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06/04/2007

Art précolombien (1)

Visite aujourd'hui, aux musées d'Art et d'histoire, d'une exposition consacrée à l'art précolombien. On ne peut que rester admiratif devant la capacité technique de ces populations dites primitives à tailler des masques en pierre ou à réaliser des vases anthropomorphes. Et puis, inévitablement, on se souvient que toutes ces peuples ont été en grande partie massacrés lors de l’arrivée de l’homme blanc. Leur civilisation n’a pas survécu car il en va souvent ainsi avec les envahisseurs : quand ils n’adoptent pas une culture supérieure à la leur (comme les Romains ont fait avec la Grèce) ils anéantissent tout, sous prétexte qu’ils sont supérieurs, alors que l’avance qu’ils possèdent est essentiellement technologique.

Nous en avons vu une belle illustration récemment, quand les musées de Bagdad ont été pillés lors de l’invasion américaine. Il s’agissait là manifestement d’anéantir jusqu’au passé d’un peuple afin de lui imposer plus facilement un autre ordre culturel.

Mais revenons à notre art précolombien. Au-delà des considérations purement esthétiques, j’ai été frappé par la représentation du regard dans les masques mexicains. Si certains ont des trous à la place des yeux, comme les masques de carnaval, d’autres n’ont pas d’yeux du tout. Entre le front et le nez se trouve un simple renfoncement, sans aucune représentation de l’œil ou des paupières. Et pourtant, paradoxalement, ces visages ont une vie et semblent vous regarder avec une intelligence autre, un peu comme Tirésias, le devin officiel de la ville de Thèbes (voir Euripide et Sophocle), qui pouvait prédire l’avenir bien qu’il fût aveugle. D’autres masques, plus angoissants, représentent en quelque sorte une orbite creuse, sans œil, mais avec l’os du crâne qui est visible au fond. Et puis il y a des mises en abyme, comme ce guerrier au visage découvert qui tient dans sa main son propre masque.

Enfin, les références animalières sont nombreuses (le jaguar, etc.), ce qui me renvoie à ma lecture des Mythologiques de Lévi-Strauss et à son analyse des mythes des peuples primitifs. En m’acheminant vers la sortie, je me souviens qu’on déboise la grande forêt équatoriale et que les derniers indiens sont en train de disparaître. Demain ils ne vaudront plus que pour avoir été.

15:20 Publié dans Errance | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Feuilly, peux-tu justifier à droite ? Enfin, si tu veux bien... Et mettre en italiques les titres d'ouvrages comme celui de Lévi-Strauss ?

Ah oui, pardon, c'est ton carnet à toi, le tien...

Écrit par : Jacques Layani | 06/04/2007

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