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20/02/2009

Réflexion

"Il regardait la lumière révéler les contours de l’eau stagnante dans les champs de l’autre côté de la route.

- Où on va quand on meurt ? dit-il
- J’en sais rien dit l’homme. On est où en ce moment ?

Le soleil apparut au-dessus de la plaine derrière eux.
(…)

- Je suis né au Mexique. Je n’y suis pas retourné depuis bien des années.
- T’y retournes maintenant ?
- Non.

Billy acquiesça.
L’homme contemplait le jour naissant.

- Au milieu de ma vie, dit-il, j’en ai tracé le parcours sur une carte que j’ai longuement étudiée. J’essayais de voir le dessin qu’elle faisait sur la terre parce que je croyais que si je pouvais voir ce dessin et en connaître la forme alors je saurais mieux comment continuer. Que je saurais mieux ce que devait être mon chemin. Que je pourrais lire dans l’avenir de ma vie.
- Qu’est-ce que cela a donné ?
- Autre chose que ce que j’attendais."

Cormac Mc Carthy, « Des villes dans la plaine ».

Commentaires

"Des villes dans la plaine", on doit le trouver en Poche, non ?
J'aime bien, les extraits, comme ça. Laisser parler le texte. Belle incitation à le lire. Quand il est très fort, comme ça.
Merci.

Écrit par : michèle pambrun | 20/02/2009

Oui, c'est en Seuil, Point.

Écrit par : Feuilly | 20/02/2009

"Tracer le parcours de sa vie sur une carte."
"Voir le dessin que fait sa vie sur la terre."

Projet : deux phrases de cette force, par jour,
les lire, et mieux encore, les écrire...

Écrit par : Mélody | 20/02/2009

Oui, Mélody et le parcours de notre vie sur une carte, cela donnerait quoi? Pas grand chose à mon avis.

Écrit par : Feuilly | 20/02/2009

Attendez ! Vous vous rendez compte de ce qui est écrit là ?
Un type dit qu'il a tracé le parcours de sa vie sur une carte et qu'il regarde le dessin que ça fait sur la terre pour voir si ça lui indique une direction, pour voir comment il va pouvoir continuer sa vie.
Mais moi, un type comme ça, je l'épouse tout de suite !
Cela ferait de moi une bigame mais c'est pas grave...

Écrit par : Mélody | 21/02/2009

Certes, mais je parlais pour moi.

Écrit par : Feuilly | 21/02/2009

C'est que nous serions peut-être surpris les uns et les autres, par le dessin que fait notre vie sur la terre. La géographie s'en trouverait à coup sûr enrichie et l'histoire des hommes approfondie.

Écrit par : michèle pambrun | 21/02/2009

Une géographie humaine, en quelque sorte. Pourquoi pas? Les poètes avaient bien inventé la carte du tendre...

Écrit par : Feuilly | 21/02/2009

Nos chemins seraient vierges, nos pas en inventeraient les contours et nous mettrions les cartes à jour...

Écrit par : michèle pambrun | 22/02/2009

envisager sa vie comme un dessin possible, ou l'ébauche d'un espoir ? se retourner les yeux fermés, le coeur arrêté, sur l'empreinte qu'on a laissée... et ne pas la voir.

Écrit par : pichka | 24/02/2009

Cormac Mc Carthy, l'auteur à lire absolument semble-t-il...
Tous les blogues "bien" en parlent !
Pour moi le contraire de Melody !
un type comme ça, je fuis;
si je regarde une carte, c'est pour qu'elle m'emmène ailleurs, même dans l'imaginaire.
J'ai du retard de lecture... Je reviendrai car les titres sont très alléchants.

Écrit par : rosa | 10/03/2009

Le contraire de Melody ? Comme quoi ce qui est important pour une femme ne l'est pas pour l'autre. Heureusement, sinon il resterait beaucoup d'hommes célibataires.

Écrit par : Feuilly | 10/03/2009

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