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08/05/2008

Ecrire comme un chat

Autrement dit d’une manière illisible et en caractères très petits. Cette expression est à rapprocher de « pattes de mouche », d’où la formule que l’on rencontre parfois : « pattes de chat ».
Mais si la trace des pattes de mouche peut en effet évoquer certaines écritures, on comprend mal en quoi les chats auraient l’apanage de l’illisibilité.

Certains pensent qu’il faut en rechercher la cause dans l’homonymie entre « griffer » et « greffer » (écrire). Autrement dit, griffonner aurait à a fois le sens de « donner des coups de griffes » et de « donner des coups de greffes» (stylet pour écrire)

On retrouve ce terme « greffe » dans le mot greffier, qui désigne le fonctionnaire chargé des écritures dans un tribunal.
Notons que le mot greffe vient du latin graphium qui désignait le stylet, lui-même provenant du grec grrafeion). Il avait anciennement le sens de stylet et maintenant celui de bureau où l’on garde les minutes des actes du tribunal.

On ne confondra pas ce terme avec le mot greffe (pousse d’une plante que l’on incère dans une autre plante pour que celle-ci produise les fruits de la première) dont l’étymon est pourtant le même puisqu’il s’agit d’une dérivation métaphorique (comparaison entre la forme du stylet et celle de la branche que l’on incère).

Enfin, cela nous éloigne des chats. Pauvres bêtes. Il est vrai qu’avec l’arrivée de l’ordinateur et du traitement de texte, les problèmes de calligraphie semblent définitivement résolus et on peut espérer pour ces nobles félins que l’expression désobligeante ici relevée va tomber en désuétude.

Ne vaut-il pas mieux, à leur sujet, se souvenir du poème de Baudelaire ?


Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres ;
L’Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin ;

Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques,
Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques



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Commentaires

Juste pour sourire après cette note intéressante sur l'origine des mots.

Les chats ne seront sans doute plus jamais inquiétés puisque maintenant nous mettons en action les SOURIS.

Et si je la manie avec plaisir et dextérité, il n'en reste pas moins un autre plaisir, désuet peut-être aujourd'hui mais bien réel, celui de la plume d'un stylo à encre sur une feuille de beau papier.
Ceux qui aiment écrire ainsi ne me contrediront pas.

Écrit par : calliprune | 13/05/2008

Grave problème que celui-là. Quand, à une certaine époque, je me suis mis à écrire davantage, je me suis demandé s'il fallait écrire au stylo et retranscrire à l'ordinateur ou directement sur l'ordinateur. J'ai opté pour celui-ci, à cause du gain de temps. J'ai toutefois eu l'impression d'avoir perdu quelque chose.

Écrit par : Feuilly | 13/05/2008

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