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16/12/2007

Le temps des fêtes

Le temps s’écoule inexorablement. La religion, cet opium du peuple, en nous proposant à date fixe de commémorer la naissance d’un Dieu, semble avoir intégré l’ancien mythe antique de l’éternel retour. Chaque année, en effet, on nous demande de nous réjouir devant cette nouvelle naissance, symbole d’éternité, finalement, puisque l’enfant Dieu, tel le Phénix, n’en finit pas de renaître de ses cendres. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’Eglise a choisi la date du 25 décembre, soit le solstice d’hiver, pour célébrer cet événement. De tout temps la victoire de la lumière sur la nuit a marqué les consciences. Il était donc facile d’intégrer les mythes anciens et d’en proposer une nouvelle version. Les populations, déjà habituées à fêter cet événement, n’y ont rien trouvé à redire. Au-delà de la foi proprement dite, de petits subterfuges de cette sorte ont largement contribué à asseoir l’autorité encore balbutiante de l’Eglise.

De nos jours, le monde de l’argent et du commerce qui est devenu le nôtre a, à son tour, exploité la vieille croyance chrétienne. En nous proposant d’acheter des cadeaux et de fêter dignement l’événement, les managers commerciaux espèrent bien remplir leur tiroir caisse. Pour cela, ils exploitent donc les dernières images naïves qui remontent à notre enfance et qui conservent encore, dans notre esprit blasé, une certaine valeur.

Achetez et dépensez. Mangez et buvez. Fêtez ce mythe d’une naissance sans cesse renouvelée qui vous fait oublier un instant que vous vieillissez inexorablement et que le temps qui vous est imparti n’est qu’un segment de droite, lequel possède bien un terme. Peu importe, en oubliant un instant la réalité vous aurez au moins contribué à faire tourner l’économie, ce nouveau Dieu particulièrement injuste qui ne favorise que quelques privilégiés. C’est déjà cela, non ?





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