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02/03/2023

Retour

C’est la maison de l’enfance,

quittée trop tôt,

oubliée.

 

Elle est là, au bout du chemin pierreux,

bordée des genêts fleuris,

taches jaunes sous le grand ciel noir.

 

La vieille grille s’ouvre lentement,

éternel cri plaintif,

blessure profonde de l’âme.

 

Je caresse les arbres du jardin,

ces amis fidèles d’autrefois,

au pied desquels je venais lire

pour combler ma solitude.

 

La porte résiste un instant

puis me laisse passer,

ayant reconnu l’enfant que je fus.

 

Des ancêtres inconnus m’accueillent

dans une mensongère proximité,

immobiles dans  leurs cadres,

cloués au mur pour l’éternité.

 

Le grand meuble en chêne est toujours là,

Et ça sent bon la cire et la térébenthine

Appliquées dans les temps jadis

Par une mère trop tôt disparue.

 

Comme une eau dormante dans l’ombre,

le miroir m’attendait.

Ma silhouette s’y devine,

Figée dans le temps.

J’ai toujours dix ans,

enfin je crois.

 

Il est bon de répéter les anciens chemins

qui mènent à notre âme.

Il est bon d’écouter le silence

qui peuple les miroirs.

 

Combien de lunes passeront encore

avant de revenir en ces lieux ?

Combien d’hivers, combien d’étés,

avant de comprendre la nostalgie

qui m’habite depuis le premier matin de mon enfance ?

 

vieille-grille-de-fer-forgé-au-chemin-mystérieux-jardin-une-porte-ouverte-en-métal-blanc-avec-des-piliers-pierre-à-l-entrée-d-187090581.jpg

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