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18/04/2007

Un président de droit divin?

Le journal Le Monde nous apprend qu’après « avoir cité le pape Jean Paul II lors d'un passage télévisé lundi, Nicolas Sarkozy est resté dans la même thématique, mardi 17 avril, estimant, dans deux interviews, que la part du christianisme dans l'identité nationale est "déterminante" et que les "racines chrétiennes" de l'Europe sont incontestables ».

Sans doute. Beaucoup, pourtant, s’étaient émus à l’idée de voir les références chrétiennes clairement inscrites dans la Constitution européenne.  Balayant ce courant de pensée d’un revers de main, Monsieur de Sarkozy, futur grand Vizir et actuellement candidat à la présidence de la République, prend nettement position.  Il ajoute que  "Derrière la morale laïque et républicaine française, il y a deux mille ans de chrétienté". C’est vrai, bien entendu. Et comme lui nous aimons visiter les cathédrales gothiques ou les églises romanes. Mais voudrait-il, par hasard, suggérer que l’époque républicaine est terminée et qu’il serait temps de revenir à l’ancien régime de droit divin ? Veut-il nous faire comprendre que dans cette élection Dieu est de son côté et que c’est oint du Saint Chrême qu’il va franchir les portes de l’Elysée ? On pourrait au moins se poser la question, puisqu’il dit par ailleurs admirer Jean-Paul II,  "l'homme qui par la force de ses convictions a fait tomber le mur de Berlin, (...) l'homme qui a dit qu'il ne fallait pas avoir peur, (...) l'homme qui a su incarner l'ouverture et la fermeté".

 Certes l’ancien pape est en voie de canonisation et on peut comprendre qu’en tant que candidat Sarkozy cherche tous les appuis possibles, y compris sur les marches du paradis, mais enfin cette référence à un homme qui a ancré l’église dans le passé en s’appuyant sur la tradition et en refusant qu’elle évolue avec son temps a de quoi inquiéter. Sarkozy va-t-il nous proposer une France moyenâgeuse ? Va-t-il, comme un autre candidat, nous ressortir Jeanne d’Arc ? Ou au contraire, va-t-il, comme Bush, lancer une croisade chrétienne contre les pays musulmans ? En se référant sans cesse au thème religieux  il espère manifestement se rallier un certain nombre d’électeurs. Que ceux-ci prennent garde cependant à ce que tout cela ne débouche pas sur une nouvelle Saint Barthélemy dont la France laïque et républicaine ferait les frais (et les immigrés non chrétiens également, par la force des choses).

 

Commentaires

Il est tout simplement prêt à tout pour quelques voix. Prêt à tout dire, tout faire, tout prétendre. Rien n'a d'importance, pourvu qu'il soit élu. Il n'est même pas nécessaire d'analyser, de commenter ses propos. Si on lui promet des voix supplémentaires demain à condition de dire le contraire, il le fera.

Écrit par : Jacques Layani | 18/04/2007

Oui, mais il doit rester cohérent. S'il dit le contraire, il se met à dos ceux qu'il vient de flatter aujourd'hui.

Écrit par : Feuilly | 18/04/2007

Pas du tout, parce que l'intérêt est mouvant et, dans le désordre d'aujourd'hui, on peut dire tout et son contraire. Il n'y a plus d'analyse. De plus, l'échéance approchant de plus en plus, personne ne sait plus prendre la distance, le recul nécessaires. L'abondance de l'information, enfin, crée une impression de simultanéité, de faits s'étant produits dans le même temps et chacun prend dans les dires des candidats ce qui l'intéresse. Il y a malheureusement belle lurette que la cohérence n'a plus droit de cité dans les agissements contemporains. Je le vis chaque jour, au travail, par exemple. Ce n'est pas différent au niveau national.

Écrit par : Jacques Layani | 18/04/2007

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