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29/08/2011

La Libye (encore et toujours)

Alger devra "répondre de (son) attitude vis-à-vis des révolutionnaires libyens", a ainsi affirmé le colonel Bani. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué dimanche une double attaque suicide ayant fait 18 morts et 26 blessés vendredi en Algérie, reprochant notamment à Alger son "soutien au régime de (Mouammar) Kadhafi". (AFP)

L’Algérie, qui a une longue frontière commune avec la Libye, se méfie à juste titre des éléments islamistes qui sont présents parmi les rebelles. Elle se montre donc très prudente et ne se presse pas pour reconnaître le mouvement des insurgés, qui par ailleurs sont soutenus depuis le début par la France de Sarkozy. Cette présence de l’armée française dans un pays voisin n’est sans doute pas sans rappeler de douloureux souvenirs au peuple algérien.

Bref, un premier attentat a déjà eu lieu sur le sol Algérien, revendiqué par les Islamistes intégristes. C’est donc toute l’Afrique du Nord qui risque maintenant d’être déstabilisée et pour longtemps. En s’appuyant sur n’importe qui pour renverser Kadhafi, on a ouvert la boîte de Pandore.

Par ailleurs, certaines sources nous disent que l’Otan aurait bombardé Syrte sans grand discernement et qu’il y aurait plus de 300 morts (invérifiable dans les médias officiels, qui parlent simplement d’une avancée des rebelles vers Syrte).

Les mêmes sources affirment que des hommes ayant appartenu aux escadrons de la mort colombiens auraient été recrutés pour « nettoyer le terrain » des Pro-Kadhafi. Ces commandos avaient été financés autrefois par les USA et le gouvernement colombien pour lutter contre les guérillas et faire fuir les habitants des régions possédant des richesses naturelles importantes. Leur tactique reposait sur les massacres, la torture et les persécutions.

 

fhttp://www.parlatino.org.ve/index.php?option=com_content&...

Il est certain qu’on les a retrouvés en Afghanistan et en Irak. On nous dit ici qu’ils auraient été recrutés par la compagnie américaine Epi Security & Investigation.  Le récent ministre de  l’information du CNT aurait admis leur présence sur le sol libyen.

Difficile de vérifier tout cela. Mais si c’était vrai ?

Si  c’était vrai, cela voudrait dire que les « rebelles » et leur alliés de l’Otan ne valent pas beaucoup mieux que monsieur Kadhafi.   

 

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Photo Reuters

Commentaires

Aie, aie, aie...Attention ! Vous savez comme on vit une période de confusion intellectuelle dans un monde peu compréhensible..
Et vous êtes- sans aucun doute possible - à des années-lumière de ça, et pourtant :
http://www.youtube.com/watch?v=7GuKmmCKyHE&feature=related
Je répète : les causeqs sont tellement tordues, que les pires adversaires peuvent se retrouver sur le même discours.

Écrit par : Alfred | 30/08/2011

"Les pires adversaires peuvent se retrouver sur le même discours." De fait. C'est d'ailleurs ce qui se passe en Libye, il suffit de regarder le côté hétéroclite du mouvement rebelle.

Écrit par : Feuilly | 30/08/2011

Une idée, un discours, valent d'abord par leur contenu, par leur signification.
Une idée qui nous paraît juste, un discours qu'on tient pour progressiste, repris par un opportuniste, ou un xénophobe, ou une fripouille opportuniste xénophobe, n'en restent pas moins juste, pour l'idée et progressiste, pour le discours.
Le Pen peut dire ce qu'il veut, il reste Le Pen. Nous ne sommes pas des enfants de chœur.

Écrit par : Dominique | 30/08/2011

@ Dominique : de fait. On voit même parfois les thèses de l'extrême-gauche rejoindre celles de l'extrême-droite. C'est le cas avec la critique de l'Union européenne, par exemple. La première s'y oppose car l'Union sert surtout les intérêts du grand capital. Mais un Le Penn s'y opposera également, car l'Union ferait perdre à la France éternelle son droit de décider par elle-même (et on retombe sur Jeanne d'Arc, le génie national, la patrie, etc.)

Écrit par : Feuilly | 30/08/2011

Vous dites : "C’est donc toute l’Afrique du Nord qui risque maintenant d’être déstabilisée et pour longtemps."

Il semble qu'on soit en effet dans un contexte de dégradation de la sécurité aux confins des frontières communes entre l'Algérie et la Libye et entre l'Algérie et le Mali.

Il est admis que le pillage des casernes libyennes a donné lieu à un vaste trafic d'armes en direction de l'Algérie et des pays du Sahel, riches en ressources minières, où l'Aqmi cherche à se sanctuariser

Au Mali, des rumeurs insistantes font état d'arrivages d'armes libyennes et d'un risque de reprise de la guérilla touarègue.

Dans le nord du Mali, le chef rebelle touareg malien Brahim Ag Bahanga est mort dans des circonstances non élucidées.

L'armée algérienne est en état d'alerte à la frontière algéro-libyenne où plus de 200 fusils mitrailleurs en provenance de Libye ont été saisis.

