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25/10/2007

De l'avant-garde (ou la nouvelle garde du Président).

Il n’y a pas si longtemps, Madame Lagarde était inconnue en France et plus particulièrement en politique. Avocate, elle avait fait toute sa carrière aux États-Unis. Elle fut présidente du Comité stratégique du premier cabinet mondial de droit des affaires (le cabinet Baker & McKenzie à Chicago). En avril 2005, elle entra au Conseil de surveillance de la multinationale néerlandaise ING Groep. Remarquée par JP Raffarin, elle quitta alors les Etats-Unis pour devenir ministre du Commerce extérieur dans le gouvernement de Dominique de Villepin. Cela suppose de sa part un revirement complet, puisqu’elle n’avait rien fait d’autre jusque là que défendre les intérêts des multinationales états-uniennes contre les entreprises françaises et européennes.

Il faut savoir aussi qu’elle a milité au sein du CSIS (Center for Strategic & International Studies), un « lobby » pétrolier. Là, elle présidait une commission USA/UE/POLOGNE, dont les préoccupations étaient la libéralisation du marché polonais. Dans ce cadre, elle a été amenée à défendre les intérêts de Boeing et Lockheed-Martin contre ceux d’Airbus et de Dassault. Tout cela se solda par la vente, à la Pologne, en avril 2003, pour 3,5 milliards de dollars, de 48 chasseurs F-16 Lockheed-Martin dont ce pays n’avait aucun besoin. Pour payer, le gouvernement polonais puisa dans les fonds qu’il avait reçus de l’Union européenne et qui étaient destinés au secteur agricole. On aurait pu espérer une autre attitude de la part de la Pologne, à peine arrivée dans l’Union.

Notons en passant que le président de Lockheed a été par ailleurs le principal bailleur de fonds du Comité pour la libération de l’Irak. Irak où nous avons retrouvé l’armée polonaise derrière Georges Bush. Tout se tient. Cela a permis à Bush d’opposer la « vieille Europe », représentée par la France et l’Allemagne, timide et opposée à la guerre et la « nouvelle » Europe (en gros les pays de l’Est), touts prêts à s’engager à ses côtés pour établir un nouvel ordre mondial. Ce sont donc bien les citoyens européens, avec leurs impôts, qui ont indirectement permis à l’armée polonaise de s’équiper et d’entrer dans un conflit qu’elle désapprouvait, tout cela pour le plus grand profit des USA (puisqu’une des multiples raisons de l’engagement en Irak était d’y supplanter les firmes françaises et allemandes comme Thomson et Siemens).
Mais revenons à Mme Lagarde. Une fois dans le gouvernement de de Villepin, elle a aussitôt déclaré qu’il fallait réformer le droit du travail qui, « constituait souvent un frein à l’embauche et à un certain nombre de décisions d’entreprendre ». Tout un programme.
En juillet 2007, on a pu l’entendre, devant l’Assemblée, faire l’éloge du travail (égratignant au passage Paul Lafargue et son « Droit à la paresse » ainsi que les 35 heures).
Dans un article daté d’hier, Le Figaro s’est félicité de la présence d’une femme au G7. Il s’est cependant montré beaucoup plus discret sur le passé de cette femme, dont la vie a surtout été consacrée aux firmes privées, aux Etats-Unis de surcroît. Et on va nous faire croire qu’elle a renoncé à un plantureux salaire pour venir défendre les intérêts des Français. Il ne faudrait tout de même pas nous prendre pour des naïfs.