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12/12/2007

Saint Georges et le dragon

L’autre jour nous parlions pour ne pas changer du chevalier Sarkozy, qui, tel saint Georges, avait combattu le dragon. C’est que, menant ses combats sur tous les fronts, il donne l’impression (ou veut donner l’impression) d’être le bon justicier qui vient à la fois rétablir l’ordre et nous délivrer du mal.

Cigale, dans son commentaire, a fait allusion à la vie de saint Georges. Sur le site auquel elle renvoie, on apprend ceci :

- « Georges est un saint totalement légendaire, dont l'existence est mise en doute dès le Ve siècle. » Dont acte. Sarkozy, au contraire, est bien réel lui, mais il veut manifestement entrer dans la légende.

- « Georges est né en Cappadoce de parents chrétiens. » Nicolas, lui, ne semble pas beaucoup aimer les Cappadociens si on en croit ses discours sur la Turquie. Il est vrai qu’à l’époque romaine les Turcs n’avaient pas encore envahi l’Asie mineure. On ne sait pas ce qu’aurait dit le grand Vizir s’il avait vécu à cette époque.

- « Georges, officier dans l'armée romaine, traverse un jour une ville terrorisée par un redoutable dragon qui dévore tous les animaux de la contrée et exige des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort. Georges arrive le jour où le sort tombe sur la fille du roi, au moment où celle-ci va être victime du monstre. Georges engage avec le dragon un combat acharné ; avec l'aide du Christ, il finit par triompher. la princesse est délivrée et, selon certaines versions, dont celle de la Légende dorée, le dragon, seulement blessé, lui reste désormais attaché comme un chien fidèle. » On retrouve ici le thème du Minotaure (ce qui, soit dit en passant, nous oblige à lire ces vies de saints avec une certaine réserve). On se souvient, en effet, que la ville d’Athènes devait offrir chaque année sept jeunes gens et sept jeunes filles au roi Minos, en Crète, lequel les faisait dévorer par le monstre, enfermé dans le labyrinthe. Cette légende renvoie évidemment à la soumission de la Grèce continentale à la Crète, laquelle, en cette époque reculée, détient le pouvoir politique, économique et culturel. Ici, c’est la fille du roi qui va être dévorée, tandis que dans la légende grecque, c’est Thésée, le fils du roi Egée, qui se propose pour aller combattre le Minotaure. Nous avons donc un double chiasme : garçon/fille, être dévorée/combattre. C’est donc pour sauver la princesse que le futur saint Georges risque sa vie, reprenant à son compte le rôle habituellement dévolu à Thésée (lequel, on s’en souvient, était aidé par une fille de roi, Ariane). Evidemment, le christianisme a effacé toute trace d’érotisme. Ce n’est pas pour les beaux yeux d’une femme fatale qu’il se bat, mais pour faire triompher le bien. Il n’y parvient d’ailleurs que grâce à l’aide du Christ. De son côté, la fille, par ailleurs vierge et fort réservée, se contente de prier (Ariane, elle, tombait amoureuse et s’embarquait avec Thésée, ce qui est le signe, tout de même, d’un caractère bien trempé). Vaincu, le monstre (voir aussi celui qu’Œdipe avait vaincu, mais lui par les réponses données à une énigme) n’est même pas tué (charité chrétienne oblige), mais il est transformé en animal domestique (manière habile de montrer que les anciens païens doivent se soumettre à l’enseignement de l’Eglise. Ce n’est pas Joseph Ratzinger qui me contredira).

- Plus tard, Georges est « victime des persécutions antichrétiennes de l'empereur Dioclétien. Il subit en Palestine un martyre effroyable : livré à de nombreux supplices (brûlé, ébouillanté, broyé sous une roue, etc.), il survit miraculeusement et finit par être décapité. » Bon, autres temps, autres mœurs. On ne sait pas si Sarkozy est prêt à aller jusque là pour défendre ses idées. Seul l’avenir nous le dira.

Sur l’image ci-dessous, Sarkozy, c’est le chevalier, bien entendu. N’allez surtout pas croire que c’est le démon, vous laissant abuser par la petite taille et la colère de ce dernier.




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