Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/05/2008

Trempé comme une soupe

Il est des expressions qu’on utilise tous les jours, dont on comprend parfaitement le sens, mais pour lesquelles il est parfois difficile de déterminer l’origine.

Si « prendre des mesures draconiennes » renvoie manifestement à Dracon, archonte éponyme en 621 avant JC (éponyme parce qu’il donnait son nom à l’année en cours) qui établit un code certes équitable mais particulièrement rigoureux (tout délit, même un simple vol était puni de la peine de mort), si « la fin des haricots » fait allusion aux familles pauvres pour qui la privation de ce légume, base de leur alimentation, représentait vraiment la fin de tout, une expression telle que « trempé comme une soupe » peut sembler par contre bien mystérieuse.

Pourquoi, en effet, une soupe peut-elle être qualifiée de trempée ? Tout simplement parce que « soupe », à l’origine, désignait des tranches de pain qu’on trempait dans du bouillon., du lait ou du potage. L’étymon est le bas latin « suppa », lui-même dérivé du germanique « suppa » (tranche de pain sur laquelle on verse le bouillon) ». C’est ce sens que l’on retrouve dans la chanson de geste de Renaut de Montauban, au XII° siècle déjà. On disait aussi « tailler des soupes » (Ménestrel Reims).

Par la suite, le mot soupe a désigné le potage lui-même, mais un potage auquel on ajoutait des morceaux de pain ou de légumes non passés. L’idée était donc bien celle d’un liquide contenant quelque chose de consistant. Plus tard encore, on est arrivé à l’idée d’un potage épais.

Comme on pouvait aussi remplacer le bouillon par du lait (et que celui-ci monte vite quand on le chauffe), est apparue l’expression « soupe au lait », qui désigne une personne prompte à se mettre en colère mais qui se calme tout aussi vite.