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25/05/2007

L'invitation au voyage

Ces derniers temps, la politique est devenue déconcertante. Une majorité de la population semble aspirer à un régime fort, qui va pourtant réduire ses droits sociaux (généralisation des emplois précaires, diminution des indemnités de chômage, droit de grève remis en question,, démantèlement du service public, heures supplémentaires, etc.) et son pouvoir d’achat (la sécurité sociale comme les pensions basculant vers le secteur privé, il faudra bien cotiser auprès de ces nouvelles caisses). L’eau, le gaz, l’électricité ne seront plus vus comme des biens auxquels la population aurait droit, afin d’améliorer son confort de vie, mais comme des produits à vendre. Dans ce contexte, se chauffer en hiver pourrait bientôt devenir un luxe… Insensiblement, on assistera donc à une paupérisation manifeste d’une partie des citoyens et à l’enrichissement de quelques-autres.

Par ailleurs, le travail n’est plus présenté comme un moyen de gagner sa vie mais bien comme une fin en soi. Il faut se lever de plus en plus tôt, travailler davantage, faire des heures supplémentaires, soutenir un rythme quasi infernal… L’argent gagné au détriment du temps que vous auriez pu consacrer à votre famille ou à vos loisirs (et pour moi ce terme évoque d’abord la culture et la lecture) ne servira qu’à acheter des biens de consommation futiles, donc à faire tourner la machine économique et à permettre à quelques privilégiés de s’enrichir encore plus.

Comment peut-on approuver cela ?

Afin de garder le moral, en ces temps difficiles, prenons le large et réfugions-nous dans notre imagination. Notre monde intérieur n’appartient qu’à nous, on ne peut pas nous l’enlever, profitons-en.

Partons donc en voyage, non pas, comme Ulysse, pour dix années, mais seulement pour cinq, le temps que les choses se calment un peu du côté de l’occupant de l’Elysée. Voguons sur la vaste mer à la recherche d’une vérité improbable, découvrons des îles vierges, écoutons le chant des sirènes ou plus simplement le bruit des vagues. Laissons-nous séduire quelque temps par la belle Calypso puis retournons à Ithaque, la terre de nos ancêtres, où nous attend depuis toujours la belle Pénélope.

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14:10 Publié dans Errance | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

"Notre monde intérieur n’appartient qu’à nous, on ne peut pas nous l’enlever, profitons-en" : crois-tu, Feuilly ? Le Monde du 6 mai dernier nous prévenait :

"Aux Etats-Unis et en Europe, des technologies sont imaginées et même testées pour tenter d'anticiper les intentions d'un individu. Des outils à des fins sécuritaires mais également commerciales. La tragédie de Virginia Tech a relancé aux Etats-Unis un débat récurrent entre chercheurs. Aurait-il été possible d'anticiper un tel massacre et d'identifier le tueur avant son passage à l'acte ? Pur fantasme ? Toujours est-il qu'en Europe et aux Etats-Unis des technologies sont imaginées et même testées pour anticiper au plus tôt les pensées et les intentions d'un individu. Une quête digne du film futuriste Minority Report..."

Écrit par : Jacques Layani | 27/05/2007

Et on viendra dire que je suis pessimiste?

Mais il est certain que la publicité parvient à conditionner les gens pour leur faire acheter tel ou tel produit. On crée des besoins. Ainsi une société de téléphone se félicitait l’autre jour d’avoir su conquérir le public adolescent, mais regrettait de ne pas s’être encore imposée auprès des enfants, qui deviennent donc la prochaine cible commerciale à s’approprier.

Par ailleurs, on exploite au maximum les besoins existants, ce n’est pas neuf.
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La TV, à la recherche du public le plus large, ne propose que ce que la population a envie de regarder. Quand on voit le niveau atteint, on ne peut qu’être affligé non seulement par l’existence de ces chaînes commerciales, mais aussi par ce qui compose l’univers mental de nos contemporains.

Anticiper nos pensées secrètes pour mieux les contrôler ? Mais les politiciens le font déjà, devinant ce qui effraie les gens pour venir leur vendre des remèdes (ou plutôt la promesse de remèdes, ce qui est bien différent). Il est vrai que dans ce cas il s’agit moins du contrôle que de l’exploitation de ces pensées secrètes.

Écrit par : Feuilly | 29/05/2007

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