Alger était la seule capitale du Maghreb à ne pas avoir encore reconnu le CNT : il semble qu'une rencontre ait finalement eu lieu dimanche au Caire.

Écrit par : Dominique | 30/08/2011

Je reprends le discours de Dominique, le premier. Très important, oui. Un discours ne vaut pas par ses mots, mais par l'histoire de l'orateur, par sa sensibilté connue ou inconnue, par les buts qu'on sait qu'il poursuit, par l'idéologie sous-jacente dont il est imprégné.
C'est pourquoi, je mettais, mais plaisamment, Marche romane en garde.
Il n'y a qu'à écouter, par ailleurs le discours des affreux politiques : s'il n'y avait pas cette distinction de la substantifique moelle qui le constitue, on serait tous d'accord : justice sociale, fiscalité plus équilibrée (ce qui ne veut pas dire équilibrée), etc..etc..
Gare aux discours , donc !
Et nous vivons dans un monde rencversé où les mots ont été tellement trahis que s'exprimer en profondeur devient dangereux.

Écrit par : Alfred | 31/08/2011

« Il y a des expéditions lointaines qui sont légitimes, et des aventures qu'il ne faut pas craindre de courir, parce que l'honneur, les intérêts, la bonne renommée, l'avenir de la France y sont engagés… » Cette phrase est extraite du discours prononcé, devant la Chambre des Députés, le 28 juillet 1885, par un député de gauche, Jules Ferry… Les théoriciens les plus orthodoxes du Front National ne pourront jamais atteindre le niveau de son mépris vis à vis des races non européennes, « Ces races inférieures, dit-il ». (Le discours entier est à lire sur internet, ça vaut le détour)

D’autres hommes d’Etat de gauche ont été d’excellents défenseurs de la politique coloniale : Gambetta, Félix Faure, Léon Blum (eh oui, l’icône socialiste et humaniste !), Mitterrand… Ce sont les hommes de gauche de la IIIe République qui ont bâti l’empire colonial français en invoquant parfois les principes des droits de l’homme et les idées des Lumières, alors que le but essentiel est, selon Jules Ferry, « de trouver des débouchés aux produits industriels et d’importer les matières premières à bas prix.» Et ce sont les hommes de la droite nationaliste et les conservateurs qui s’opposaient à cette politique, en invoquant surtout "les dépenses inconsidérées", et en pure perte, de la politique coloniale. Finalement chacun fait ses calculs et suivant les prévisions comptables on encourage ou pas à prendre « ses terres d'Afrique qui n’appartiennent à personne… mais à Dieu », comme disait V. Hugo.

Actuellement les hommes de gauche sont favorables au devoir (ou au droit) d’ingérence humanitaire, tandis que l’extrême droite et une partie de la droite s’opposent-toujours pour des raisons comptables- à toute ingérence. Toute la gauche (y compris Mélenchon!) s'est prononcée en faveur de l'opération militaire en Libye. Le Pen dénonce cette intervention et regrette la fin de Kadhafi, comme il a regretté le départ de Ben Ali et de Moubarak. Il défend le pouvoir du président syrien (il "préfère l'ordre de Bachar el Assad à l'aventure démocratique") et il fit l’éloge funèbre de Saddam Hussein (“l’élimination physique de Saddam Hussein est pire qu’un crime, c’est une faute” dit-il). On ne peut pas soupçonner Le Pen de nourrir des sentiments de sympathie pour les peuples arabes, sinon ça se saurait ! Il estime que seuls des dictateurs sanguinaires à la tête de ces pays mettent la France à l’abri des flux migratoires des populations du sud et constituent un antidote efficace contre les islamistes radicaux. Il faut donc aider les dictateurs arabes à se maintenir au pouvoir, peu importe les sentiments et les aspirations de leurs populations. Il faut préserver seulement la France et les intérêts des français. C’est ça la realpolitik! De son côté, Sarko a joué la carte Kadhafi et il a perdu, alors il faut mettre en place un successeur reconnaissant. Ça coute de l’argent mais c’est récupérable, le quai d’Orsay présente déjà la facture au gouvernement provisoire de Libye. C’est toujours la realpolitik qui domine et même les "Les pires adversaires peuvent se retrouver sur le même discours."

Écrit par : Halagu | 01/09/2011

@ Halagu : merci pour ce long commentaire, qui nous rappelle la position de Jules Ferry … et de la gauche dans son ensemble. Le problème actuel, c’est cette notion « d’ingérence humanitaire », qui donne à tout conflit sa légitimité tout en se gardant bien de préciser quels sont les enjeux réels. Mais du temps du colonialisme pur et dur (celui du XIX°, qui s’affichait comme tel et dont Sarkozy a dit autrefois que la France n’avait pas à en rougir), c’était déjà pareil. On mettait en effet en avant le rôle colonisateur de l’Occident pour justifier les conquêtes. Au XVI°, les Espagnols partaient soumettre l’Amérique en brandissant une Bible, car à l’époque il s’agissait d’apporter la bonne Parole à ces peuples sauvages. En fait, c’est toujours pour leur bien qu’on les soumet. Il n’y a qu’eux qui ne le comprennent pas…

Écrit par : Feuilly | 01/09/2011

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