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01/01/2008

Meilleurs voeux

Ce qui m’a inquiété, dans le discours de Sarkozy aux Français, c’est cette expression « vieille France », laquelle aurait par ailleurs du retard sur le reste du monde. Heureusement, Zorro va arriver et Zorro c’est celui qui a été élu, c’est-à-dire lui. Retard dans nos idées par rapport à la mondialisation de l’économie et par rapport à un libéralisme pur et dur ? Sans doute. Mais accepter sans condition les idées du Président, c’est faire une croix sur tout le volet social de notre société. Sans vouloir se replier frileusement dans notre cocon, on peut tout de même se poser des questions sur la pertinence qu’il y aurait à renoncer à tous nos acquis au nom de la sacro-sainte compétitivité sous prétexte que les autres pays agissent ainsi. Bien entendu la France n’est pas isolée et elle doit tenir compte de ce qui se passe à ses frontières et plus loin encore. Mais cette manière de nous dire qu’on est en retard a quelque chose d’agaçant. C’est une manière habile de vous placer dans le rang des ringards et des démodés. Au lieu d’écouter le pertinence de vos propos, on préfère dire que c’est à cause de vous que le pays n’a pas pris son envol (on se demande bien lequel, d’ailleurs). Il y a là un sophisme de raisonnement contre lequel il faut s’insurger.

D’autant plus que Nicolas n’est pas à un paradoxe près. Ainsi, en bon gaullien qui se respecte, il parle de la grandeur (future) de la France. Mais il est pourtant le premier à lui faire perdre toutes ses prérogatives en faisant passer le mini traité européen, lequel coule l’économie de marché dans une constitution. Je ne pense pas que ce soit là les valeurs des Français, pas plus que celles des autres citoyens européens, d’ailleurs. Si la grandeur de la France c’est permettre à nos entreprises de se délocaliser plus facilement et de licencier sans contrainte, il faudra que l’on m’explique tout cela davantage car je ne comprends rien à l’économie.

Et puis il a aussi parlé d’une politique de civilisation et d’une nouvelle renaissance (rien de moins que cela). Curieux. La France, ce « vieux » pays de vielle culture aurait donc besoin d’un souffle nouveau (peut-être bien) et ce souffle, c’est Sarkozy qui va le lui insuffler (là, on commence à sourire). On veut bien le croire, puisqu’il le dit. Mais en attendant, de tels propos ressemblent fort à ceux d’un candidat en campagne électorale et pas du tout à ceux d’un président en exercice. En gros, il nous dit qu’il s’est déjà agité beaucoup, mais que l’essentiel reste à faire (ce qui est avouer qu’il n’a pas encore fait grand-chose). Autrement dit, il faut continuer à espérer et à lui faire confiance. Le pouvoir d’achat va augmenter, le chômage va régresser, la France va redevenir un des plus grands pays du monde, elle sera écoutée et les Français vont vivre un rêve comme ils n’en ont jamais connu. Il l’a dit. Il s’y est engagé, donc il va le faire. Merci Monsieur le Président.

En attendant, pendant la nuit de la Saint Sylvestre, 372 véhicules ont été incendiés (contre 397 l'année précédente, soit une baisse de 6,72 %.) et il n’y a eu que 259 arrestations. On croit rêver en entendant de tels chiffres. Surtout quand on nous annonce que l’express Nice-Marseille est arrivé sans encombre à destination et qu’il n’y a eu ni viol ni assassinat à déplorer. On se demanderait bien dans quel type de société nous nous trouvons pour accepter sans sourciller une telle banalisation de la violence. Tiens, je croyais pourtant que c’était pour remédier à ce genre de travers que le bon peuple avait voté pour Sarko. C’est peut-être pour cela d’ailleurs qu’on nous dit que tout va bien du côté de la violence urbaine. Avouer le contraire, ce serait remettre en question les paroles mêmes du président et faire planer un doute sur sa capacité à entamer de vraies réformes de société.

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