterais que le lecteur peut être l'écrivain en question relisant son texte à des instants différents, et qu'il peut aussi ressentir les choses différemment que lorsqu'il a souhaité les écrire à l'encre noire sur son cahier bleu... ;-)

Écrit par : Papillon | 04/12/2011

@ Papillon : Ah ça c'est un autre problème, celui du texte jamais achevé. Souvent, quand on se relit après quelques mois on trouve ses propres textes bien fades et sans grand intérêt. C'est au point qu'on se demande comment d'autres peuvent les aimer. Mais si on se met à les retravailler, il ne faut pas en faire trop car bientôt vous vous retrouvez avec un autre texte, qui exprime un message tout différent de celui de la première version. Quel est le meilleur des deux? Ce n'est malheureusement pas toujours le deuxième car cette nouvelle mouture est moins spontanée et manque parfois de "fulgurance".

Écrit par : Feuilly | 04/12/2011

Je suis d'accord. Mais je trouve rarement mes textes fades car j'essaie de leur donner vie comme je les ai ressentis. L'explosion des mots (maux) doit être fulgurante... ou ne pas être, car sans cela, pas de délivrance.

Écrit par : Papillon | 04/12/2011

J'aime cette errance, où l'on aboutit aux confins de soi-même. Merci pour le partage de ce poème, Feuilly.

Écrit par : Le Photon | 04/12/2011

@ Papillon : puiser dans son ressenti pour donner vie à ses textes. Bien sûr. Que faire d'autre? On le voudrait même qu'on en serait incapable. Ou alors c'est une oeuvre esthétisante, un simple jeu avec les mots, et qui n'implique pas l'auteur. D'où ma méfiance envers les théoriciens de la littérature, qui définissent la poésie par sa seule forme, comme si elle ne transmettait aucun message, comme si elle n'avait rien à dire.

@ Photon : faisons-nous jamais autre chose qu'errer, finalement?

Écrit par : Feuilly | 04/12/2011

Les commentaires sont fermés.