08/02/2022
Nocturne breton
Tout au bout de la route, tout au bout de la nuit, surgissait la mer.
La mer et son éternelle rumeur,
Celle qui déjà berçait notre enfance
Lors de séjours solaires au milieu des mois d’août.
Dans l’obscurité, on l’entend mugir au pied des falaises,
Longue plainte éternellement recommencée,
Ultime combat des éléments.
Des vagues déferlantes engloutissent nos rêves
Et il ne reste plus dans le ressac
Que quelques souvenirs éparpillés.
Sur les landes désertes,
Quand luit la lune bleue,
Tout s’immobilise
Dans le grand silence de la mort.
Et dans les brumes d’hiver,
Quand tout a disparu,
Gémit la corne de brume
D’un phare agonisant.
Plus loin, à l’entrée du village fantôme,
Jouxtant la petite église de granit,
Se dressent désespérément
Les croix de pierre de tous ceux qui ont été
Et qui ne sont plus.
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